HISTOIRE

FICHE HI 11 – TEXTES CONDUCTEURS du SYNODE – 5-19 octobre 2014

 

Le Centre Français de Recherche et de Documentation sur Saint Joseph publie ces informations synodales en lien avec la conviction que saint Joseph est le protecteur de l’Eglise lorsqu’elle aborde en communion ces questions importantes et qu’elle veut leur donner un nouveau souffle pastoral.

 

Spécial synode

 

 

Cet « instrument de travail » du synode se présente en 79 pages en français et en trois parties : « Communiquer l’Evangile de la famille aujourd’hui » (4 chapitres), « La pastorale de la famille face aux nouveaux défis » (3 chapitres) et « L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative » (2 chapitres), une introduction et une conclusion.

La synthèse officielle en italien publiée par le Vatican souligne que l’esprit du document est celui d’une « mère qui accueille toujours ses enfants » et non d’un « juge qui condamne ».

 

 

Ière partie : « Communiquer l’Evangile de la famille aujourd’hui »

 

Le chapitre I évoque « le dessein de Dieu sur la famille » : à la lumière des données bibliques (§§ 1-3) et la famille dans les documents de l’Eglise (§§ 4-7).

Le chapitre II est consacré à « connaissance et réception de l’Ecriture Sainte et des documents de l’Eglise sur le mariage et la famille » : connaissance de la bible sur la famille (9-10), connaissance des documents du Magistère (11), le besoin de prêtres et de ministres bien préparés (12), accueil diversifié de l’enseignement de l’Église (13-14), quelques motifs de la difficulté de réception (15-16) encourager une meilleure connaissance du Magistère (17-19).

Le chapitre III est intitulé : « Evangile de la famille et loi naturelle » : le lien entre l’Évangile de la famille et la loi naturelle (20), aspects problématique de la loi naturelle aujourd’hui (21-16), contestation pratique de la loi naturelle sur l’union entre l’homme et la femme (27-29), renouvellement souhaitable du langage (30).

Le chapitre IV traite de « La famille et la vocation de la personne dans le Christ » en déclinant ainsi ce thème : la sainte famille, la personne et la société (31-34), à l’image de la vie trinitaire (35), la famille de Nazareth et l’éducation à l’amour (36-38), différence, réciprocité et style de vie familiale (39-42), famille et développement intégral (43-44), accompagner le nouveau désir de famille et les crises (45-48), une formation constante (49).

 

 

 

IIe partie : « La pastorale de la famille face aux nouveaux défis »

 

Le chapitre I s’intitule : « La pastorale de la famille: les diverses propositions en cours » : responsabilité des Pasteurs et dons charismatiques dans la pastorale familiale (50), la préparation au mariage (51-56), piété populaire et spiritualité familiale (57), le soutien apporté à la spiritualité familiale (58), le témoignage de la beauté de la famille (59-60).

Le Chapitre II décline les « défis pastoraux sur la famille » (61) et le diagnostic est très précis et assez accablant pour la famille et les sociétés :

la crise de la foi et la vie familiale (l’action pastorale dans la crise de la foi (62-63) ;  

les situations critiques internes à la famille (difficultés de relation / communication (64), fragmentation et désagrégation (65), violence et abus (66-67), dépendances, médias et réseaux sociaux (68-69)) ;

pressions externes à la famille (l’incidence de l’activité du travail sur la famille (70-71), le phénomène migratoire et la famille (72), pauvreté et lutte pour la subsistance (73), consommation et individualisme (74), contre-témoignage dans l’Église (75)) ;

quelques situations particulières (le poids des attentes qui pèsent sur l’individu (76), l’impact des guerres (77), disparité de culte (78), autres situations critiques (79).

 

Le chapitre III présente avec tout autant de lucidité la radiographie des « situations pastorales difficiles » :

situations familiales (80) (concubinages (81-82), unions de fait (83-85), séparés, divorcés et divorcés remariés (86), les enfants et ceux qui restent seuls (87), les mères célibataires (88), situations d’irrégularité canonique (89-92), à propos de l’accès aux sacrements (93-95), autres requêtes (96), à propos des personnes séparées et des divorcés (97), simplification des procès matrimoniaux (98-102), la pastorale des situations difficiles (103-104), non-pratiquants et non-croyants qui demandent le mariage (105-109) ;

à propos des unions entre personnes du même sexe (reconnaissance civile (110-112), l’évaluation des Églises particulières (113-115), quelques indications pastorales (116-119), transmission de la foi aux enfants dans les unions de personnes du même sexe (120).

 

IIIe partie : « L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative »

 

Le chapitre I traite des « défis pastoraux concernant l’ouverture à la vie » (121-122) : connaissance et accueil du Magistère sur l’ouverture à la vie (123-125), quelques causes de l’accueil difficile (126-127), suggestions pastorales (128), à propos de la pratique sacramentelle (129), encourager une mentalité ouverte à la vie (130-131).

Le chapitre II aborde la question de « L’Église et la famille face au défi éducatif » :

le défi éducatif en général (le défi éducatif et la famille aujourd’hui (132), la transmission de la foi et initiation chrétienne (133-134), quelques difficultés spécifiques (135-137)  l’éducation chrétienne (dans des situations familiales difficiles (138), une vision générale de la situation (139-140), les requêtes adressées à l’Église (141-145), les réponses des Églises particulières (146-150), temps et modes de l’initiation chrétienne des enfants (151-152), quelques difficultés spécifiques (153), quelques indications pastorales (154-157).

 

Proposé par Albert Perrier, spiritain

Président du CFRDJ

 

Photo :

La Nativité - huile sur toile de Jaime Dominguez-2012 présentée à Exposition sur Saint Joseph à Ciudad Guzman- octobre 2013- lors du XIème Symposium international au Mexique – Références : MX013CFRDJ0011 – poids 1,07 méga – Copyright : CFRDJ –A. Perrier.

 

 

 

FICHE HI 10 : Textes du Préambule et de la Charte des droits de la famille

 

PREAMBULE

 

C’est un texte du 24 novembre 1983 formulant des droits fondamentaux propres à cette société naturelle et universelle qu’est la famille.

 

  1. Les droits de la personne, bien qu’exprimés en tant que droits de l’individu, ont une dimension foncièrement sociale qui trouve dans la famille son expression innée et vitale.

  2. La famille est fondée sur le mariage, cette union intime et complémentaire d’un homme et d’une femme, qui est établie par le lien indissoluble du mariage librement contracté et affirmé publiquement et qui est ouverte à la transmission de la vie.

  3. Le mariage est l’institution naturelle à laquelle est confiée exclusivement la mission de transmettre la vie.

  4. La famille, société naturelle, existe antérieurement à l’Etat ou à toute autre collectivité et possède des droits propres et inaliénables.

  5. La famille, bien plus qu’une simple unité juridique, sociologique ou économique, constitue une communauté d’amour et de solidarité, apte de façon unique à enseigner et à transmettre des valeurs culturelles, éthiques, sociales, spirituelles et religieuses, essentielles au développement et au bien-être de ses propres membres et de la société.

  6. La famille est le lieu où plusieurs générations sont réunies et s’aident mutuellement à croître en sagesse humaine et à harmoniser les droits des individus avec les autres exigences de la vie sociale.

  7. La famille et la société, unies entre elles par des liens organiques et vitaux assument des rôles complémentaires pour défendre et promouvoir le bien de toute l’humanité et de chaque personne.

  8. L’expérience de différentes cultures au long de l’histoire a montré, pour la société, la nécessité de reconnaître et de défendre l’institution de la famille.

  9. La société et, de façon particulière, l’Etat et les organisations internationales doivent protéger la famille par des mesures politiques, économiques, sociales et juridiques, qui ont pour but de renforcer l’unité et la stabilité de la famille, afin qu’elle puisse exercer sa fonction spécifique.

  10. Les droits, les besoins fondamentaux, le bien-être et les valeurs de la famille, bien qu’ils soient, dans certains cas, progressivement mieux sauvegardés, sont souvent méconnus et même menacés par des lois, des institutions et des programmes socio-économiques.

  11. Beaucoup de familles sont contraintes à vivre dans des situations de pauvreté qui les empêchent de remplir leur rôle avec dignité.

  12. L’Eglise catholique, sachant que le bien de la personne, de la société et son bien propre passent par la famille, a toujours considéré qu’il appartient à sa mission de proclamer à tous les hommes le dessein de Dieu, inscrit dans la nature humaine, sur le mariage et sur la famille, de promouvoir ces deux institutions et de les défendre contre tous ceux qui leur portent atteinte.

  13. Le Synode des évêques réunis en 1980 a explicitement recommandé qu’une charte des droits de la famille soit rédigée et communiquée à tous ceux qui sont concernés.

CHARTE des DROITS DE LA FAMILLE

 

Le Saint Siège après avoir consulté les conférences épiscopales, présente maintenant cette Charte des droits de la famille et invite instamment tous les Etats, les organisations internationales et toutes les institutions et personnes intéressées à promouvoir le respect de ces droits et à assurer leur reconnaissance effective et leur mise en application.

 

Article I

Toutes les personnes ont droit au libre choix de leur état de vie, donc de se marier et de fonder une famille ou de rester célibataire.

  • Toute homme et toute femme ayant atteint l’âge de contracter mariage, et ayant la capacité nécessaire, a le droit de se marier et de fonder une famille sans aucune discrimination ; des restrictions légales à l’exercice de ce droit, qu’elles soient de nature permanente ou temporaire, ne peuvent être introduites que si elles sont requises par des exigences graves et objectives portant sur l’institution du mariage lui-même ; dans tous les cas, elles doivent respecter la dignité et les droits fondamentaux de la personne.

  • Ceux qui veulent se marier et fonder une famille ont le droit d’attendre de la société d’être placés dans les conditions morales, éducatives, sociales et économiques favorables qui leur permettent d’exercer leur droit de se marier en toute maturité et responsabilité.

  • La valeur institutionnelle du mariage doit être soutenue par les pouvoirs publics ; la situation des couples non mariés ne doit pas être placée sur le même plan que le mariage dûment contracté.

 

Article 2

Le mariage ne peut être contracté qu’avec le libre consentement dûment exprimé des époux.

  • Sans méconnaître, dans certaines cultures, le rôle traditionnel que jouent les familles pour orienter la décision de leurs enfants, toute contrainte qui empêcherait de choisir comme conjoint une personne déterminée doit être évitée.

  • Les futurs conjoints ont droit à leur liberté religieuse ; par conséquent, imposer comme condition préalable au mariage un déni de foi ou une profession de foi contraire à la conscience constitue une violation de ce droit.

