Fiche DE23 - Clef de lecture : La dévotion populaire que le pape François aime !

 Dans son expérience pastorale en Argentine, le pape François a pris le temps de faire attention à la façon dont les petites gens vivaient leur vie chrétienne, au jour le jour. Il a ainsi appris à les regarder, les écouter et les suivre sur des chemins inédits de l’Evangile. Maintenant, dans son service pastoral, il poursuit cette façon de faire et je souhaite que nous trouvions intéressant de comprendre les attitudes qu’il propose dans la publication de plusieurs exhortations pour des moments forts proposés à la dévotion, ou religion populaire de base.

 La religion populaire à l’œuvre

 Tous les jours, des chrétiens cherchent et trouvent ce qui dans leurs vies s’accorde à l’Evangile. Quand une femme prend le temps de penser à toutes les activités de sa journée, c’est bien le choix de son cœur dans une prière quotidienne. Le matin, elle met tous les détails de son agenda de la journée, et même les imprévus, précise-t-elle, dans la lumière de sa foi et la force de sa charité, en espérant qu’en tout elle trouve la bonté. Le soir, c’est pour en remercier Jésus et l’Esprit Saint qui l’ont accompagnée, et remettre dans la prière d’intercession les besoins de pardon et de fidélité.

 Tous les jours des chrétiens cheminent fidèlement selon des choix de vie familiale de couple et de parents, de vie sociale, de travail et de services du bien commun. Souvent, le fait de se retrouver en groupes variés pour y réfléchir, se soutenir est très important. Le devoir de s’asseoir des Equipes Notre-Dame, les partages d’Evangiles et les temps de prière comme celui du Chapelet, les équipes d’Action catholique de divers milieux de vie, les Communautés ecclésiales de base nourrissent concrètement ce que l’Eglise appelle le sens de la foi et de la charité au plus près des gens.

 Des évêques et des prêtres, des religieuses et des religieux ont beaucoup reçu de ces expériences. Le pape François se plaît à dire : c’est là que l’Evangile est vivant ! Continuez votre démarche de disciples-missionnaires de cette façon !

 Le ressourcement approprié de cette religion populaire

 Le pape François propose alors des temps forts. L’Année Laudato si , de la Pentecôte 2020 à la Pentecôte 2021, vient de se terminer. Au cours de son contact avec les gens rassemblés sur la Place Saint-Pierre, il a exprimé sa joie pour les fruits de cette année attentive au respect de la Création et de l’écologie globale.

 Nous sommes au cœur, maintenant de deux années nouvelles. L’Année Saint-Joseph, du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021, est là de façon très concrète. Je souligne que c’est un temps de ressourcement approprié de dévotion populaire en reprenant sept points d’attention pratiques de la figure de saint Joseph. Dans la Tradition de l’Eglise, c’est la façon d’aborder notre lien avec les saints qui ont vécu de l’Evangile. Ainsi Joseph est une personne reconnue en son couple et en la famille de Nazareth. Il devient un personnage biblique à travers ce que Matthieu et Luc ont retenu pour la foi des premières communautés chrétiennes. Ensuite, il y a eu des aspects de la sainteté de Joseph retenus comme relevant du rayonnement de la foi et de la charité nous rejoignant. L’Année de la famille va du 19 mars 2021 au 19 mars 2022. Elle est proche des objectifs de dévotion populaire pour la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph.

 Comment cela se passe-t-il ?

 Le genre exhortation à faire attention à un thème de réflexion sur un temps assez long favorise de multiples initiatives. Souvent, l’exhortation relève tel ou tel aspect d’une dévotion populaire qui a déjà trouvé son sens auprès des gens. Cela ne demande qu’une attention à ce qu’il y a de profondément humain, bien ressenti, sur le terrain par des hommes et des femmes qui voient leur vie de tous les jours tellement concernée par l’ensemble de la démarche. J’évoque deux exemples  et je développerai celui de l’année Saint-Joseph dans la réflexion Spiritualité de l’Année Saint-Joseph.( Voir fiches Spiritualité).

 Brièvement, l’Année Laudato si peut utilement être revisitée et comprise selon le pape François dans son exhortation : Très chère Amazonie. Ce texte a fait le choix de laisser des questions abordées, comme celle d’ordination de gens mariés au sacerdoce pour le service habituel de l’Eucharistie dans les Communautés, à d’autres recherches plus théologiques. Et alors de prendre à cœur ce qui est au cœur du respect de la Création et de l’écologie globale où les gens sont pris au sérieux dans le contexte quotidien de leur vie. Ils s’entraident à y réfléchir, à proposer des chemins de justice et de paix pour garder l’héritage de leurs terres, de leur cohésion culturelle, tout simplement comme lieux et moments de vie à respecter. La bienveillance de Dieu s’y trouve révélée et le bonheur humain garanti !

 Pour l’Année Saint-Joseph, l’exhortation Patris corde (Avec un cœur de Père) retrouve une belle intuition du pape Paul VI, dans son homélie à Nazareth, le 5 janvier 1964, comme il le dit, intuition des leçons de la vie à Nazareth : leçons de silence, de vie familiale et de travail. On le voit bien, on touche à l’exemplarité de Nazareth pour une vie de trente années d’accompagnement de Jésus en son humanité. Ce n’est pas rien, au regard des convictions et des attitudes perçues comme porteuses d’une fidélité au projet de Dieu. Cela se découvre à une lecture guidée pour une part par les fiches Spiritualité (à suivre sur le site).

 Ce 28 mai 2021 P. Albert Perrier, Spiritain

 


 


 


 


 


 


 

 

iche DE22 – Les invitations qui nous mettent en route pour l’année Sain-Joseph – 8 décembre 2020- 8 décembre 2021.

 

Cette fiche de dévotion accueille les invitations glanées dans le texte de la Lettre Apostolique du Pape François. Il est bien le meilleur guide à suivre.

 

Le pape François souligne d’abord le but de sa Lettre Apostolique Avec un cœur de Père sur saint Joseph : c’est de faire grandir l’amour envers ce grand saint, pour être poussés à implorer sont intercession et pour imiter ses vertus et son élan.

 

Quand il développe sa réflexion personnelle, qui est le cœur de son exhortation, le pape François trouve sept propositions pour souligner la paternité de Joseph auprès de Jésus : Père aimé - Père dans la tendresse – Père dans l’obéissance – Père dans l’accueil – Père au courage créatif – Père travailleur et Père dans l’ombre.

 

Je me permets d’illustrer l’intérêt de ses développements par des citations précises qui sont des extraits. Ils nous mettent l’eau à la bouche et nous invitent à nous mettre en route. Le texte est tantôt en italiques tantôt en autrement, pour varier la lecture.

 

  1. Père aimé : Saint Paul VI observe que sa paternité s’est exprimée concrètement dans le fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’incarnation et à la mission rédemptrice qui y est jointe ; d’avoir usé de l’autorité légale qui lui revenait sur la sainte Famille pour lui faire un don total de soi, de sa vie, de son travail ; d’avoir converti sa vocation humaine à l’amour domestique dans la surhumaine oblation de soi, de son cœur et de toute capacité d’amour mise au service du Messie germé dans sa maison ». Il alors introduit une constatation sur la dévotion traditionnelle de l’Eglise avant de donner des exemples : En raison de son rôle dans l’histoire du salut, saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien…

 

  1. Père dans la tendresse : Joseph a vu Jésus grandir jour après jour «en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, « il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger» (cf. Os 11, 3-4). Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : «Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint» (Ps 103, 13)…

 

La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin…

 

  1. Père dans l’obéissance : Dieu a aussi révélé à Joseph ses desseins par des songes, de façon analogue à ce qu’il a fait avec Marie quand il lui a manifesté son plan de salut. Dans la Bible, comme chez tous les peuples antiques, les songes étaient considérés comme un des moyens par lesquels Dieu manifeste sa volonté.