  • Les époux, dans la complémentarité naturelle de l’homme et de la femme, ont une même dignité et des droits égaux au regard du mariage.

 

Article 3

Les époux ont le droit inaliénable de fonder une famille et de décider de l’espacement des naissances et du nombre des enfants à mettre au monde en considérant pleinement leurs devoirs envers eux-mêmes, envers les enfants déjà nés, la famille et la société, dans une juste hiérarchie des valeurs et en accord avec l’ordre moral objectif qui exclut le recours à la contraception, la stérilisation et l’avortement.

 

  • Les actes des pouvoirs publics ou d’organisations privées qui tendent à limiter en quelque manière la liberté des époux dans leur décision concernant leurs enfants constituent une grave offense à la dignité humaine et à la justice.

  • Dans les relations internationales, l’aide économique accordée pour le développement des peuples ne doit pas être conditionnée par l’acceptation de programmes de contraception, de stérilisation ou d’avortement.

  • La famille a droit à l’aide de la société pour la mise au monde et l’éducation des enfants. Les couples mariés qui ont une famille ont droit à une aide appropriée et ne doivent pas subir de discrimination.

Article 4

La vie humaine doit être absolument respectée et protégée dès le moment de la conception.

  • L’avortement est une violation directe du droit fondamental à la vie de tout être humain.

  • Le respect de la dignité de l’être humain exclut toute manipulation expérimentale ou exploitation de l’embryon humain.

  • Toute intervention sur le patrimoine génétique de la personne humaine qui ne vise pas à la correction d’anomalies constitue une violation du droit à l’intégrité physique et est en contradiction avec le bien de la famille.

  • Aussi bien avant qu’après leur naissance les enfants ont droit à une protection et à une assistance spéciales de même que leur mère durant la grossesse et pendant une période raisonnable après l’accouchement.

  • Tous les enfants, qu’ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent du même droit à la protection sociale, en vue du développement intégral de leur personne.

  • Les orphelins et les enfants privés de l’assistance de leurs parents ou de leurs tuteurs doivent jouir d’une protection particulière de la part de la société. Pour ce qui est des enfants qui doivent être confiés à une famille ou adoptés, l’Etat doit instaurer une législation qui facilite à des familles aptes à le faire l’accueil des enfants ayant besoin d’être pris en charge de façon temporaire ou permanente, et qui, en même temps, respecte les droits naturels des parents.

  • Les enfants handicapés ont le droit de trouver dans leur foyer et à l’école un cadre adapté à leur croissance humaine.

 

Article 5

Parce qu’ils ont donné la vie à leurs enfants, les parents ont le droit originel, premier et inaliénable de les éduquer ; c’est pourquoi ils doivent être reconnus comme les premiers éducateurs de leurs enfants.

  • Les parents ont le droit d’éduquer leurs enfants conformément à leurs convictions morales et religieuses, en tenant compte des traditions culturelles et de la famille qui favorisent le bien et la dignité de l’enfant, et ils doivent recevoir aussi de la société l’aide et l’assistance nécessaires pour remplir leur rôle d’éducateurs de façon appropriée.

  • Les parents ont le droit de choisir librement les écoles ou autres moyens nécessaires pour éduquer leurs enfants suivant leurs convictions. Les pouvoirs publics doivent faire en sorte que les subsides publics soient répartis de façon telle que les parents soient véritablement libres d’exercer ce droit sans devoir supporter des charges injustes. Les parents ne doivent pas directement ou indirectement subir de charges supplémentaires qui empêchent ou limitent indûment l’exercice de cette liberté.

  • Les parents ont le droit d’obtenir que leurs enfants ne soient pas contraints de suivre des enseignements qui ne sont pas en accord avec leurs propres convictions morales et religieuses. En particulier l’éducation sexuelle (qui est un droit fondamental des parents) doit toujours être menée sous leur conduite attentive, que ce soit au foyer ou dans des centres éducatifs choisis et contrôlés par eux.

  • Les droits des parents se trouvent violés quand est imposé par l’Etat un système obligatoire d’éducation d’où est exclue toute formation religieuse.

  • Le droit premier des parents d’éduquer leurs enfants doit être garanti dans toutes les formes de collaboration entre parents, enseignants et responsables des écoles, et particulièrement dans des formes de participation destinées à accorder aux citoyens un rôle dans le fonctionnement des écoles et dans la formulation et la mise en œuvre des politiques d’éducation.

  • La famille a le droit d’attendre des moyens de communication sociale qu’ils soient des instruments positifs pour la construction de la société, et qu’ils soutiennent les valeurs fondamentales de la famille. En même temps, la famille a le droit d’être protégée de façon adéquate, en particulier en ce qui concerne ses membres les plus jeunes, des effets négatifs ou des atteintes venant des mass media.

 

Article 6

La famille a le droit d’exister et de progresser en tant que famille.

 

  • Les pouvoirs publics doivent respecter et promouvoir la dignité propre de toute famille, son indépendance légitime, son intimité, son intégrité et sa stabilité.

  • Le divorce porte atteinte à l’institution même du mariage et de la famille.

  • Le système de la famille élargie, là où elle existe, doit être tenu en estime et être aidé à mieux remplir son rôle traditionnel de solidarité et d’assistance mutuelle, tout en respectant en même temps les droits de la famille nucléaire et la dignité de chacun de ses membres en tant que personne.

Article 7

Chaque famille a le droit de vivre librement la vie religieuse propre à son foyer, sous la direction des parents, ainsi que le droit de professer publiquement et de propager sa foi, de participer à des actes de culte en public et à des programmes d’instruction religieuse librement choisis, ceci en dehors de toute discrimination.

 

Article 8

La famille a le droit d’exercer sa fonction sociale et politique dans la construction de la société.

  • Les familles ont le droit de créer des associations avec d’autres familles et institutions, afin de remplir le rôle propre de la famille de façon appropriée et efficiente, et pour protéger les droits, promouvoir le bien et représenter les intérêts de la famille.

  • Au plan économique, social, juridique et culturel, le rôle légitime des familles et des associations familiales doit être reconnu dans l’élaboration et le développement des programmes qui ont une répercussion sur la vie familiale.

 

Article 9

Les familles ont le droit de pouvoir compter sur une politique familiale adéquate de la part des pouvoirs publics dans les domaines juridique, économique, social et fiscal, sans aucune discrimination.

  1. Les familles ont le droit de bénéficier de conditions économiques qui leur assurent un niveau de vie conforme à leur dignité et à leur épanouissement. Elles ne doivent pas être empêchées d’acquérir et de détenir des biens privés qui peuvent favoriser une vie de famille stable ; les lois de succession doivent respecter les besoins et les droits des membres de la famille.

 

  1. Les familles ont le droit de bénéficier de mesures au plan social qui tiennent compte de leurs besoins, en particulier en cas de décès prématuré de l’un ou des deux parents, en cas d’abandon d’un des conjoints, en cas d’accident, de maladie ou d’invalidité, en cas de chômage, ou encore quand la famille doit supporter pour ses membres de charges supplémentaires liées à la vieillesse, aux handicaps physiques ou psychiques, ou à l’éducation des enfants.

 

 

  1. Les personnes âgées ont le droit de trouver au sein de leur propre famille, ou, si cela est impossible, dans des institutions adaptées, le cadre où elles puissent vivre leur vieillesse dans la sérénité en exerçant les activités compatibles avec leur âge et qui leur permettent de participer à la vie sociale.

 

  1. Les droits et les besoins de la famille, et en particulier la valeur de l’unité familiale, doivent être pris en considération dans la politique et la législation pénale, de telle sorte qu’un détenu puisse rester en contact avec sa famille et que celle-ci reçoive un soutien convenable durant la période de détention.

 

Article 10

Les familles ont le droit à un ordre social et économique dans lequel l’organisation du travail soit telle qu’elle rende possible à ses membres de vivre ensemble, et ne pose pas d’obstacle à l’unité, au bien-être, à la santé et à la stabilité de la famille, en offrant aussi la possibilité de loisirs sains.

  1. La rémunération du travail doit être suffisante pour fonder et faire vivre dignement une famille, soit par un salaire adapté, dit familial, soit par d’autres mesures sociales telles que les allocations familiales ou la rémunération du travail d’un des parents au foyer ; elle doit être telle que la mère de famille ne soit pas obligée de travailler hors du foyer, au détriment de la famille, en particulier de l’éducation des enfants.

  2. Le travail de la mère au foyer doit être reconnu et respecté en raison de sa valeur pour la famille et la société.

Article 11

La famille a droit à un logement décent, adapté à la vie familiale et proportionné au nombre de ses membres, dans un environnement assurant les services de base nécessaires à la vie de la famille et de la collectivité.

 

Article 12

Les familles des migrants ont droit à la même protection sociale que celle accordée aux autres familles.

  1. Les familles des immigrants ont droit au respect de leur propre culture et au soutien et à l’assistance nécessaire à leur intégration dans la communauté à laquelle elles apportent leur contribution.

  2. Les travailleurs immigrés ont droit à voir leurs familles les rejoindre aussitôt que possible.

  3. Les réfugiés ont droit à l’assistance des pouvoirs publics et des organisations internationales pour faciliter le regroupement de leur famille.

NOTES

  • Texte paru dans la Revue Saint Joseph et dans le Livret : Mariage et Famille par les soins du P. Albert Perrier).

Photos :

  • Le Songe de Joseph : 1ère douleur de saint Joseph - huile sur toile de Jaime Dominguez-2012.- Exposition sur Saint Joseph à Ciudad Guzman- octobre 2013- lors du XIème Symposium international – Références : MX013CFRDJ0010.jpg- poids 1,54 méga – Copyright : CFRDJ –A. Perrier.

 

  • La Fuite en Egypte -5ème peine de saint Joseph - huile sur toile de Jaime Dominguez-2012. Exposition sur Saint Joseph à Ciudad Guzman- octobre 2013- lors du XIème Symposium international – Références : MX013CFRDJ0015.jpg- poids 1,20 méga- Copyright : CFRDJ –A. Perrier.

 

 



 

 

FICHE HI 09 – Charte des droits de la famille : présentation par Albert Perrier

 

C’est un texte toujours d’actualité. Il peut être offert à toute personne qui nous demande compte de nos convictions. C’est un aspect de notre témoignage.