 

Il résulte de tous ces événements que Joseph « a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité. C’est bien de cette manière qu’il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption et qu’il est véritablement ministre du salut ».

 



 

  1. Père dans l’accueil : Joseph accueille Marie sans fixer de conditions préalables. Il se fie aux paroles de l’Ange. « La noblesse de son cœur lui fait subordonner à la charité ce qu’il a appris de la loi. Et aujourd’hui, en ce monde où la violence psychologique, verbale et physique envers la femme est patente, Joseph se présente comme une figure d’homme respectueux, délicat qui, sans même avoir l’information complète, opte pour la renommée, la dignité et la vie de Marie. Et, dans son doute sur la meilleure façon de procéder, Dieu l’aide à choisir en éclairant son jugement ».

 

Bien des fois, des évènements dont nous ne comprenons pas la signification surviennent dans notre vie. Notre première réaction est très souvent celle de la déception et de la révolte. Joseph laisse de côté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître à ses yeux, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire. Si nous ne nous réconcilions pas avec notre histoire, nous ne réussirons pas à faire le pas suivant parce que nous resterons toujours otages de nos attentes et des déceptions qui en découlent.

 

La vie spirituelle que Joseph nous montre n’est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui accueille.

 

  1. Père au courage créatif : Si la première étape de toute vraie guérison intérieure consiste à accueillir sa propre histoire, c’est-à-dire à faire de la place en nous-mêmes y compris à ce que nous n’avons pas choisi dans notre vie, il faut cependant ajouter une autre caractéristique importante : le courage créatif, surtout quand on rencontre des difficultés. En effet, devant une difficulté on peut s’arrêter et abandonner la partie, ou bien on peut se donner de la peine. Ce sont parfois les difficultés qui tirent de nous des ressources que nous ne pensons même pas avoir.

 

Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre soin, à notre garde. Le Fils du Tout-Puissant vient dans le monde en assumant une condition de grande faiblesse. Il se fait dépendant de Joseph pour être défendu, protégé, soigné, élevé. Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut pas ne pas être le Gardien de l’Église, parce que l’Église est le prolongement du Corps du Christ dans l’histoire, et en même temps dans la maternité de l’Église est esquissée la maternité de Marie. Joseph, en continuant de protéger l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa mère, et nous aussi en aimant l’Église nous continuons d’aimer l’Enfant et sa mère.

 

FICHE DE21 - En humanité, Jésus est adolescent et jeune-adulte

 

Nous sommes attentifs à vous proposer ces quelques réflexions selon les mots actuels qui désignent tous ceux et celles qui ont entre 15-18 ans et 19-30 ans. Jésus au cours de sa vie a vécu ces temps forts et c’est en cela que ses années dont on en sait assez selon nos propres expériences, peuvent nourrir notre dévotion à son mystère d’incarnation qui nous touche d’aussi près.

 

L’adolescent Jésus

 

La vie de la Sainte famille à Nazareth nous dit l’essentiel de l’adolescent Jésus. On peut prendre cette conviction dans l’événement du premier pèlerinage auquel l’adolescent Jésus participe comme fils de la mitsva, c’est-à-dire des commandements qui soulignent des choix conscients de vie religieuse pour réaliser le projet de Dieu sur sa vie.

 

 

Dans cette perspective, son initiative de rester au Temple rentre dans les attitudes communautaires et liturgiques qui lui sont permises. Il peut en effet permettre le quorum minimum des dix hommes pour effectuer une prière publique et prendre la parole par lui-même à propos de la Torah. Le jeune homme montre ainsi qu’il est capable d’avoir sa propre parole, d’être une personne ayant son autonomie en ne répétant pas seulement ce que disent ses parents (d’après une réflexion de Philippe Haddad Akadem- novembre 2012).

Quand il eut douze ans, (ou treize légalement), après le pèlerinage, Jésus se retrouve souligne Luc dans le Temple, assis au milieu des maîtres, à les écouter et les interroger. Un dialogue ! Auprès de Marie et Joseph, Jésus dévoile une autre conscience de sa filiation divine dans laquelle ils sont déjà entrés et dont ils vont encore approfondir le mystère auprès de lui.

 

Au fond, c’est tout simple à accueillir en lien avec nos propres ados. Ils ont leur propre conscience de ce que la vie les invite à envisager peu à peu : études, relations, orientations vers la préparation des choix de vie et les motivations qu’ils découvrent et font leurs dans l’accompagnement des parents et éducateurs. Nos dialogues !

 

On ne peut passer à côté de cette réflexion : Jésus progressait en sagesse et en taille, et en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes (Luc 2, 52).

 

Le jeune-adulte Jésus

 

Ce sont les trente ans que Luc souligne, lui seul, pour le début du ministère de Jésus. Jésus, à ses débuts, avait environ trente ans. Il était fils, croyait-on de Joseph… Ainsi, Luc peut insister sur le fait que la filiation davidique de Jésus comme Messie recommande cette première manifestation, comme pour David qui a commencé son règne à trente ans.

 

La réflexion de Luc sur l’idée que l’on se faisait de sa filiation au cœur de sa généalogie humaine par Joseph n’enlève pas la conscience de sa vraie filiation par la conception virginale de Marie. C’est le cœur du mystère propre de Jésus en son mystère d’incarnation.

 

Au fond, c’est là encore tout simple à accueillir comme les démarches de nos jeunes-adultes. Ils ont leur propre conscience de ce que la vie les invite à réaliser sans trop tarder. C’est le temps du choix d’un engagement de couple et de son cheminement jusqu’au mariage qui en révèle les intentions profondes, civiles et religieuses. C’est le temps de longues études, stages professionnels et entrée dans le monde du travail et des services qui lui sont liés. Les évangélistes Mathieu et Luc ont bien noté que Jésus était le fils du charpentier Joseph dont il a appris le métier et l’a exercé longtemps dans ce milieu rural de Nazareth.

 

Nous ne rapprocherons jamais assez ces simples réalités humaines qui sont nôtres de celles qui, en son temps et sa culture, ont été vécues par Jésus. Nous aurons ainsi à proposer la communion profonde qui peut se nouer entre nos ados et nos jeunes-adultes avec Jésus. C’est leur mystère en profondeur comme pour nous adultes !

P. Albert Perrier, Spiritain- Président du CFRDJ

 

 

 

Photo

 

 

Tableau du jeune Jésus au milieu des Docteurs de la Loi Collégiale Saint Quiriace à PROVINS. Références : FR010CFRDJ0095jpg – Poids : 2,35 mégas – Copyright : CFRDJ - Tranvouez 

ICHE DE20 – NAZARETH : VISITEURS MEMORABLES ET TEMOINS-

 

LE PÈRE CHARLES de FOUCAULD : VISITEUR et TEMOIN

 

 

 

© Archives de la Postulation

 

Le Pape François, dans une de ses catéchèses, au moment des Synodes sur la famille, souligne la fascination spirituelle de Nazareth auprès du P. Charles de Foucauld. Il propose alors de s’en remettre à cette expérience pour vivre de Nazareth dans nos démarches d’Eglise en lien avec la Sainte Famille.

Il y a deux séjours du P. De Foucauld en Terre Sainte : celui de novembre 1888 à février 1889 ; celui du 6 mars 1897 au début 1900. Toute la vie de Charles de Foucauld a été ensuite modelée par le souvenir de Nazareth. "Ainsi sans trop abuser d’une telle expression, sans prétendre entrer par effraction dans le mystère d’une vocation, on peut sans doute parler de ce pèlerinage en Terre Sainte, avec la double visite à Nazareth, comme d’un événement profondément fondateur." (Père Guy Lescanne, "Le mystère de Nazareth dans la vie de Charles de Foucauld", in Charles de Foucauld, Sources Vives, n°118, novembre 2004)

Tout juste converti le 27 octobre 1886, il aborde son premier pèlerinage en Terre Sainte en novembre 1888 à contre cœur, "par pure obéissance à M. l’abbé", écrira-t-il plus tard. Il y suit Jésus pas à pas de Jérusalem à la Galilée et à nouveau à Jérusalem, et chaque étape le rapproche du Christ dont il ressent de plus en plus la présence invisible. Il parcourt la Galilée seul, s’arrêtant deux fois à Nazareth, deux séjours essentiels et qui marquent le point culminant de son pèlerinage. Cherchant à rencontrer Jésus, à l’imiter dans son anéantissement et à se conformer à son enseignement, Charles trouve à Nazareth réponse et certitude. Humilité, obéissance, obscurité sont les voies qui lui permettront de trouver la force de rester fidèle et d’aller à la croix.

 

" Marguerite Castillon du Perron, dans la biographie qu’elle lui a consacrée, considère que ces paroles illustrent exactement les sentiments où il se trouve à son retour de Terre Sainte, en février 1889, et qui deviendront le fondement de son action : "Parti avec soumission et tristesse, le voici qui rentre illuminé d’une grande paix, certain désormais que sa vocation est d’abjection et de pauvreté dans l’imitation très simple et très quotidienne de l’humble artisan qui passa trente années caché à Nazareth" (M.Castillon du Perron, Charles de Foucauld, Grasset, p.182)

 

 

En janvier 1897, pour répondre à une exigence de dépouillement et de pauvreté absolus, Charles quitte la Trappe d’Akbès. Il part en Palestine pour y mener une vie d’ermite. Le 6 mars 1897, il pousse la porte de la chapelle du couvent des Clarisses à Nazareth. Il y restera plus de deux ans, menant la vie d’un valet, aidant au jardin et à de menus travaux. Il n’accepte pour logement qu’une cabane de planches dans laquelle on rangeait les outils dans le jardin. Il se consacre à la prière, dans sa cabane ou à la chapelle, et à l’écriture. Il s’impose alors une vie d’une très grande austérité, mal vêtu, mangeant peu, donnant aux pauvres le peu qu’il a, rendant grâce au Seigneur de l’avoir "plongé dans l’abjection après laquelle il soupirait. Valet des Clarisses en la ville même où Jésus a grandi, plus pauvre que les plus pauvres, oublié et caché dans les lieux mêmes où son maître a vécu ignoré trente années, il a été merveilleusement exaucé" (M. Castillon du Perron, p. 240).

 

PAUL VI – HOMELIE du 5 JANVIER 1964

 

 

Nazareth : école d’Evangile

 

Cette expérience de Nazareth est clairement retenue, à la suite d’une fréquentation des textes et une contemplation des merveilles, comme une école d’EVANGILE pour trente années de la vie de Jésus de Nazareth et le Fils du Père en son humanité. C’est tout un en sa personne.

 

Nazareth est l’école où l’on commence à comprendre la vie de Jésus : l’école de l’Evangile. Ici, on apprend à regarder, à écouter, à méditer et à pénétrer la signification, si profonde et si mystérieuse, de cette très simple, très humble et très belle manifestation du Fils de Dieu. Peut-être apprend-on en même temps insensiblement à imiter.

 

Ici on apprend la méthode qui nous permettra de comprendre qui est le Christ. Ici, on découvre le besoin d’observer le cadre de son séjour parmi nous : les lieux, les temps, les coutumes, le langage, les pratiques religieuses, tout ce dont s’est servi Jésus pour se révéler au monde ».

 

La discipline spirituelle se puise au cœur de la Sainte Famille qui, en ses attitudes les plus ordinaires comme les moments forts de la manifestation de Jésus, est lieu d’échanges pour l’humanité du Seigneur Jésus, et c’est la nôtre qui en reçoit grâce de lumière au fur et à mesure de cette bonne fréquentation.

 

«Ici tout parle, tout a un sens. Ici, à cette école, on comprend la nécessité d’avoir une discipline spirituelle, si l’on veut suivre l’enseignement de l’Evangile et devenir disciple du Christ. Oh, comme nous voudrions redevenir enfant et nous remettre à cette humble et sublime école de Nazareth, comme nous voudrions près de Marie recommencer à acquérir la vraie science de la vie et de la sagesse supérieure des vérités divines ».

 

Mais nous ne faisons que passer. Il nous faut laisser ce désir de poursuivre ici l’éducation, jamais achevée, à l’intelligence de l’Evangile. Nous ne partirons pas cependant sans avoir recueilli à la hâte, et comme à la dérobée, quelques brèves leçons de Nazareth.

 

Les leçons de cette école

 

Une leçon de silence d’abord.

 

Que renaisse en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit, en nous qui sommes assaillis par tant de clameurs, de fracas et de cris dans notre vie moderne, bruyante et hypersensibilisée. O silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement ; l’intériorité, la disposition à écouter les bonnes inspirations et les parole des vrais maîtres ; enseigne-nous le besoin et la valeur des préparations, de l’étude, de la méditation, de la vie personnelle et intérieure, de la prière que Dieuseul voit dans le secret.

 

Une leçon de vie familiale.

 

Que Nazareth nous enseigne ce qu’est la famille, sa communion d’amour, son austère et simple beauté, son caractère sacré et inviolable ; apprenons de Nazareth comment la formation qu’on y reçoit est douce et irremplaçable ; apprenons quel est son rôle primordial sur le plan social.

 

Une leçon de travail.

 

Nazareth, maison du fils du charpentier, c’est ici que nous voudrions comprendre et célébrer la loi sévère et rédemptrice du labeur humain ; ici, rétablir la conscience de la noblesse du travail ; ici, rappeler que le travail ne peut pas être une fin à lui-même, mais que sa liberté et sa noblesse lui viennent, en plus de sa valeur économique, des valeurs qui le finalisent ; comme nous voudrions enfin saluer ici tous les travailleurs du monde entier et leur montrer leur grand modèle, leur frère divin, le prophète de toutes leurs justes causes, le Christ notre Seigneur (Livre des Jours – 1975 – p 111-112)

 

Texte préparé parle P. Albert Perrier

 

 

ICHE DE19 - Avec Saint Joseph en Eglise

La Maison Saint Joseph d’Allex est un centre spirituel lié à ses origines à l’Archiconfrèrie Saint-Joseph d’Allex. C’est à l’occasion de l’implantation en 1920 de l’Ecole apostolique des Petits Clercs de Saint-Joseph que l’Archiconfrérie s’y est établie comme soutien à cette œuvre de formation de futurs missionnaires de la Congrégation du Saint-Esprit. La Revue de Saint-Joseph est encore la publication bi-mensuelle de la Maison Saint-Joseph. Il y a actuellement un très beau Sanctuaire dédié à Saint Joseph et qui est le siège spirituel de la Fraternité Saint-Joseph d’Allex.