 

Ce texte du 24 novembre 1983 formule les droits fondamentaux propres à cette société naturelle et universelle qu’est la famille. L’intention du Saint Siège est claire : Le Saint Siège, après avoir consulté les Conférences épiscopales, présente maintenant cette Charte des droits de la Famille et invite instamment tous les Etats, les organisations internationales et toutes les institutions et personnes intéressées à promouvoir le respect de ces droits et à assurer la reconnaissance effective et leur mise en application. Il prend la parole dans les échanges entre Nations, lui qui est reconnu à ce titre comme un état.

 

Spiritualité de conviction

 

  • Vous avez noté que c’est une invitation offerte à toute personne qui peut nous demander de rendre compte de nos convictions et même de les partager au nom de notre sagesse chrétienne. La Charte est le fruit de la réflexion largement engagée auprès des Conférences épiscopales du monde dans la foulée et l’esprit du Synode des évêques réunis en 1980. La dernière notation du Préambule à cette Charte précise : Le Synode des évêques de 1980 a explicitement recommandé qu’une Charte des droits de la famille soit rédigée et communiquée à tous ceux qui sont concernés.

  • La conviction est de l’ordre de la réflexion. Elle communie à la démarche éthique, ou sagesse, situant dans un ensemble cohérent et harmonieux, tous les aspects concernant une réalité humaine fondamentale. Cette sagesse n’est pas loin aussi du bonheur du cœur constaté lors de sa mise en pratique très concrète. Ici, il s’agit de la famille

  • Elle est fondée humainement sur les valeurs de création auprès des institutions destinataires de ce dialogue de l’Eglise avec le monde. Pour les chrétiens, ils accueillent ce texte en pensant que l’Esprit Saint conduit vers la vérité toute entière et vers un Evangile de bonheur et de sainteté ceux et celles qui sont engagés dans l’ensemble des réalités familiales : fiancés et époux, parents et enfants, éducateurs et conseillers, accompagnateurs pastoraux.

  • La conviction est claire et nette sur cette prise de parole, dans un esprit de dialogue ou d’invitation, car elle-même est concernée : L’Eglise catholique, sachant que le bien de la personne, de la société et son bien propre passent par la famille, a toujours considéré qu’il appartient à sa mission de proclamer à tous les hommes le dessein de Dieu, inscrit dans la nature humaine, sur le mariage et sur la famille, de promouvoir ces deux institutions et de les défendre contre tous ceux qui leur portent atteinte (point L du Préambule).





Charte des droits de la famille (formulation des articles)

Article I

Toutes les personnes ont droit au libre choix de leur état de vie, donc de se marier et de fonder une famille ou de rester célibataire.

Article 2

Le mariage ne peut être contracté qu’avec le libre consentement dûment exprimé des époux.

Article 3

Les époux ont le droit inaliénable de fonder une famille et de décider de l’espacement des naissances et du nombre des enfants à mettre au monde en considérant pleinement leurs devoirs envers eux-mêmes, envers les enfants déjà nés, la famille et la société, dans une juste hiérarchie des valeurs et en accord avec l’ordre moral objectif qui exclut le recours à la contraception, la stérilisation et l’avortement.

Article 4

La vie humaine doit être absolument respectée et protégée dès le moment de la conception.

Article 5

Parce qu’ils ont donné la vie à leurs enfants, les parents ont le droit originel, premier et inaliénable de les éduquer ; c’est pourquoi ils doivent être reconnus comme les premiers éducateurs de leurs enfants.

Article 6

La famille a le droit d’exister et de progresser en tant que famille.

Article 7

Chaque famille a le droit de vivre librement la vie religieuse propre à son foyer, sous la direction des parents, ainsi que le droit de professer publiquement et de propager sa foi, de participer à des actes de culte en public et à des programmes d’instruction religieuse librement choisis, ceci en dehors de toute discrimination.

Article 8

La famille a le droit d’exercer sa fonction sociale et politique dans la construction de la société.

Article 9

Les familles ont le droit de pouvoir compter sur une politique familiale adéquate de la part des pouvoirs publics dans les domaines juridique, économique, social et fiscal, sans aucune discrimination.

Article 10

Les familles ont le droit à un ordre social et économique dans lequel l’organisation du travail soit telle qu’elle rende possible à ses membres de vivre ensemble, et ne pose pas d’obstacle à l’unité, au bien-être, à la santé et à la stabilité de la famille, en offrant aussi la possibilité de loisirs sains.

Article 11

La famille a droit à un logement décent, adapté à la vie familiale et proportionné au nombre de ses membres, dans un environnement assurant les services de base nécessaires à la vie de la famille et de la collectivité.

Article 12

Les familles des migrants ont droit à la même protection sociale que celle accordée aux autres familles.

  1. Les familles des immigrants ont droit au respect de leur propre culture et au soutien et à l’assistance nécessaire à leur intégration dans la communauté à laquelle elles apportent leur contribution.

  2. Les travailleurs immigrés ont droit à voir leurs familles les rejoindre aussitôt que possible.

  3. Les réfugiés ont droit à l’assistance des pouvoirs publics et des organisations internationales pour faciliter le regroupement de leur famille. (Fin)

Chaque article de ce texte fait l’objet de commentaires que nous publions avec le Préambule qui est surtout présenté ci-dessous (cf fiche suivante : HI 10).

 

Engagements de témoignage

C’est dans le préambule que sont présentées les questions de société autour de la famille et du mariage. Pour chaque point il utilise des lettres de référence (voir dans la suite du texte). En reprenant les points essentiels qui sont les lieux des engagements, nous comprendrons les développements de chaque article de la Charte. Ces points sont déjà évoqués par le Concile Vatican II, lorsqu’il dit sa pensée, d’une certaine façon politique, c’est-à-dire avec le souci du bien commun, au chapitre premier de L’Eglise dans le monde de ce temps (voir le dernier numéro du Messager (p. 7-10)

 

 

 

  • Personne et société

Les personnes ont toujours une dimension sociale (A). La famille et la société civile ont, chacune à sa place, à défendre et promouvoir le bien de toute personne. Elles le font selon des diversités culturelles évidentes (G et H). La société civile, l’Etat et les organisations internationales ont le devoir de protéger la famille par les mesures politiques, économiques, sociales et juridiques pour qu’elle joue son rôle spécifique. La famille, société naturelle, possède des droits propres et inaliénables (D). La société Eglise elle-même prend ses responsabilités (I et L).

 

  • Famille et mariage

Concernant la famille et le mariage, le texte va au cœur des choses : communauté d’amour et de solidarité (B,C,E). Son expression sociale première est d’être le lieu où plusieurs générations sont réunies et s’aident mutuellement à croître en sagesse humaine et à harmoniser les droits des personnes avec les autres exigences de la vie sociale (F).

  • Conditions socio- économiques

Aujourd’hui, parmi les mutations importantes concernant la famille, on note les points positifs qui aident mieux les familles, mais sans oublier les situations de pauvreté qui empêchent tant de familles de remplir leur rôle avec dignité (J et K).

 

Conclusion

Avec la présentation de ce texte qui est en lien avec le Premier Synode sur la famille (Rome - 26 septembre au 25 octobre 1980), nous restons dans la démarche de l’Eglise qui va vivre les deux Synodes sur la famille, en octobre 2014 et 2015. Tout cela est de sa mission de proclamer le dessein de Dieu, inscrit dans la nature humaine, sur le mariage et la famille. Elle a même le devoir de le promouvoir et de le défendre.

 

Quant à nous, chrétiens en communion avec notre Eglise, la réflexion vous propose deux démarches qui arrivent dans le quotidien de nos vies familiales : d’une part faire nôtre la spiritualité de conviction sur ces réalités et d’autre part vivre des engagements qui deviennent des témoignages. Nous y trouverons lumière et force pour un Evangile de joie pour notre Eglise et pour notre monde de ce temps.

P. Albert Perrier, Spiritain

Président du CFRDJ

 

 

Notes

 

Photo :

La Circoncision et l’imposition du nom de Jésus - Exposition sur Saint Joseph à Ciudad Guzman- octobre 2013- lors du XIème Symposium international : 4ème joie - huile sur toile de Jaime Dominguez-2012. Références : MX013CFRDJ0014 – poids : 1,40 méga – Copyright : CFRDJ – A. Perrier.

 

Texte publié dans le numéro 332 - octobre 2014 -du Messager de Saint-Joseph de l’Archiconfrérie de Beauvais – 56 rue de la Madeleine – 60000 BEAUVAIS. M. Jean-Marie LESUEUR - Tél : 03 44 84 51 57.

 

 

 

 

 

FICHE HI 08 – Les Papes nous parlent de Saint Joseph depuis plus de 150 ans !

 

Il me plaît de rassembler les titres des documents des Papes depuis PIE IX en 1847 jusqu’à 2013. C’est une anthologie catholique intéressante présentée avec un bref commentaire pour chaque texte, le situant et donnant son sens spécifique.

 

PIE IX (Pape de 1846 à 1878)

On peut le considérer comme l’initiateur du culte envers saint Joseph pour notre temps. C’est lui qui met l’Eglise sous le patronage et la protection de saint Joseph. Le Pape François reprend cette démarche, dès le début de son service pastoral d’évêque de Rome et d’hôte du Vatican.

  • Le 10 septembre 1847, il institue la fête de saint Joseph pour toute l’Eglise. François vient de reprendre cette conviction en demandant que le nom de saint Joseph, époux de Marie, soit inclus dans toutes les prières eucharistiques de l’Eglise.

  • Le 8 décembre 1870, avec le texte Quemadmodum Deus ( De même que Dieu…), il déclare Saint Joseph, patron de l’Eglise universelle. On comprend ce geste, au moment où il ouvre à Rome le premier Concile du Vatican. L’invitation est claire de s’en remettre à la vigilance toute particulière de celui qui s’est vu confier Jésus et Marie pour le temps de Nazareth.

 

LEON XIII (Pape de 1878 à 1903)

Sa démarche personnelle est de mettre son pontificat sous le patronage de saint Joseph et de revenir sur ce thème avec une encyclique qui se termine par une prière à saint Joseph donnant en quelque sorte le résumé de son message.

  • Le 28 mars 1878, remise de son pontificat sous le patronage de saint Joseph.

  • Le 15 août 1889, encyclique Quamquam pluries (Bien que plusieurs fois déjà on est parlé de saint Joseph…).

 

BENOIT XV (Pape de 1914 à 1922)

Benoit XV précise qu’il est poussé, motu proprio, à proposer saint Joseph, 50 ans après le geste de PIE IX, comme patron de l’Eglise catholique. Il souligne que saint Joseph peut soutenir tous les efforts de renouveau après la guerre 1914-1918. Et les réalités nouvelles de la société.