La Fraternité Saint Joseph

C’est elle qui est l’âme de la Maison Saint-Joseph d’Allex, car elle est dans la continuité de tout ce s’y est vécu du point de vue spirituel. Voici la présentation que nous avons donnée au diocèse de Valence pour le renouveau de son site : La Fraternité Saint Joseph est une association publique de fidèles reconnue par l’évêque de Valence le 2 février 2016. Elle fait suite à l’Archiconfrérie Saint-Joseph, qui avait été reconnue par Léon XIII en 1897. Son but est d’abord spirituel : mener sa vie chrétienne sous le patronage de Saint Joseph, patron de l’Église et de sa mission universelle, en reconnaissant sa vocation unique dans le mystère du Salut et en soutenant par la prière et par l’action la communauté spiritaine d’Allex.

 

Le livre, pp 112 à 117, à la suite des Statuts, donne le détail de la spiritualité de la Fraternité. Contact  du responsable : M. Guy Durand – maguite.d@hotmail.fr

 

 

Le Blason de la une du livre

Le P. Beauvais, au moment de la construction du Sanctuaire Saint-Joseph d’Allex en a fait le commentaire. De fait le blason est sculpté sur la loggia de la façade. Voici ce que l’on peut en dire spirituellement en en tenant compte de la signification hiéraldique originale :

 

Les rayons rouges figurent le sacrifice et les 5 plaies du Christ qui du monde de Dieu (or) par Saint Joseph, à travers la fleur de lys, tigée et arrrachée, arrivent jusqu'au globe terrestre et l'encerclent de leur couleur rouge surmontée de la croix aux couleurs de la divinité. En s'appuyant en toute confiance sur saint Joseph et en se tournant afffectueusement vers les rayons de la Rédemption, dans l'ombre de Saint Joseph (devise sous le blason), les croyants reçoivent la vie de la grâce donnée par la Rédemption.

 

Références des commentaires : Revue Saint Joseph, alors appelée Lys de Saint-Joseph, par le P. Beauvais, Le Lys – 1931 p.193) ; repris par le P. Jean Savoie en 2009 – Revue Saint Joseph de juillet-août, p. 8-9.

 

 

 

Le recours à Saint Joseph donne à notre vie spirituelle les couleurs de l'Evangile

 

C'est une glose que j'écris parfois en dédicace à un livre acheté, dit le Père Jean Savoie, auteur du livre. Je veux traduire par-là, en termes concrets la réponse à la question un peu immédiate : pourquoi saint Joseph ?

 

Cette réponse relie saint Joseph à l'essentiel de notre vie chrétienne, l'Evangile. En somme si on recours à st Joseph non seulement il réponds à nos demandes parfois bien pratiques, mais surtout il nous introduit dans le climat de Nazareth ou pendant 30 ans s'est préparé l'esprit de l'Evangile, la la vie quotidienne, les repas en commun les échanges sur la vie et le travail, la confiance au dessein de Dieu qui se préparait dans la foi.

 

C'est la méditation du P. René Charrier, à la page 192 du livre, avec son texte complet tel qu'il est dans la Revue Saint-Joseph citée en référence: Qui a enseigné à Jésus l'Evangile et les paraboles et l'esprit évangélique, sinon saint Joseph e tMarie par leur vie quotidienne?

 

Il y a aussi la méditation de Paul VI telle qu'elle évoquée à la page 171-174 :

Nazareth, école de l'Evangile : on apprend à regarder, à écouter, à méditer, à pénétrer... On apprend la méthode, tout parle de l'Evangile, pour celui qui se met en accord avec la lumière. On commence peut-être à imiter! Comme nous voudrions redevenir enfant et nous remettre à cette école de Nazareth avec Marie et Joseph.

 

C'est cela qu'évoque le terme « couleurs de l'Evangile », le climat l'ambiance le vécu du Nouveau Testament

par la fréquentation de Marie et de Joseph à Nazareth.: fréquenter cela, c'est prendre les couleurs de l’Evangile, ou encore le parfum de l'Evangile si on veut quelque chose qui pénètre doucement et profondément en nous. Merci, Joseph, Marie et Jésus!!

 

 

 

 

La Table des Matières : grands titres

 

Il nous a paru intéressant de vous donner les 5 grands titres ou chapitres du livre (p. 203).

 

  1. Saint Joseph dans la spiritualité chrétienne

C’est l’histoire de la découverte progressive de sa mission

 

  1. La reconnaissance effective de Saint Joseph par l’Eglise

Cela passe par par les sanctuaires, les associations de fidèles au cours de l’histoire et actuelement.

  1. La Fraternité d’Allex et son histoire

C’est un cas concret qui vient du 19ème siècle et se met à jour après deux Conciles.

  1. Recours à saint Joseph

On trouve alors les titres et les recours nombreux et autorisés dans la vie quotidienne comme une présence d’écoute et de bonté de saint Joseph

  1. Nazareth

Ce chapitre dit bien la place de Joseph dans le Mystère chrétien, en évoquant le climat évangélique, sans discours.

 

CONTACT

 

Pour mieux découvrir saint Joseph, demandez ce nouveau livre de spiritualité et de prières à Saint Joseph :

  • le prix est de 8 € en ajoutant à partir de 2018 le port qui a augmenté)

  • commander à Maison Saint Joseph Fraternité Saint-Joseph - BP1 26400 ALLEX

ou à Librairie 30 Rue Lhomond - 75005 Paris.

  • Ordre du chèque : Fraternité Saint-Joseph (Allex).

 

 

FICHE DE18 – Merveilles de Nazareth -

J’ai proposé une réflexion sur Nazareth pour le 12ème Symposium international de septembre 2017. À vous, chers lecteurs, je partage quelques aspects qui s’y trouveront. Je les appelle les Merveilles de Nazareth. Marie, dans son cantique d’action de grâces, parle des grandes choses que Dieu a faites pour elle (Luc 1, 49).

 

« Merveille de beauté »

 

C’est le titre d’un chant du P. Lucien DEISS pour rendre hommage à Marie. Il souligne en quelques strophes les dons qui lui sont faits : son Immaculée-Conception la préparant pleinement à l’accueil de Jésus, son Oui lorsqu’elle est invitée par l’Ange Gabriel à le dire ; ce don unique d’être la Mère de Dieu par l’œuvre de l’Esprit Saint en elle et sa conception virginale. La beauté spirituelle est celle de la sainteté dont Dieu-Père l’a ainsi comblée pour nous donner pour son Fils Jésus.

 

Merveilles des fiançailles de Marie et Joseph

 

Nazareth est nommé quand Matthieu et Luc présentent les deux fiancés, Marie et Joseph. Leurs maisons familiales respectives sont assez proches l’une de l’autre, comme on le sait aujourd’hui, avec la Basilique de l’Annonciation pour Marie, et la Maison du Juste pour Joseph selon les fouilles récentes qui l’ont mise à jour. Fort heureusement, l’Association Marie de Nazareth a créé un Centre où l’on propose aux pèlerins de Terre Sainte de s’ouvrir à la compréhension profonde de ces opportunités.

 

Les deux Annonciations du mystère de Jésus, l’une faite à Marie selon Luc et l’autre à Joseph selon Matthieu, les ouvrent à leur réalité de couple dont Dieu n’a pas voulu qu’ils l’oublient, même si l’un et l’autre ont à s’entraider à le vivre autrement que prévu. Ainsi ils s’accueillent comme merveilleusement accordés au mystère de Jésus lorsque Joseph prend Marie, comme épouse et la Mère de l’Enfant-Dieu.

 

Là encore la beauté spirituelle est celle dont Dieu-Père les gratifie pour qu’ils soient auprès de son Fils Jésus, une Sainte Famille.

 

 

Merveilles d’une vie de famille

 

Nazareth, là encore, est cité comme le village dont on part et où l’on revient selon les péripéties d’une vie de famille soumise aux aléas de l’histoire. Pour un recensement, on se met en route vers Bethléem, lieu des ancêtres selon David. L’Enfant y naît et ainsi s’insère à son tour dans la lignée comme Fils de David par la filiation légale que lui donne Joseph. Le nom de Jésus est inscrit dans les registres avec celui de Joseph et de Marie. Le Peuple de Dieu attendant le Messie est convié à la rencontre de la Sainte Famille : les bergers, ces pauvres de Yahvé, honorent l’invitation et chantent les louanges de Dieu (Luc 2, 20).

 

Lorsque que des pèlerins chercheurs de Dieu se présentent à Jérusalem, on relit les prophéties concernant Bethléem. Eux aussi éprouvent une très grande joie de se trouver auprès de l’Enfant et Marie, sa mère (Mt 2, 10). Mais il en va autrement d’Hérode, ce qui provoque l’exil en Egypte, et le retour volontairement et prudemment choisi à Nazareth. Joseph en décide après la lumière reçue de Dieu.

 

 

Les allers-retours de Nazareth à Jérusalem sont ensuite notés pour la présentation de Jésus au Temple, pour des pèlerinages annuels à l’occasion de la fête de la Pâque (v.41) et pour son premier pèlerinage de juif-adulte dans sa foi (v.42). Il y a là, en deux moments particuliers, la conscience vive de Marie et Joseph, nommés très clairement comme parents (Lc 2, 27, 33, 48). On dit d’eux : ils sont émerveillés de ce qu’on disait de Jésus (v.33)

Merveilles d’un cheminement auprès de Jésus

 

Pour tous les retours de la Sainte Famille à Nazareth, il y a une remarque utile à la compréhension du mystère de Jésus. J’y vois une appréciation profonde de Nazareth comme lieu de vocation familiale d’humanité pour Jésus (thème de l’intervention au Symposium).

 

Quand Joseph décide de s’établir à Nazareth, au retour d’Egypte, Matthieu souligne : C’est pour que s’accomplisse ce qui avait été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazôréen ou celui de Nazareth (Mt 2, 23). C’est lui qui note encore que les foules disent de lui : C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée.

 

Pour rendre compte d’une réalité toute familiale de croissance de l’Enfant, Luc dit : ils retournèrent dans leur ville de Nazareth (2, 39) et Jésus descendit avec eux à Nazareth et il leur était soumis (2, 51). Et il ajoute : Quant à l’Enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui (v.40 et 52). Jésus est aussi le fils du charpentier, du métier de son père.

 

Pour approcher le cheminement de Marie et Joseph qui entrent peu à peu dans le mystère de leur Enfant, Luc note à la fois l’émerveillement, une réflexion ouverte, même au cœur d’une certaine incompréhension momentanée (Lc 2, 10, 33, 50). Ils cheminent dans l’accueil de son mystère, comme pour tout enfant reçu de Dieu et confié à une patiente éducation, et bien longtemps : trente ans.

 

De ces trente années, on dit que c’est le temps de la vie de Nazareth. On peut y voir le temps de la maturité en humanité pour Jésus. Ce n’est pas forcer le trait, mais rendre compte d’un cheminement qu’Il a reconnu utile, précieux et merveilleux en son Incarnation, présence aux hommes à la manière très humaine d’une famille, et hautement Sainte Famille pour le mystère qu’elle a assumé.

 

Conclusion

 

Le reste du titre de l’intervention : vocation familiale d’humanité pour Jésus et pour nous. Il m’a été donné de fréquenter cette Sainte Famille, de la présenter du point de vue de Joseph dans le livre Joseph le respectueux. J’en témoigne : la trouver auprès de toute famille comme bonne fréquentation, c’est merveilleux !

 

Cela se fait à partir des Écritures et des réflexions récentes des Papes qui ont visité la Palestine, notamment Bethléem et Nazareth. Ils ont reçu, disent-ils, une leçon de cette vie familiale à Nazareth : silence, travail, éducation, vie de foi et de charité. Vous en avez habituellement des échos dans le Messager. Il est merveilleux d’y porter attention et d’en témoigner.

 

Père Albert Perrier, spiritain

Président du CFRDJ

 

Note : Ce texte est le premier volet de la Communication faite au 12ème Symposium ; il est à lire en lien avec cette communication publiée sur ce site (voir ACTIVITES – Congrès). Il a été aussi publié dans le Messager de Saint Joseph 344, pp 7-10, bulletin de l’Archiconfrérie Saint Joseph de Beauvais – 56 rue de la Madeleine – 60.000 BEAUVAIS.

 

 

 

PHOTOS :

 

 

Vitrail central de l’abside : Nazareth – 22 avril 1897- Eglise Saint-Christophe de CHAMPLITTE. Ref . FR012CFRDJ0017- 1,89 méga- Copyright : CFRDJ -Tranvouez

 

Crèche et Sainte Famille en paille de riz par Marie-Claire BATT. Copyright : CFRDJ – Marie-Claire BATT.

 

 

FICHE DE17 – Vivre l’Avent avec saint Joseph.

 

Ce texte est l’invitation des Pères Carmes de la Province de Paris à suivre une retraite en ligne pour préparer Noël avec saint Joseph. Je la reprends dans ses trois informations importantes.

 

Invitation : Vivre l’Avent avec saint Joseph 

 

Cette année, la Province de Paris des Carmes Déchaux vous propose une retraite en ligne avec saint Joseph. Depuis sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), Joseph a une place importante dans la tradition carmélitaine. La rénovatrice du Carmel a donné le nom de saint Joseph à la plupart des monastères qu’elle fondait. De plus, elle recommandait à ses sœurs carmélites de prendre comme maître de prière notre glorieux Père saint Joseph.

 

Il a joué un rôle déterminant dans l’histoire de notre salut et il est pourtant passé presque i,a perçu parmi les siens. Que dire de celui dont l’Ecriture Sainte n’a retenu aucune parole (NDLR – sauf celle du nom de Jésus qu’il a donné à la circoncision de l’Enfant) ?

 

Saint Joseph a pourtant tant de choses à nous apprendre. Il nous aidera à entrer dans le silence en cet Avent pour laisser place à la Parole de Dieu qui est son Fils. Nous suivrons donc une retraite biblique éclairée par la tradition du Carmel pour nous préparer à accueillir Jésus, le Verbe de Dieu éduqué par Joseph et par Marie (NDLR Dans le livre FLORILEGE SUR SAINT JOSEPH, Le grand siècle de Joseph, il y a deux pages sur Thérèse d’Avila).