  • Le 25 juillet 1920, Motu proprio Bonum sane (Ce fut à coup sûr une heureuse et féconde journée..)

 

 

PIE XI (Pape de 1922 à 1939)

Le Pape PIE X (1903-1914) avait déjà abordé la question de la dignité du « travail » dans une prière à saint Joseph pour la sainteté du travail. C’est une veine qui va être suivie, en commençant par PIE XI. Il propose saint Joseph comme modèle des ouvriers face au Communisme. Il publie d’ailleurs deux textes à ce sujet, datés du 19 mars.

  • Le 19 mars 1936, Saint Joseph modèle des ouvriers.

  • Le 19 mars 1937 – Encyclique Divini Redemptoris, sur le communisme athée.

 

 

PIE XII (Pape de 1939 à 1958)

Le 10 mai 1955, nous tenons de lui la date du 1er Mai comme fête de Saint Joseph, patron des travailleurs.

 

JEAN XXIII (Pape de 1958 à 1963)

Sa démarche de convoquer le Concile Vatican II s’accompagne, comme celle de Pie IX pour le concile Vatican I, de la recommandation de le confier à Saint Joseph. Il le fait de tout son cœur en suivant « Le Voci »  (Les voix de ses prédécesseurs honorant saint Joseph ). Puis, il introduit le nom de Joseph dans la prière eucharistique du Missel Romain, dite Première Prière eucharistique.

  • Le 19 mars 1961, Le Voci, saint Joseph est déclaré protecteur du Concile Vatican II.

  • Le 13 novembre 1962, le nom de saint Joseph prend place dans la première prière eucharistique, tout juste après celui de la Vierge Marie, sous le titre « son  époux ».

 

PAUL VI (Pape de 1963 à 1978)

Au cours de son voyage en Terre Sainte, il a prononcé une Homélie à Nazareth, le 5 janvier 1964. Il en a fait une méditation contemplative de « l’école de Nazareth », notamment pour les leçons de vie familiale et de travail, dans la maison et la famille du « fils du charpentier ».

  • Référence pratique dans le Livre des jours – Fête de la Sainte Famille.

 

JEAN-PAUL II (Pape de 1978 à 2005)

Son encyclique sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Eglise reprend, dans un large et chaleureux développement, l’ensemble de ce que l’on peut considérer comme la charte de la dévotion envers saint Joseph au cœur du Mystère de l’Incarnation et, aujourd’hui, au cœur des démarches variées de l’Eglise pour vivre du Christ et de son Evangile. Cette exhortation apostolique est publiée le 15 août 1999, juste 100 ans après Quamquan pluries de Léon XIII.

  • Le 15 août 1999, Redemptoris Custos, Exhortation Apostolique de Jean-Paul II sur la Figure et la Mission de Saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Eglise.

 

 

BENOIT XVI (Pape de 2005 à 2013)

On peut souligner que c’est par petites touches que Benoit XVI a honoré son saint patron et l’a donné en exemple en proposant diverses attitudes spirituelles avec lui :

  • La promulgation de l’Année de la foi, en lien avec le 50ème anniversaire de Vatican II, il invite les catholiques à se mettre en dialogue spirituel à l’école de saint Joseph (cf Angélus du 18 décembre 2005)

  • Le 18 mars 2009, à Yaoundé, il consacre son homélie à son saint patron, en méditant sur son parcours humain et spirituel.

  • Le 17 octobre 2010, il proclame la sainteté du Frère André Bessette, apôtre du « Bon saint Joseph » à Montréal (Canada) et dont l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal rappelle le rayonnement extraordinaire.

 

 

 

FRANCOIS (Pape depuis 2013)

François, notre Pape actuel, est à l’initiative de plusieurs attitudes qui rendent compte de sa profonde connivence spirituelle avec saint Joseph. Il le fait très simplement et concrètement. Il a d’ailleurs mis dans ses armoiries un symbole très particulier habituellement choisi en Amérique Latine pour évoquer saint Joseph, un peu à l’égal du lys pour nous : la fleur de nard. Ainsi les lettres de la Compagnie de Jésus (JHS) évoquent Jésus lui-même, l’étoile représente Marie et la fleur de nard fait penser à Joseph.

  • Le 19 mars 2013, en inaugurant son service pastoral, il évoque Joseph dans sa vocation de gardien de Marie et de Jésus comme de l’Eglise.

  • Le 1er mai 2013, il remet saint Joseph à la dévotion de l’Eglise, en étendant à toutes les prières eucharistiques la recommandation de citer son nom comme époux de Marie, juste après l’avoie nommée elle-même.

  • Le 5 juillet 2013, en consacrant la Cité du Vatican à saint Joseph, il le replace dans son rôle de protecteur de l’Eglise, titre reçu le 8 décembre 1870. Il lui confie les attentes et les espoirs de l’Eglise.

 

P. Albert PERRIER, Spiritain

Président du CFRDJ

ILLUSTRATIONS

 

La Sainte Famille au travail – Vitrail Saint-Joseph (lancette droite) scène 11/12 – Maison SALUDEN (Brest) – 1932- Eglise SAINT-SAUVEUR – LE FAOU (29) – Références : FR014CFRDJ0029- Poids : 2,08 mégas – Copyright – CFRDJ - Tranvouez

 

 

Prière à Nazareth – Vitrail Saint-Joseph (lancette droite) – scène 10/12 – Maison SALUDEN (Brest) 1932 –Eglise SAINT-SAUVEUR – LE FAOU (29) – Références : FR014CFRDJ0030 – Poids : 1,76 méga – Copyright : CFRDJ - Tranvouez

 

FICHES HI07- Perspectives pastorales sur la famille depuis Vatican II

 

La fiche précédente : A propos du 50ème anniversaire du Concile Vatican II : Dignité du mariage et de la famille, a donné en détails la pensée du Concile Vatican II. Comme c’est le point de départ d’une réflexion et d’une pratique pastorales que nous reprenons dans les textes qui ont suivi le Concile, il y a un rappel de l’essentiel du point de vue pastoral de Vatican II. Suivent ensuite, les présentations des textes importants marquant une continuité dans les réflexions et les attitudes pastorales.

 

Nous évoquons donc des perspectives pastorales qui inscrivent la réflexion dans une continuité fondamentale et des adaptations indispensables.

 

 

VATICAN II

 

Passage retenu comme essentiel selon Vatican II

 

  • La communauté profonde de vie et d’amour que forme le couple est établie sur l’alliance des conjoints, c’est-à-dire sur leur consentement mutuel et irrévocable (GS n° 48).

 

  • Le mariage est l’amour conjugal sont d’eux-mêmes ordonnés à la procréation. Mais c’est le caractère même de l’Alliance indissoluble qu’il établit entre les personnes, comme le bien des enfants, qui requiert que l’amour mutuel des époux s’exprime lui aussi dans sa rectitude, progresse et s’épanouisse (GS n° 50).

 

  • La famille, lieu de rencontre de plusieurs générations qui s’aident mutuellement à

acquérir une sagesse plus étendue et à harmoniser les droits des personnes avec les autres exigences de la vie sociale, constitue-t-elle le fondement de la société (GS n° 52).

 

Il est aussi question de pédagogie pastorale

Le Concile Vatican II est résolument pastoral. Il est tourné vers tous les aspects qui, aujourd’hui, permettent de vivifier la vie et la mission de l’Eglise. Il y a des rappels de convictions profondes, et tout autant des ouvertures qui rejoignent la manière d’être et d’agir selon l’Evangile. Il s’agit de pédagogie.

 

Le P. Philippe Lécrivain, théologien, écrit : « Selon la pédagogie de Vatican II, l’accent est mis sur ce qui fait progresser plus que sur ce qui fait obstacle. Notre passage propose de jalon en jalon une éducation à la liberté. Sa méthode est simple : aller jusqu’au bout de l’amour en s’appuyant sur la parole de l’Apôtre Paul : Comme le Christ a aimé l’Eglise. Les drames et les conflits ne sont pas biffés, mais considérés à la lumière du questionnaire essentiel : aimer et accepter toutes les conséquences de l’amour »

 

HUMANAE VITAE (1968)

La référence de la note 2 indique le contexte où se posent les questions soulevées par l’Encyclique Humanae Vitae de Paul VI, le 25 juillet 1968. On en revient fondamentalement à la conclusion du P. Philippe Lécrivain : Comment aimer et accepter toutes les conséquences de l’amour, et cela dans un climat d’éducation à la liberté, spécialement entre les mains du couple et des parents eux-mêmes.

 

De fait, la fécondité humaine, qui est toujours en lien avec l’action créatrice de Dieu, est la procréation responsable du couple. Elle devient aussi la responsabilité des parents pour accompagner l’éducation des enfants dont le nombre est choisi pour la mener à bien. L’Encyclique situe la réponse dans une vision très large de l’amour humain et de la parenté responsable où les époux deviennent eux-mêmes « les libres et responsables collaborateurs du Créateur ».

 

Viennent ensuite les réflexions qui concernent les attitudes pratiques centrées sur la « régulation des naissances ». Les attitudes pratiques opposées sont centrées sur la « contraception ». Là est l’enjeu que Paul VI propose aux couples et aux parents : Chaque couple est invité à discerner, dans la situation concrète et les possibilités qui sont les siennes, quelle méthode de régulation des naissances favorisera au mieux la relation du couple et la responsabilité parentale, donc l’amour. C’est à l’intérieur de cette question fondamentale que le refus de la contraception est compris.

 

Paul VI lui-même invite tous les pasteurs à proposer ce cheminement, à l’accompagner pour que les époux engagent une réflexion commune et décident eux-mêmes de leurs choix concrets, avec ce conseil : Paix aux époux de bonne volonté ! C’est là véritablement le chemin d’une pédagogie fructueuse, j’en témoigne, pour y avoir été longuement engagé à l’Ile Maurice, sous les conseils pastoraux réfléchis et pleins d’humanité de Mgr Jean Margéot, évêque de Port-Louis, au cœur de l’association pastorale : Action familiale.

 

 

DEMARCHES SYNODALES

Elles sont importantes et s’inscrivent dans deux démarches synodales où des évêques du monde entier échangent sur des propositions pastorales qu’ils remettent au Pape pour qu’il les partage comme le dit Jean-Paul II : Ils m’ont demandé à l’unanimité de me faire devant l’humanité l’interprète de la vive sollicitude de l’Eglise pour la famille et d’indiquer les orientations opportunes pour un engagement pastoral renouvelé dans ce secteur fondamental de la vie humaine et ecclésiale (Familiaris consortio, n° 2). On peut souligner que c’est d’un Synode à l’autre que des étapes sont marquées pour le service de l’Eglise à propos des tâches de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui.

 

  • 1980 et 1983 : Premier Synode sur la Famille – Rome – 26 septembre au 25 octobre 1980 et « Familiaris consortio » : 1983.

 

Pour souligner les perspectives pastorales de ce premier Synode sur la Famille, nous relisons l’introduction du texte évoqué par Jean-Paul II. Elle porte le titre : L’Eglise au service de la famille. Cela donne donc le ton de ce qui a été vécu et en voici le contexte. La disposition du texte en trois séries qui se correspondent met en évidence ce qui est profondément entrevu comme service aux familles en des situations clairement évoquées.

 

« A notre époque, la famille comme les autres institutions et peut-être plus qu’elles, a été atteinte par les transformations, larges, profondes et rapides, de la société et de la culture.

  • De nombreuses familles vivent cette situation dans la fidélité aux valeurs qui constituent le fondement de l’institution familiale.

  • D’autres sont tombées dans l’incertitude et l’égarement de leurs tâches, voire dans le doute et presque l’ignorance en ce qui concerne le sens profond et la valeur de la vie conjugale et familiale.

  • D’autres enfin voient la réalisation de leurs droits fondamentaux entravée par diverses situations d’injustice.

 

Sachant que le mariage et la famille constituent l’un des biens les plus précieux de l’humanité, l’Eglise veut faire entendre sa voix et offrir son aide :

  • A ceux et celles qui, connaissant déjà la valeur du mariage et de la famille, cherchent à la vivre fidèlement ;

  • A ceux et celles qui, plongés dans l’incertitude et l’anxiété, sont à la recherche de la vérité ;

  • A ceux et celles qui sont injustement empêchés de vivre librement leur projet familial.

 

Apportant son soutien aux premiers, sa lumière aux deuxièmes et son secours aux troisièmes, l’Eglise se met au service de tout homme soucieux du sort du mariage et de la famille.

 

Elle s’adresse en particulier aux jeunes qui s’apprêtent à s’engager sur le chemin du mariage et de la famille afin de leur ouvrir de nouveaux horizons en les aidant à découvrir la beauté et la grandeur de la vocation à l’amour et au service de la vie (Familiaris consortio (n°1).

 

  • 2014-2015

  • Second Synode sur la Famille – Rome – 5-19 octobre 2014

  • Rencontre mondiale des familles en septembre 2015, à Philadelphie (USA)

  • Synode ordinaire sur la Famille, 4-25 octobre 2015.

 

La lettre du Pape François aux familles, en date du 2 février 2014, donne le ton général à ces manifestations : « Je me présente au seuil de votre maison pour vous parler d’un événement qui, comme cela est connu, se déroulera au mois d’octobre prochain au Vatican. Il s’agit de l’Assemblée générale extraordinaire du Synode des Evêques convoquée pour discuter sur le thème : Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation. Aujourd’hui, en effet, l’Eglise est appelée à annonce l’Evangile en affrontant aussi les nouvelles urgences pastorales qui concernent la famille ».

 

 

Second synode sur la Famille en 2014 : Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation.

L’ instrument de travail qui a servi de guide à la préparation du synode se présente en 79 pages en français et en trois parties :

Introduction

  • Communiquer l’Evangile de la famille aujourd’hui » (4 chapitres),

  • La pastorale de la famille face aux nouveaux défis » (3 chapitres)

  • L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative  (2 chapitres).

Conclusion.

L’esprit du document, souligne-t-on à Rome, est celui d’une « mère qui accueille toujours ses enfants » et non d’un « juge qui condamne ».

 

Synode ordinaire sur la famille en 2015 : Jésus-Christ révèle le mystère et la vocation de la famille".

 

Le Document final des deux synodes ne sera publié qu'après la seconde Assemblée : une nouveauté qui montre la continuité entre le synode de 2014 et celui de 2015

 

Conclusion

 

  • En accueillant ces perspectives pastorales, nous notons d’abord que ce sont des étapes avec des années à retenir. Années à retenir, celle de 1965 pour Gaudium et Spes, ou l’Eglise dans le monde de ce temps et celle de 1968 pour Humanae vitae de Paul VI.

Années marquantes de 1980 pour le premier Synode sur la famille et 1983, pour le texte qui l’a suivi : Familiaris consortio de saint Jean-Paul II.

Années déjà proposées à notre attention celles de 2014-2015, pour le Second Synode extraordinaire et le Synode ordinaire sur la Famille et la Rencontre mondiale des familles.

 

Ainsi, l’enseignement de l’Eglise nous les propose comme de bonnes références, même avec leur caractère toujours ouvert aux évolutions. On saisit très fort ce que Jean-Paul II et François ont comme conscience de leur ministère de confirmer ces perspectives pastorales, mûries dans la réflexion et venant déjà de l’expérience chrétienne.

 

  • Nous notons ainsi la démarche pédagogique qui convient à toute vie humaine consciente et libre, éthique dans ses orientations et morale dans ses choix concrets et personnels. La grande nouveauté, c’est le caractère de large et longue consultation d’un grand nombre de personnes, notamment des chrétiens concernés et des conseillers en diverses sciences humaines : sociologie, biologie et anthropologie. C’est un aspect important de l’expression du sens de la foi ( texte de Vatican II sur l’Eglise – n° 12) en matière d’éthique chrétienne et humaine : expérience de vie chrétienne dans cette vocation au mariage et à la famille.

 

  • Des fiches vont suivre pour présenter le contenu des textes préparatifs et de certaines interventions importantes d’acteurs de ces Synodes.

 

Texte proposé par Albert Perrier, Spiritain, Président du CFRDJ

NOTES

  1. Philippe Lécrivain – Questions sur la famille – in CAHIERS de l’actualité religieuse et sociale- N° 318- 15 novembre 1985. Numéro spécial : Le Concile aujourd’hui – pp. 18- 20

  2. Humanae Vitae : Article Fécondité – Encyclopédie Catholique « THEO » Edition 2009 - Entrée 126 - pp. 870-875.

  3. Donum vitae et dignitas personae – Instruction du 22 février 1987. THEO, 2009 –

p. 873

  1. Ce texte a été présenté en partie dans le bulletin de l’Archiconfrérie Saint Joseph de Beauvais – le MESSAGER, n° 331, (avril-mai juin 2014) – pp. 7-10.

 

PHOTOS

Le Mariage de la Sainte Vierge et de saint Joseph – Scène 1/12 – Vitrail Saint-Joseph (lancette gauche) – Maison SALUDEN (Brest)- 1932- Eglise SAINT-SAUVEUR – LE FAOU (29) - FR014CFRDJ0021.jpg – 2,14 mégas- Copyright : CFRDJ – Tranvouez.

 

Nativité – Vitrail Saint-Joseph (lancette gauche- scène 2/12 – Maison SALUDEN (Brest) – 1932- Eglise SAINT-SAUVEUR – LE FAOU (29)- FR014CFRDJ0020.jpg – 2,06 mégas - Copyright : CFRDJ – Tranvouez.

 

 

 

FICHES HI 06 – Lettre du Pape François aux familles – 2 février 2014

 

Le Pape François s’invite auprès de chaque famille pour leur parler du Synode d’Octobre sur la famille. Il souligne qu’il y a une participation active à sa préparation par des suggestions concrètes. Et il insiste ensuite sur l’apport indispensable de la prière.Il le fait clairement le 2 février, pour une des fêtes des récits de l’Enfance selon saint Luc : La Présentation de Jésus au Temple avec la démarche de Joseph et de Marie et l’accueil de Syméon et d’Anne parlant prophétiquement de l’Enfant (Luc 2, 22-40).

 

 

Chères familles

 

Je me présente au seuil de votre maison pour vous parler d’un événement qui, comme cela est connu, se déroulera au mois d’octobre prochain au Vatican. Il s’agit de l’Assemblée générale extraordinaire du Synode des Evêques convoquée pour discuter sur le thème : Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation. Aujourd’hui, en effet, l’Eglise est appelée à annonce l’Evangile en affrontant aussi les nouvelles urgences pastorales qui concernent la famille.

 

Active préparation

 

Ce rendez-vous important implique le Peuple de Dieu tout entier, évêques, prêtres, personnes consacrées et fidèles laïcs des Eglises particulières du monde entier, qui participent activement à sa préparation par des suggestions concrètes et par l’apport indispensable de la prière. Le soutien de la prière est plus que jamais nécessaire et significatif spécialement de votre part, chères familles. En effet, cette Assemblée synodale vous est consacrée d’une façon particulière, à votre vocation et à votre mission dans l’Eglise et dans la société, aux problèmes du mariage, de la vie familiale, de l’éducation des enfants et au rôle des familles dans la mission de l’Eglise. Par conséquent je vous demande de prier intensément l’Esprit Saint, afin qu’il éclaire les Pères synodaux et qu’il les guide dans leur tâche exigeante.

 

Comme vous le savez, cette Assemblée synodale extraordinaire sera suivie, l’année suivante, de l’Assemblée ordinaire qui portera sur le même thème de la famille. Et, dans ce contexte, en septembre 2015, se tiendra aussi la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie (USA). Prions donc tous ensemble pour que, à travers ces événements, l’Eglise accomplisse un véritable chemin de discernement et qu’elle prenne les moyens pastoraux adaptés pour aider les familles à affronter les défis actuels avec la lumière et la force qui viennent de l’Evangile.

 

Joyeuses rencontres des événements familiaux

 

Je vous écris cette lettre le jour où se célèbre la fête de la Présentation de Jésus au temple. L’évangéliste Luc raconte que la Vierge Marie et saint Joseph, selon la loi de Moïse, portèrent l’Enfant au temple pour l’offrir au Seigneur, et que deux personnes âgées, Siméon et Anne, mues par l’Esprit Saint, allèrent à leur rencontre et reconnurent en Jésus le Messie (Luc2, 22-38). Siméon le prit dans ses bras et rendit grâce à Dieu parce que finalement il avait vu le salut ; Anne, malgré son âge avancé, troua une vigueur nouvelle et se mit à parler de l’Enfant à tous. C’est une belle image : deux jeunes parents et deux personnes âgées, rassemblées par Jésus. Vraiment Jésus fait se rencontrer et unit les générations ! Il est la source inépuisable de cet amour qui vainc toute fermeture, toute solitude, toute tristesse. Dans votre cheminement familial, vous partagez beaucoup de beaux moments : les repas, le repos, le travail à la maison, les loisirs, la prière, les voyages et les pèlerinages, les actions de solidarité… Toutefois, s’il manque l’amour, il manque la joie, et l’amour authentique c’est Jésus qui nous le donne : il nous offre sa Parole qui éclaire notre route ; il nous donne le Pain de vie qui soutient la fatigue quotidienne de note chemin.