 

 

Programme : Thématique de chaque semaine de l’Avent

 

Introduction : Se laisser surprendre

Semaine 1 : Ajuster son attente

Semaine 2 : Se retourner vers Dieu

Semaine 3 : Donner voix à la Parole

Semaine 4 : Ouvrir son cœur

Noël : La joie de Joseph

Epiphanie : Témoignages.

 

Après une introduction à la retraite envoyée le mercredi 29 novembre, vous recevrez chaque vendredi un email hebdomadaire. Vous y trouverez :

  1. Une méditation spirituelle comprenant :

  • Un commentaire d’évangile

  • Une méditation sur saint Joseph et une prière

  • 3 pistes de mise en pratique.

  1. Un calendrier pour prier du lundi au samedi avec 6 courtes méditations en images et avec des phrases bibliques.

  2. Une version audio du résume de la méditation en 2-3 minutes.

 

Informations techniques

  • Téléchargement du contenu d’une semaine en format word ou PDF (version PC ou mobileà

  • Pour les personnes très connectées, vous pouvez suivre ce calendrier, chaque matin, sur notre page Facebook, surHozana et sur notre compte Twitter Carmes de Paris.

 

 

 

Nous comptons sur vous pour faire découvrir saint Joseph !

C’est tout autant le vœu du CFRDJ qui vous propose cette fiche reçue des Carmes !

Avec cette Nativité, vous entrez dans ce Mystère de Noël auquel nous nous préparons avec Josep, Marie et l’Enfant.

 

Texte rassemblé et proposé par le P. Albert Perrier, Spiritain , Président du CFRDJ.

 

 

FICHE DE16 – Les Symposiums Internationaux dans leur histoire et l’esprit de leur dévotion catholique.

Il s’agit bien de suivre cette démarche qui est née d’une volonté commune de partager, entre Centres de recherche sur saint Joseph, une commune conviction et ses accents depuis une quarantaine d’années. C’est une expression catholique de dévotion.

Sens profond des études sur saint Joseph

En 2001, le Centre de Recherche de Montréal au Canada se pose cette question : Pourquoi saint Joseph, qui occupe une place si importante dans la dévotion populaire, en tient-il si peu dans les études théologiques ?

En s’inspirant de sa réponse, on peut partager deux choses complémentaires au cœur d’une démarche fraternelle de croyants :

  • La dévotion populaire pour saint Joseph est d’abord la foi concrètement vécue, donc est aussi l’expérience des mystères même imparfaitement formulée.

  • Les études sur saint Joseph s’emploient modestement à présenter de façon plus systématique, critique et savante, la personne de saint Joseph.

Les symposiums internationaux

Le Centre de Montréal les présente à partir d’un projet né dans les années 1960. Il s’agissait de réunir des spécialistes pour étudier les différentes composantes, biblique, théologique, historique de la figure de Joseph. Vous trouvez en fin d’article la liste des douze Symposiums Internationaux sur Saint-Joseph, avec les accents des études qui leurs sont propres.

Dévotion catholique pour saint Joseph

 

Mon intention, c’est de partager le chemin de la Tradition de l’Eglise en empruntant mes réflexions dans le livre que j’ai écrit : Joseph, le respectueux, car tout y est situé clairement. La Tradition de l’Eglise a accueilli les textes des Récits de l’Enfance et les a enrichis de sa foi. Nous sommes nous-mêmes au cœur de cette tradition.

Le beau texte sur le sens de la foi, souligne notre catholicité : Le sens profond de la foi des chrétiens, c’est tout ce qu’ils gardent dans leurs pensée et dans leurs cœurs, dans leurs gestes et leurs prières, depuis le plus humble des fidèles jusqu’aux responsables de l’unité de l’Eglise, le Pape et les Evêques (cf LG, n° 12).

Il y a encore cette approche vivifiante pour notre foi : La perception des choses aussi bien que des paroles transmises s’accroît, soit par la contemplation et l’étude des croyants qui les méditent en leur cœur (Lc 2, 19 et 51 comme Marie et Joseph), soit par l’intelligence intérieure qu’ils éprouvent des choses spirituelles, soit par la prédication de ceux qui, avec la succession épiscopale, reçurent un charisme certain de vérité. Ainsi, l’Eglise, tandis que les siècles s’écoulent vers la plénitude de la divine vérité, jusqu’à ce que soient accomplies en elle les paroles de Dieu (RD II,8).



 



Synthèse des textes sur saint Joseph

Les sept premiers Symposiums nous guident vers les textes des auteurs qui tout au long de la Tradition de l’Eglise ont contemplé le Mystère de Jésus en son Incarnation : Dieu parmi les hommes. Naturellement, tous, Pères de l’Eglise, saint et saintes au cours des siècles, des prédicateurs éminents, spirituels contemplatifs, croisent saint Joseph sur les chemins de Jésus et de Marie.

Les Symposiums suivant prennent des thèmes variés à partir d’enseignement des Papes notamment pour en tirer des orientations de vie chrétienne adaptés à notre temps.



Le XIIème Symposium qui se prépare en France a un intérêt particulier tel que nous l’avons présenté dans le n° 342. Son thème est d’actualité : Joseph, homme de notre temps : travail et famille. Il a lieu à Puimisson, auprés de la Famille monastique de Saint-Joseph et Sanctuaire de Mont-Rouge, du 24 au 30 septembre 2017 1.

Conclusion

A l’évidence, ce n’est pas un mince ensemble de documents de la Tradition concernant saint Joseph que nous avons en main. C’est un trésor que nous pouvons nous approprier en le faisant davantage nôtre, avec la conviction que nous avons à accueillir dans le « compagnonnage », le patronage de saint Joseph, des indications sur nos chemins de fidélité humaine et chrétienne pour notre vie. Il est probable que les lus humbles se mettent plus aisément à cette école, comme Marie le chante pour elle et pour Joseph dans son Magnificat (cf Joseph le respectueux, p 85)2.



Texte préparé par P. Albert Perrier



SYMPOSIUMS INTERNATIONAUX SUR SAINT-JOSEPH



Ier Symposium : Saint Joseph dans les quinze premiers siècles de l’Eglise. (Rome – 29 novembre - 6 décembre 1970)

IIème Symposium : Saint Joseph à l’époque de la Renaissance (1450-1600). (Tolède-Espagne – 19-26 septembre 1976)

IIIème Symposium : Saint Joseph au XVIIème siècle. (Montréal – 14-21 septembre 1980)

IVème Symposium : Saint Joseph au XVIIème siècle. (Kalisz –Pologne – 22-29 septembre 1985)

Vème Symposium : Saint Joseph au XVIIIème siècle. (Mexico – 17-24 septembre 1989)

VIème Symposium : Saint Joseph au XIXème siècle. (Rome -1994)

VIIème Symposium : Saint Joseph à la fin du XIXème siècle et au XXème siècle. (Malte -22-28 septembre 1997)

VIIIème Symposium : L’Exhortation apostolique de Jean-Paul II : Redemptoris Custos (le Gardien du Rédempteur). (San Salvador – 15-23 septembre 2001)

IXème Symposium : Le rôle de Saint Joseph dans l’Histoire du Salut. (Kevelaer-Allemagne – 25 septembre – 2 octobre 2005)

Xème Symposium : Saint Joseph, patron pour notre temps. (Kalisz -27 septembre-4 octobre 2009)

XIème Symposium : Saint Joseph, gardien de la vie et de l’amour. (Ciudad Guzmann –Mexique – 29 septembre 6 octobre 2013)

XIIème Symposium : Joseph, homme de notre temps : travail et famille. (Puimisson- France – 24-30 septembre 2017).