 

Apport unique de la prière

 

Chères familles, votre prière pour le Synode des Evêques sera un précieux trésor qui enrichira l’Eglise. Je vous remercie et je vous demande de prier aussi pour moi, pour que je puisse servir le Peuple de Dieu dans la vérité et dans la charité. Que la protection de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Joseph vous accompagne tous toujours et vous aide à marcher, unis dans l’amour et dans le service réciproque. De grand cœur j’invoque sur chaque famille la bénédiction du Seigneur.

 

Du Vatican, le2 février 2014 –Fête de la Présentation du Seigneur – FRANCISCUS.

 

 

NDLR : Ce texte est paru dans les pages du MESSAGER bulletin n° 331 de l’Archiconfrérie Saint-Joseph de Beauvais en vue son travail d’animation auprès de ses affiliés et lecteurs. Contact : Archiconfrérie Saint-Joseph de Beauvais – 56 rue de la Madeleine – 60000 BEAUVAIS.

 

Photo

 

La présentation au Temple – Vitrail Saint-Joseph (lancette centrale haut) scène 6/12- Maison SALUDEN (Brest) -1932- Eglise SAINT SAUVEUR – LE FAOU (29) – Référence : FR014CFRDJ0028 - Poids : 1,90 méga – Copyright : CFRDJ- Tranvouez.

 

 

 

FICHE HI 05 – A propos du 50ème anniversaire du Concile Vatican II : Dignité du mariage et de la famille 

 

Ce titre est celui du chapitre premier de la deuxième partie de la Constitution pastorale du Concile Vatican 2 sur l’Eglise dans le monde de ce temps (GS). Une brève présentation de ce texte nous aide à confier nos familles à la Sainte Famille, fêtée le dernier dimanche de l’année, au temps de Noël. Nous nous situons au cœur des choix des chrétiens pour ce qui touche à notre tradition profonde, notre éthique, au sujet de ces réalités.

 

Les grandes lignes (GS 47-52)

Sur 6 numéros, voici les titres et quelques citations évocatrices de la réflexion chrétienne :

  • Le mariage et la famille dans le monde d’aujourd’hui sont au cœur des réalités personnelles et sociales : la santé de la personne et de la société tant humaine que chrétienne est étroitement liée à la prospérité de la communauté conjugale et familiale (GS - 47).

 

  • La sainteté du mariage et de la famille est soulignée à deux titres : celui du dessein de Dieu en sa création et celui du Seigneur Jésus dans le sacrement du mariage (GS - 48).

 

  • L’amour conjugal et la fécondité du mariage portent le caractère d’une alliance indissoluble entre les personnes et assurent le bien des enfants ; elles demandent que cet amour s’exprime dans sa rectitude, progresse et s’épanouisse (GS – 49-50). L’amour conjugal sert le respect de la vie humaine (GS - 51).

 

L’accent particulier (GS 52)

Le dernier numéro est une sorte de plan-guide pour les actions à entreprendre pour la

promotion du mariage et de la famille. Il est précisé que c’est le fait de tous (GS - 52).

  • C’est sur fond de sagesse humaine et chrétienne que la famille peut être considérée comme « école d’enrichissement humain » et « fondement de la société ». Il s’agit alors de pourvoir aux besoins de la famille et de lui assurer les avantages qui conviennent aux temps nouveaux. Pour y parvenir, le sens chrétien des fidèles (voir le texte sur l’Eglise, LG - 12), la droite conscience morale des hommes, comme la sagesse et la compétence de ceux qui s’appliquent aux sciences sacrées, - (mais aussi aux autres sciences : biologiques, médicales, sociales et psychologiques – paragraphe 4), seront d’un grand secours (paragraphes 1-2-3). Nous trouvons là une excellente indication pour la composition d’un Comité éthique sur ces questions.

 

  • L’accompagnement pastoral et les divers mouvements et associations familiales garantissent à la fois les cheminements des jeunes, des époux dans ces réalités familiales du temps présent et la véritable perspective spirituelle du Royaume de Dieu où ces réalités s’épanouissent selon le Seigneur Jésus et l’Esprit Saint qui habitent les cœurs (paragraphes 5-6-7).

 

Les repères des choix actuels

                  

Le choix éthique est fondamental, car il indique les valeurs propres aux deux réalités humaines et chrétiennes du mariage et de la famille. On ne peut pas passer à côté de ce choix dont découlent des convictions fondées sur la Parole de Dieu, la Tradition catholique et sont souvent aussi rejointes par des réflexions humanistes. Cela intéresse les couples et les familles et toute démarche de préparation au mariage ou d’accompagnement des époux et des familles.

 

Le choix moral intervient comme mise en pratique, par des couples et des familles, de ces convictions, dans des gestes concrets, réfléchis, décidés et réalisés. Il engage la conscience morale tournée vers ces biens précieux, conscience ainsi fidèle au bien entrevu. Le choix éthique guide le choix moral qui est mon choix ou nos choix en conscience. C’est-là que l’Eglise souligne que cela est compris et vécu selon le sens chrétien qui habite les cœurs.

 

Il est vrai aussi que tout choix en conscience donne la valeur morale des décisions et des actes.  Cela est vrai dans le cas des choix des réalités de l’homosexualité qui ne rejoignent pas le choix éthique fondamental du mariage et de la famille, mais se fondent autrement. Cela intéresse les familles qui ont à comprendre des situations déconcertantes pour elles.

 

Le choix légal est possible selon des dispositions précises. Ce domaine est celui des législations guidées par des considérations de respect du droit des personnes ou des minorités dans le cadre plus général du bien commun.

 

Pour moi, les mots importants qui indiquent l’éthique du couple humain devraient être jalousement préservés. Ainsi  « mariage » et si on veut « union » n’ont pas le même sens ni la même portée. Le mot union existe déjà et permet de reconnaître beaucoup de couple qui demeurent en cette situation, avec des droits qui leurs sont reconnus. On ne peut pas confondre les réalités et réduire en quelque sorte le mariage à un dénominateur commun qui ne peut faire droit de la même façon aux couples hétérosexuels et homosexuels. A qui profite indûment la loi ? D’ailleurs la Constitution française a inscrit clairement le sens qu’elle entend donner au mariage, et elle ne peut pas accepter la réduction au plus petit dénominateur commun du choix légal actuel qui est anti-constitutionnel !

 

On le voit bien encore, le législateur peine à parler juste : il remplace les mots père et mère qui indiquent bien une filiation humaine précieuse pour l’enfant car c’est son droit fondamental et la source la plus vraie de son équilibre. Il remplace les mots père et mère par « parent premier » et « parent second » et « adoption » pour laquelle il émet des conditions précises et des réserves. On arrivera à des impasses juridiques, et ce qui est plus grave à des méfaits psychologiques pour les enfants. Quand l’un ou l’autre de ces adoptés poseront la question vraie de leur filiation, les parents premiers ou seconds ne pourront pas la justifier selon la pleine filiation d’un père et d’une mère solidairement conscients de l’avoir donnée à leur enfant.

 

Le Concile, dans le texte de l’Eglise dans le monde de ce temps apporte une réflexion qui a valeur de principe général : les gouvernants qui sont les répondants du bien commun de leur propre nation, et en même temps les promoteurs du bien de l’univers, sont très dépendants des opinions et des sentiments de la foule (GS - 82). Ceci est une mise en garde par rapport à tous les mouvements d’opinion qui veulent faire croire que l’on peut fonder le droit sur de telles démarches !

 

Conclusion

Nous avons un ensemble de réflexions sur la famille, les couples et les enfants, ainsi que sur les démarches, notamment le mariage, que la société civile, l’Eglise et l’Etat accompagnent. Des convictions de tradition humaine et chrétienne sont autant de repères indispensables, parce que fondamentaux.

 

A l’évidence, l’éducation des enfants,l’accompagnement des jeunes, la préparation au mariage doivent retrouver leur sens d’éveil et de choix de responsabilité personnelle dans des perspectives de durée dans l’engagement, et donc de la fidélité à la parole donnée.

 

                                                           P. Albert Perrier, Spiritain                                                                                                 Président du CFRDJ

 

Note :

La publication d’un cahier contenant les documents ci-dessous parus dans la Revue Saint-Joseph d’Allex est envisagée : Famille – mariage – éducation des enfants.

Les familles, à la barre – Juillet-août 2003 – n° 971 - Toi, moi et nous ! – septembre –octobre 2003 –n° 972 - Le catéchuménat du mariage – novembre-décembre 2003 – n° 973 - Lorsque l’enfant paraît – Janvier –Février 2004 – n° 974 - Du temps pour faire un homme ! – mars –avril 2004 – n° 975 - Le mariage, affaire de société – mai-juin 2004 –n°976 - Le mariage, un sacrement – juillet-août 2004 – n° 977 - Familles, routes d’espérance – septembre-octobre 204 – n° 978 -

S’adresser à l’auteur : P. Albert Perrier – rue de Mérode 78 – 1060 – BRUXELLES - - Email : perrieralbert@aol.com

Document à paraître pour le premier trimestre 2013 – Coût : 10 € frais de port compris.

 

Photo

FR012CFRDJ0013jpg – Le recouvrement au Temple – Tableau néobyzantin de Michaël GRESCHNY (2005-2006) –Eglise ND de Bon Secours – VILLEFRANCHE D’ALBIGEOIS. 1,77méga – Copyright CFRDJ – Tranvouez.

 

FICHE HI 04 – A propos du 50ème Anniversaire du Concile VATICAN II :

Vatican II : quatre Constitutions


Constitutions


On appelle constitution d’un Concile un texte très important, fondamental. Il indique clairement la démarche de foi, d’espérance et de charité qui convient à l’Eglise et à chaque chrétien. C’est un texte où il y a de nombreux points de repères indispensables pour la vie et la mission de l’Eglise en notre monde et en notre temps.


Vatican II a quatre Constitutions qui représentent un ensemble bien ordonné que je souligne en parlant de duo, car cela apparaît clairement dans l’intention du Concile. Cela nous aide aussi à bien correspondre à cette démarche par des attitudes concrètes de notre part, aujourd’hui. Les dates de promulgation n’indiquent pas l’ordre de leur compréhension ou de leur importance. C’est à la suite de longs échanges et quand la réflexion est commune que le texte est voté et promulgué.

Premier duo


Le premier duo : Constitutions sur la Révélation divine (18 novembre 1965) et sur l’Eglise (21 novembre 1964). La compréhension en duo permet de souligner, ici, que l’Eglise naît de la foi en la Parole et qu’elle en vit de même. Ainsi Dieu parle pour manifester éminnement en son Fils, sa Parole, le sens de son dessein pur l’humanité ; et les croyants, en Peuple de Dieu, y donnent leur accueil

 

La Révélation divine est toujours première. Dieu parle et nous invite à l’écoute attentive et fidèle, c’est-à-dire l’hommage aimant de notre foi en sa personne. Le Concile exprime cette double démarche divine et humaine aux paragraphes 2 et 5 de son texte sur la Révélation tout au long de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. La Bible, livre des deux Testaments, nous met en contact avec les démarches vivantes de la Parole, de l’écoute et du Oui de la foi de tant et tant de personnes. Nous sommes ainsi des hommes et des femmes de la Parole écoutée et de la foi.

 

« Il a plu à Dieu dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne (événements et paroles de l’Histoire Sainte) et de faire connaître le mystère de sa volonté grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine. » (Ephésiens 1, 9 et 2, 18). Il est bon d’y ajouter le texte Heb 1,1-2, cité au début du paragraphe 4 : « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils »). Pour nous chrétiens, cette Révélation Trinitaire est au cœur de la Révélation de Dieu.

 

« A Dieu qui révèle est due l’obéissance de la foi, par laquelle l’homme s’en remet tout entier et librement à Dieu dans un complet hommage d’intelligence et de volonté à Dieu qui rèvéle… » (Rom, 16, 26).

 

Le mystère de l’Eglise, à la lumière de la Révélation, est souligné par deux expressions :


celle du Royaume de Dieu et celle du Peuple de Dieu. Cela nous ramène aux initiatives de Jésus et de l’Esprit Saint qui constituent, peu à peu, pour Dieu notre Père, son Peuple, selon les paragraphes 5 et 9 du texte sur l’Eglise.


« Le mystère de l’Eglise sainte se manifeste en sa fondation. En effet, le Seigneur Jésus donna naissance à son Eglise en prêchant l’heureuse nouvelle, l’avènement du règne de Dieu promis dans les Ecritures depuis des siècles : Que les temps sont accomplis et que le royaume de Dieu est là (Mc 1, 15). Ce royaume, il brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et la présence du Christ. La parole de Dieu est comparée à une semence qu’on sème dans un champ : ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ ont accueilli son royaume lui-même. » (Mc4, 14 et Lc 12, 32).


« Ceux qui croient au Christ, qui sont re-nés du germe incorruptible de la Parole de Dieu, et de l’eau et de l’Esprit Saint, ceux-là deviennent finalement le peuple de Dieu ; » (1 Pierre, 1,23 et 2, 9-10 ; Jean 3, 5-6).

Le duo souligne le lien étroit entre la Parole de Dieu proclamée par les missionnaires de l’Evangile et écoutée par les croyants qui sont le Peuple de Dieu.


Second duo


Le second duo : Constitutions sur l’Eglise dans le monde de ce temps (7 décembre (1965) et sur la sainte Liturgie (4 décembre 1963). Là encore, il y a un lien très fort entre la vie chrétienne vécue au quotidien, et célébrée au cours d’assemblée d’action de grâces, de louange et d’intercession.


Mon propos est plus facilement compris, lorsque les chrétiens tiennent très fort ensemble tous leurs engagements de vie d’une semaine ouvrable et l’offrande qu’ils sont invités à faire, chaque dimanche, Jour du Seigneur, avec le Seigneur Jésus.


C’est la démarche indiquée par le lien entre les deux Constitutions : une attitude d’engagements au cœur du monde de ce temps et celle de la liturgie, ou participation à la sanctification du Seigneur Jésus et à sa louange tournée vers le Père. Vraiment Paul dit aux chrétiens : Tout est à vous de votre vie, mais vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu ! Alors rien n’est perdu, mais tout rassemblé en Christ.


Deux textes sont empruntés : au paragraphe 1, introductif de l’Eglise dans le monde de ce temps et au paragraphe 2 de la sainte liturgie.


L’engagement au cœur du monde est résumé admirablement dans le paragraphe Avant-Propos : «Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté s’édifie avec des hommes (et des femmes) rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il leur faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. » (GS – 1). Il est bon de souligner que toutes les communautés particulières sont au cœur de cette vie.


La liturgie a un rôle de sanctification et d’ouverture sur la mission de l’Eglise. Cela est dit clairement au paragraphe 2 du texte qui la concerne : «Aussi, puisque la liturgie édifie chaque jour ceux et celles qui sont dans l’Eglise pour en faire un temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu dans l’Esprit, jusqu’à la taille qui convient à la plénitude du Christ (qui est aussi la dimension du Royaume de Dieu sur terre et au ciel), c’est d’une façon éminente qu’elle fortifie leurs énergies pour proclamer le Christ, et ainsi montrer l’Eglise à ceux qui sont au dehors comme un signal levé devant les nations… » Jean-Paul II a insisté sur ce lien en soulignant que les laïcs, comme les autres états de vie, prêtres et religieux, ont une mission pour la vie de l’Eglise à l’intérieur, et, à l’extérieur, au service du salut du monde.

Voilà une relecture du Concile à l’occasion de son cinquantième anniversaire, à la date du 11 octobre 2012, puisqu’il a été ouvert le 11 octobre 1962 et conclut le 7 décembre 1965.  

Père Albert Perrier, Spiritain

Photos

Ces deux photos soulignent :

  • ·         
  • ·         

L’une et l’autre sont au cœur de la vie de l’Eglise et guidées par l’Esprit Saint en nos cœurs et au plus profond du témoignage chrétien.

HI 03 – A propos du 50ème Anniversaire du Concile VATICAN II : CINQUANTENAIRE du CONCILE VATICAN II : Jean XXIII et saint Joseph


Notre dévotion à saint Joseph est guidée par l’enseignement des Papes. Nous y sommes attentifs, à l’Archiconfrérie Saint-Joseph de Beauvais, en pensant à ses débuts sous Pie IX et à son renouveau, maintenant, selon le Concile. Alors nous rendons hommage à Jean XXIII en partageant ses gestes de dévotion au nom de l’Eglise et avec elle.


Le Concile Vatican II sous la protection de saint Joseph


Jean XXIII a expressément confié le concile à saint Joseph. Le même jour et dans le même esprit que l’annonce du Concile, était annoncée la réforme du Code de droit canonique, devant, dans la foulée du Concile, en être à la fois une extension pastorale et un fruit.


Saint Joseph a pris ainsi une place particulière dans la préparation du Concile puisque Jean XXIII l’a nommé comme protecteur du Concile par sa lettre apostolique du 19 mars 1961, intitulée en italien « Le voci ». Le bienheureux Jean XIII y rappelle « les voix » ou prises de parole de ces prédécesseurs, de Pie IX à Pie XII, sur saint Joseph. Il y annonce que l’autel de saint Joseph de la Basilique Saint-Pierre devra revêtir désormais   une splendeur et une solennité nouvelles. Cela est concret pour la dévotion des fidèles.


Jean XIII a accompli un autre geste significatif pour l’ouverture du concile. De façon à mieux sceller cette alliance conciliaire avec saint Joseph,  en octobre 1962, le pape a offert son anneau pastoral à saint Joseph, en le remettant au sanctuaire polonais de Kalisz, où l’on vénère un tableau de saint Joseph réputé miraculeux.


Le nom de Saint Joseph au Canon de la messe


Les derniers Souverains Pontifes ont, en plusieurs circonstances, donné une plus grande solennité au culte rendu à saint Joseph, glorieux époux de la bienheureuse Vierge Marie. Parmi eux, spécialement le Pape Pie IX qui, répondant au vœu du premier Concile du Vatican, déclara, le 8 décembre 1870, le chaste époux de la Vierge Marie, patron de l’Eglise universelle.

Suivant l’exemple de ses prédécesseurs, Jean XXIII, après avoir déclaré saint Joseph protecteur du Concile Vatican II convoqué par lui, a voulu que son nom soit invoqué au canon de la messe comme un souvenir et un fruit attendu de ce même Concile. Il a porté cette décision à la connaissance des Pères du Concile réunis en la Basilique vaticane, le 13 novembre 1962, ordonnant que cette prescription soit appliquée à partir du 8 décembre 1962, en la fête de l’Immaculée-Conception de la bienheureuse Vierge Marie. On ajoutera donc : le bienheureux Joseph.


Dévotion éclairée


Nous sommes sensibles à ces gestes tout simples de dévotion qui manifestent une confiance profonde envers celui qui fut si près du mystère de Jésus en son Incarnation, et longuement. La source se trouve dans les récits de l’Enfance de Jésus. Nous sommes heureux d’apprendre que Benoît XVI vient de publier le troisième livre sur Jésus de Nazareth, précisément sur l’Enfance du Christ ou vie cachée à Nazareth.


La dévotion des 150 dernières années envers saint Joseph accompagne la vie de l’Eglise en ses deux Conciles majeurs Vatican I (1870) et Vatican II (1962-1965). Le second dont nous vivons apporte tous les signes d’un renouveau à faire vraiment nôtre.

Il est juste de rappeler l’intention de Jean XXIII d’y lier le renouveau du Code de Droit canonique, car c’est l’ensemble de la vie en Eglise qui y trouve les accents nouveaux d’un peuple qui est le Peuple de Dieu. Nous bénéficions, équipe modératrice de l’Archiconfrérie et vous, associés de l’Archiconfrérie Saint-Joseph de Beauvais, des nouvelles orientations de ce Code du Droit de l’Eglise. C’est notre témoignage de proposer des chemins de vie spirituelle avec saint Joseph au plus près de notre vie personnelle, familiale, communautaire et sociale.

                       Le Conseil de modération de l’Archiconfrérie

Paroles des deux Papes du Concile Vatican II


JEAN XXIII

  • ·         (Jean XXIII, à l’ouverture du Concile, le 11 octobre 1962)

PAUL VI

  • ·        (Paul VI à la fin du Concile, le 7 décembre 1965).

 

NDLR : Ces textes sont parus dans le Messager de Saint-Joseph – n° 324 – 56 rue de la Madeleine – 60000 BEAUVAIS. Publiés avec l’autorisation du modérateur.