Ce texte préparé par Albert Perrier est paru dans le Messager de Saint Joseph, bulletin de l’Archiconfrérie Saint-Joseph de Beauvais, affiliée au Centre Français de Recherche et de Documentation sur Saint Joseph – Messager n° 343 - Juillet 2017 – 56 rue de la Madeleine – 60000 BEAUVAIS. Tél : (0033) (0) 3 44 84 51 57.



PHOTOS

La Fuite en Egypte : Peinture murale – Cathédrale Saint Jean Baptiste - AIRE-SUR-ADOUR (40). Références : FR011CFRDJ0082. Poids : 1,93 méga. Copyright : CFRDJ – Tranvouez.

Le Retour d’Egypte : fresque de Nicolaï GRESCHNY (XXème) sur la voûte de la nef de l’église Notre-Dame - ALBAN (81). Références : FR011CFRDJ0117 – Poids : 2,89. Copyright : CFRDJ – Tranvouez.





1 Contact pour le Symposium : Sœur Bernadette-Marie sbm@fsj.fr - Téléphone : +33 (0)6 80 45 49 96 - BP 2 – Magalas | F-34 480 PUIMISSON - Site internet de l’événement http://2017.fsj.fr

 

2 Lire Gilles de Christen, Florilège sur saint Joseph - (102 citations spécifiques de la Tradition) - Editions du CFRDJ – 56 rue de la Madeleine – 60000 BEAUVAIS. - Albert Perrier, Joseph, le respectueux – Editions Nouvelle Cité.

FICHE DE15 - Le XIIème Symposium international sur saint Joseph

 

Nous sommes heureux de prendre part à l’esprit de dévotion qui anime les rencontres internationales sur saint Joseph. Le CFRDJ participe à ces rencontres depuis 2005, car c’est au cours de l’une de ces rencontres à Kevelaer en Allemagne que son projet est né.

 

La XIIème rencontre, en France

 

Depuis plus de 40 ans, les Centres de joséphologie se réunissent tous les quatre ans pour partager leurs travaux, se rencontrer et célébrer saint Joseph. Après l’Italie, le Canada, la Pologne, le Mexique, c’est la France qui recevra le prochain symposium international.

 

Il revient ainsi à l’Institut Redemptoris Custos (Famille de Saint Joseph) d’accueillir, du 25 au 30 septembre 2017, les amis de saint Joseph du monde entier, dans son Monastère de Saint-Joseph de Mont-Rouge, à Puimisson (archidiocèse de Montpellier).

 

 

 

L’esprit de la XIIème rencontre

 

Ce rendez-vous revêt un caractère particulier : signe de la vitalité du culte à saint Joseph en France, il a pour mission de participer au renouveau de la recherche théologique francophone sur saint Joseph. Nous aimerions ainsi que les travaux de ce symposium dessinent les contours d’une théologie sur saint Joseph au service de l’Église du XXIe siècle, selon ce qu’écrivait le cardinal Joseph Ratzinger (1986) : L’Église ne peut croître et prospérer si elle ignore que ses racines cachées plongent dans l’atmosphère de Nazareth.

 

C’est toujours en revenant à ce point de départ que l’Église doit se régénérer, explique frère Dominique Joseph, directeur de l’Institut Redemptoris Custos et du Réseau Francophone de Joséphologie (RFJ).

 

Le thème général de cette rencontre

 

Dans la préparation qui a été faite au cours de la dernière rencontre de 2013, au Mexique, les responsables des divers Centres de joséphologie ont insisté pour présenter saint Joseph au coeur de la vie de Nazareth. La réflexion générale reposera sur cette intuition qui a été retenue, plus particulièrement sous deux aspects : famille et travail.

 

Le P. Albert Perrier, président du CFRDJ, présentera la réflexion suivante : Nazareth : la vocation familiale d’humanité pour Jésus et pour nous.

 

La statue pèlerine de saint Joseph

 

 

Le 20 mars 2017, solennité de saint Joseph, au cours de l’eucharistie de 11h, le Père Joseph-Marie Verlinde,

prieur des Moines et Moniales de Saint Joseph, a béni la statue pèlerine de saint Joseph. Sa pérégrination est ensuite prévue auprès des familles et paroisses, en France et en Europe, jusqu’au prochain symposium international de septembre.

 

 

 

Ce texte préparé par Albert Perrier est paru dans le Messager de Saint Joseph, bulletin de l’Archiconfrérie Saint-Joseph de Beauvais, affiliée au Centre Français de Recherche et de Documentation sur Saint Joseph – Messager n° 342 Avril 2017 – 56 rue de la Madeleine – 60000 BEAUVAIS. Tél : (0033) (0) 3 44 84 51 57.

 

 

Contact pour le Symposium

 

Soeur Bernadette-Marie

sbm@fsj.fr

Téléphone : +33 (0)6 80 45 49 96

Moines et Moniales de Saint Joseph

Saint-Joseph de Mont-Rouge

BP 2 - Magalas

F-34 480 PUIMISSON

Site Internet de l’événement : http://2017.fsj.fr

 

 

 

Photos : Chapelle du Monastère Saint-Joseph de Montrouge à PUIMISSON- Copyright : fsj.

La même chapelle, la nuit. - Copyright : fsj.

 

 

LIEUX DE DEVOTION

FICHE DE 14 : Avec Jean-Paul 1eret François, je suis motivée à prier saint Joseph pour les dirigeants du monde…


Selon notre démarche de collaboration avec Impact J, nous publions ce témoignage intéressant d’une de ses membres actifs. Le titre et les sous-titres sont de la rédaction pour donner en quelque sorte un impact plus grand à ce texte auprès de nos internautes.


Avec Jean-Paul 1er


Récemment, en faisant quelques recherches, je suis tombée sur les Angélus de Jean-Paul Ier. Nous ne savons pas beaucoup de choses sur lui, son passage fut si bref, environ un mois. Certains messages de ces Angélus sont surprenants d’actualité et je les ai trouvés très stimulants pour mon engagement dans Impact J.


François a déclaré le 14 septembre 2014 : Aujourd'hui encore, après le deuxième échec d'une autre guerre mondiale, on peut, peut-être, parler d'une troisième guerre combattue «par morceaux», avec des crimes, des massacres, des destructions.


Or voici ce que disait Jean Paul Ierdans son Angélus du 3 septembre 1978 : Un écrivain espagnol a écrit : «le monde va mal parce qu'il y a plus de batailles que de prières». Tâchons de faire, qu'il y ait davantage de prières et moins de batailles.


Ce passage me motive à prier Joseph pour les dirigeants du monde, un monde actuellement bouleversé de multiples façons.


Je me suis aussi rappelée que c’est durant le mandat de Jean Paul Ierque furent signés les Accords de Camp David par le Président Anouar el-Sadate (Égypte), le Président Jimmy Carter (États-Unis) et le Premier Ministre Menahem Begin (Israël). On sait que, par la suite, Sadate a été assassiné par un commando de la mouvance islamiste dont Al-Qaïda est issu et que Begin le fut par un extrémiste juif. Les conflits de cette époque sont toujours les nôtres aujourd’hui.