Photos

FR012CFRDJ0034.jpg - La Sainte Famille vénérée par les anges- tableau du XVIIème en l’église Saint-Hilaire – PESMES (Tranvouez : 2.24 mégas) - Copyright –CFRDJ -Tranvouez

FR012CFRDJ0036.jpg - Adoration des bergers signée CH ROBELIN (1886) – boiseries des stalles du chœur- église Saint-Martin – COLIGNY (11) – (Tranvouez 3,23 mégas) - Copyright –CFRDJ -Tranvouez

 

Deux livres recommandés

  • Benoit XVI – L’Enfance du Christ – tome troisième de sa réflexion sur Jésus de Nazareth. A demander auprès de votre Librairie catholique.
  • P. Albert PERRIER – Joseph, le respectueux qui sort en librairie, le 1er octobre 2012. Ce livre présente : en première partie, Joseph au cœur du Mystère de l’Incarnation selon les récits de l’Enfance, avec des indications sur nos chemins spirituels personnels et communautaires où Joseph peut nous accompagner ; en seconde partie, c’est la présentation de la Tradition de la dévotion envers saint Joseph, dont celle de l’Archiconfrérie Saint Joseph de Beauvais. Commande auprès de CFRDJ –Maison Saint-Joseph – 26400 - ALLEX au prix de 20 € (frais de port compris)

  

FICHE HI02 - L’Eglise rencontre saint Joseph d’après le livre Joseph, le respectueux par le P. Albert Perrier

Chapitre 7 : la Tradition d’Eglise


Mon intention maintenant, c’est de partager avec vous le chemin de la Tradition de l’Eglise qui a accueilli les textes des Récits de l’Enfance (Matthieu et Luc) et les a enrichis de sa foi. Nous sommes nous-mêmes au cœur de cette tradition. Son sens est souligné par le Concile Vatican II, quand il parle du sens de la foi commun à toute l’Eglise : le sens profond de la foi des chrétiens, c’est tout ce qu’il garde dans leurs pensées et dans leurs cœurs, dans leurs gestes et leurs prières, depuis le plus humble des fidèles jusqu’aux responsables de l’unité de l’Eglise, le Pape et les évêques. (Texte sur l’Eglise - LG n° 12).


Le prologue du livre Florilège sur saint Joseph que j’ai écrit à propos de l’admirable travail de Gilles de Christen relève ceci : le travail de Gilles de Christen rassemble et commente les textes des auteurs qui, tout au long de la Tradition de l’Eglise, ont contemplé le mystère de Jésus en son Incarnation : Dieu parmi les hommes. Naturellement, tous croisent saint Joseph sur les chemins de Jésus et de Marie.


Le livre contient 102 citations d’auteurs de la tradition concernant saint Joseph. Ces points de repères en quelque sorte sont choisis dans quatre grandes périodes déterminées par l’auteur et correspondant à des accents mis sur la reconnaissance, la contemplation de saint Joseph. L’auteur place une introduction en tête de ces quatre grandes sections. Il me paraît intéressant de le suivre dans cet itinéraire.

Chapitre 8 : les démarches de dévotion


La théologie, science de notre réflexion sur Dieu, reconnaît qu’il y a des lieux parlant de Dieu dans les relations concrètes que nous avons avec lui. Ils sont théologiques pour la science, mais surtout ils sont de l’ordre théologal dans nos démarches de foi d’espérance et de charité. Je ne crains pas de mettre les démarches de dévotion parmi ces lieux et ces moments où notre vie chrétienne grandit à la dimension de la grâce de Dieu qui nous touche. Le champ de ces dévotions est vaste à découvrir.


De par le monde, une multitude de démarches de dévotion envers saint Joseph aide des congrégations religieuses, des diocèses et des fidèles laïcs à vivre plus proches du mystère de l’Incarnation, à s’inspirer des vertus chrétiennes qui donnent à la foi, l’espérance et la charité de petites fleurs comme celles de l’humilité, de la simplicité, de la persévérance, de la chasteté, et finalement de s’en remettre à l’accompagnement discret de Celui qui fut près de Marie et de Jésus pour les faire grandir l’une et l’autre.

 

Chapitre 9 : dévotion dans l’art sacré

L’art sacré s’intéresse à toutes les expressions qui touchent les cœurs des croyants pour révéler leurs démarches de foi, d’espérance et de charité. De fait, tous les lieux d’assemblée chrétienne, cathédrales, basiliques, églises, chapelles sont ornées de vitraux, de statues, de peintures, de fresques, de mosaïques, de sculptures, de chapiteaux qui soutiennent l’attention des fidèles et sont de véritables catéchèses, ou des symboles parlants. Au cours des assemblées elles-mêmes, l’art floral, les rituels de la liturgie et les chants sont autant d’éléments qui apportent beaucoup à la compréhension des sacrements ou des célébrations diverses de la prière chrétienne.


Chapitre 10  : dévotion dans la prière


La démarche de dévotion par la prière se relie surtout à cet adage chrétien : l’Eglise prie comme elle croit, et elle croit comme elle prie. Il y a là une belle manière de saisir la démarche de dévotion dans la prière adressée à saint Joseph. Nous nous apercevons alors que les prières les plus variées font mention de sa personne aux côtés de Jésus et de Marie dans le mystère de l’Incarnation ; de son lien avec la Sainte Trinité parce que Jésus, le Verbe de Dieu fait chair et le Fils Bien-Aimé du Père, le lui enseigne ; de son lien avec nous communautairement, car il est protecteur de l’Eglise qui nous annonce tout le mystère de Jésus ; de son lien avec nous individuellement, car beaucoup de saints et de chrétiens ont fait l’expérience de sa douce et efficace présence auprès d’eux.


Chapitre 11 : consécrations à saint Joseph


La démarche de dévotion peut aller jusqu’à un désir de se consacrer personnellement à saint Joseph pour lui confier le cheminement de sa vie de baptisé. Elle peut aussi être une démarche familiale qui prend plus d’ampleur et se fait dans le cadre de la maison familiale. Il y a alors des rituels simples qui sont proposés.

 

Epilogue


L’Eglise bénéficie d’un patrimoine très riche, celui de la Parole de Dieu et de la Tradition concernant saint Joseph. Il attend que nous le prenions à notre propre compte. Il est assurément même plus vaste que ce qui est noté ici, mais c’est selon le même esprit.


Il m’a été agréable de vous partager l’aventure de la lecture de ce livre comme l’a été celle de son écriture pour moi. Je l’ai accueillie, cette aventure, comme un cheminement d’accompagnement de saint Joseph lui-même auprès de moi. Je vous souhaite de garder la joie de la lecture comme source d’une aventure nouvelle de son accompagnement dans vos vies humaines et chrétiennes, Joseph à vos côtés.


Nos expériences de l’accompagnement de saint Joseph à nos côtés relèvent de grâces qui nous sont faites tout autant à son initiative qu’à nos choix de le vouloir sur nos chemins de vie chrétienne. Il y a un réel bonheur et de grandes chances personnelles et communautaires à fréquenter Joseph, le respectueux.

                                                                       Le 31 mai 2012, en la fête de la Visitation de                                                                    Marie auprès d’Elisabeth

                                                                       P. Albert Perrier

Références photos


FR01CFRDJ0023.jpg – Tableau de la Tableau de la Sainte Famille de Xavier BOURGES (Dolois) en 1864 et 2 médaillons : arrivée à Bethléem et Fuite en Egypte – Chapelle Saint-Joseph – Basilique N Dame – DOLE (39) – Poids 2,25 mégas – Copyright : CFRDJ- Tranvouez.

FR012CFRDJ0031.jpg – Vitrail de la Vie de Marie  : Nativité et Visitation – Eglise st Pierre et Paul – dite des Cordeliers- Lons-le Saunier. Poids : 782 ko – Copyright – CFRDJ – Tranvouez.

 

 

Fiche HI01   Notice biographique sur le Cardinal Alexis, Henri-Marie Lépicier (1863-1936) – Extrair du Dictionnaire des Spiritualité (tome 9- col 679-680 – 1976).

 

Cette notice du Cardinal Alexis Lépicier présente l’auteur du Traité théologique sur Saint Joseph, dont nous commençons à publier les chapitres de la Première parie : Saint Joseph dans son rapport avec Dieu.

 

Alexis Lépicier, né à Vaucouleurs, le 28 février 1863, entra dans l’Ordre des Servites de Marie, le 1er mars 1878, à Londres. Il étudia la philosophie et la théologie en Angleterre, à Saint-Sulpice à Paris et, après son ordination (1885), au collège de la Propagande où il fut l’élève de François Satolli (+1910.

 

En 1890, il est maître des novices à Bognor Regis (Sussex, près d’Oxford). En 1892, Léon XIII le nomme à la chaire de théologie comme successeur de Satolli, nommé cardinal. En 1912, Lépicier est envoyé comme visiteur apostolique en Ecosse. A l’intérieur de son ordre il est, de 1895 à 1920, le premier recteur du collège international Saint-Alexis, procureur général en 1901, enfin prieur général de 1913 à 1920.

 

Après avoir été chargé d’étudier (avec E. Hugon, P. Tacchi Venturi et Mgr Bianchi Cuglieri) la possibilité d’une reprise de Vatican I (interrompu en 1871), Pie XI le nomme, en 1924, archevêque titulaire de Tarse et visiteur apostolique en Inde, puis, en 1926, en Erythrée et en Ethiopie. Cardinal en 1927, il fut préfet de la Congrégation des Religieux (1928-1935). Il mourut à Rome, le 20 juin 1936.

 

Lépicier a beaucoup écrit, en particulier dans les domaines scripturaire, théologique, mariologique et dévotionnel. Comme théologien thomiste, il a laissé des Institutiones theologicae dogmaticae (Paris-Rome 1901 et svv), en 25 volumes, parmi lesquels un Tractatus de Beatissima Virgine Maria (1901- (5ème édition en 1926), qui présente une exposition spéculative des divers problèmes de mariologie, et un Tractatus de sancto  Joseph (1908).

 

La traduction française est parue à Paris – 1932). C’est cette édition qui nous sert à présenter des fiches de travail théologique.

 

Note : Alexis eut un frère, Augustin-Marie (1880-1963) qui publia une biographie de son frère.

 

Nous remercions le P. J. Marcotti ( Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle – 76490  Wandrille Rançon) qui a fait ces recherches sur le Cardinal Lépicier. En plus de l’extrait publié ici, il y a des aspects intéressants dans :

-     

CATHOLICISME – Tomme VII- col. 404-405 – 1975)

-     

DICTIONNAIRE DE THEOLOGIE CATHOLIQUE – Tables générales Tome II - col 2971 -1967)