Dans son Angélus du 10 septembre 1978, Jean Paul Iera mentionné quelque chose dont on a peu ou pas du tout entendu parler en lien avec les Accords de Camp David qui ont été signés le 17 septembre suivant :


J'ai été très bien impressionné du fait que les trois Présidents aient voulu exprimer publiquement leur espoir dans le Seigneur par la prière. Les frères de religion du Président Sadate ont l'habitude de dire : «dans une nuit noire, sur une pierre noire se trouve une petite fourmi; mais Dieu la voit, il ne l'oublie pas». Le Président Carter, qui est un fervent chrétien, lit dans l'Évangile : «Frappez et l'on vous ouvrira, demandez et l'on vous donnera. Pas un cheveu ne tombera de votre tête sans que votre Père qui est aux cieux ne le voie». Et le Premier Ministre Begin rappelle que le peuple hébreu a vécu autrefois des moments difficiles et s'est adressé au Seigneur avec des plaintes en disant : «Tu nous a abandonnés, tu nous a oubliés !» «Non ! — a-t-Il répondu par le prophète Isaïe — une mère peut-elle oublier son propre enfant ? Même si cela arrivait, jamais Dieu n'oubliera son peuple».


Ce témoignage de prière de la part de dirigeants du monde jette un éclairage nouveau sur ce qui peut se passer au niveau politique et qui n’est généralement pas transmis par les médias, oblitéré par les idéologies qui se disputent le pouvoir.


Avec le Pape François


Cet événement m’en a rappelé un autre, beaucoup plus récent. Lors de son pèlerinage en Terre Sainte en 2014, François a surpris le monde entier lorsqu’il a fait cette invitation :


En ce lieu [de Bethléem], où est né le Prince de la paix, je désire adresser une invitation à vous, monsieur le président Mahmoud Abbas, et à monsieur le président Shimon Peres, pour faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix. J'offre ma maison, au Vatican, pour accueillir cette rencontre de prière.


Les deux Présidents, celui d’Israël et celui de l’Autorité palestinienne, ont accepté l’invitation de François. Voici des extraits de chacune de leurs interventions lors de cette rencontre si significative et inédite.


Shimon Peres :

Je suis venu de Jérusalem, ville chère aux trois fois monothéistes, et cœur battant du peuple juif. En hébreu, la parole Jérusalem et la parole utilisée pour dire paix ont la même racine: Shalom. Et, en effet, la paix est la vision de Jérusalem. Comme le dit le livre des Psaumes: «Appelez la paix sur Jérusalem que reposent tes tentes! Advienne la paix dans tes murs repos en tes palais! Pour l’amour de mes frères, de mes amis, laisse-moi dire: paix sur toi! Pour l’amour de la maison de Yahvé notre Dieu, je prie pour ton bonheur!».


Mahmoud Abbas :

Aujourd’hui, nous répétons ce que Jésus Christ dit en s’adressant à Jérusalem: «Si tu avais connu en ce jour la voie de la paix!» (Luc 19, 42). Nous rappelons aussi les paroles de saint Jean-Paul II, lorsqu’il dit: «Si la paix se réalise à Jérusalem, la paix sera témoignée dans le monde entier». Et dans le même temps, dans notre prière d’aujourd’hui, nous avons à plusieurs reprises proclamé pour ceux qui s’engagent pour la paix: «Bienheureux les artisans de paix!»; et «Demandez la paix pour Jérusalem», comme il est dit dans les Saintes Ecritures.


François :

L’histoire nous enseigne que nos forces ne suffisent pas. Plus d’une fois, nous avons été proches de la paix, mais le malin, par divers moyens, a réussi à l’empêcher. C’est pourquoi nous sommes ici, parce que nous savons et nous croyons que nous avons besoin de l’aide de Dieu. Nous ne renonçons pas à nos responsabilités, mais nous invoquons Dieu comme un acte de suprême responsabilité, face à nos consciences et face à nos peuples.


Témoignage


Qui aurait pu penser que de telles paroles, si elles peuvent être attendues de la part d’un successeur de Pierre, seraient prononcées par des personnages politiques de premier plan dont les peuples sont en opposition depuis des décennies ? ...


Cette découverte stimule mon espérance. Et ce n’est pas tout !

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que cette fameuse rencontre s’était tenue le 8 juin 2014, dimanche de la Pentecôte et jour même du lancement du Mouvement Impact J.


N’est-ce pas un témoignage de la place incomparable que peut avoir la prière dans le cheminement de ceux et celles qui sont appelés à gouverner le monde en reconnaissant que la Souveraineté revient à Dieu ?


Témoignage de Francine Dupras, membre et chercheuse pour Impact J

Publié dans Périfmédia le 19 février 2015

FICHE DE 13 : IMPACT J : un appel pressant à prier saint Joseph pour le monde !


Nous vous proposons de découvrir le mouvement Impact J avec qui nous collaborons. C’est clairement dans une démarche de dévotion que nous l’accueillons et l’aidons à rayonner.


En quoi consiste IMPACT J


Le site IMPACT J a été lancé à Montréal le 8 juin 2014, jour de la Pentecôte. Au départ, il regroupait une trentaine de personnes. Nous nous sommes rapidement rendu compte à quel point l’impact de saint Joseph était important dans le monde; autant dans la vie personnelle des gens, par des guérisons et des bienfaits de toutes sorte, que dans l’histoire, par ses interventions.


L’idée d’IMPACT J est de faire connaître saint Joseph et d’inviter le plus de personnes possibles à se joindre à nous pour le prier à l’intention des dirigeants du monde, à quelque niveau que ce soit. C’est important de le faire; des millions de personnes sont concernées par l’intervention des gouvernants.


IMPACT J c’est l’occasion d’agir, en sachant que la prière est un levier puissant. Par elle, des changements politiques s’opèrent, des catastrophes sont évitées, des tensions apaisées. Prier, c’est avoir un impact à des niveaux insoupçonnés.


Participer à IMPACT J, c’est très simple, il suffit de s’inscrire en ligne et de s’engager à prier saint Joseph une fois par semaine, avec la prière d’IMPACT J.


Pourquoi saint Joseph ?


Saint Joseph est patron du troisième millénaire


Nous pouvons constater que saint Joseph est de plus en plus présent sur le Web et dans les médias sociaux. Il y a foisonnement de mouvements de prières et de neuvaines à saint Joseph. Celui qui est connu pour intervenir dans l’ombre se présente de plus en plus au grand jour ! Le rôle unique de Joseph dans l’histoire de l’humanité ne concerne pas seulement le passé, mais au contraire, nous croyons qu’il sera davantage dévoilé et effectif dans les décennies à venir. Il est patron du troisième millénaire : «Il est certain, en effet, que la prière et la figure de Joseph ont acquis un renouveau d’actualité pour l’Église de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien.» (Jean-Paul II, Exhortation apostolique Redemptoris Custos, 15 août 1989).


Saint Joseph est fils de David et patron de l’Église universelle


Dans la foulée de l’Église, qui l’a reconnu comme patron, nous croyons que saint Joseph peut intervenir auprès des gouvernants pour qu’ils mènent à bien et dans le sens du règne de Dieu, les affaires du monde. Gouverner n’est jamais facile. Toutes sortes de tractions s’exercent sur ceux qui doivent prendre des décisions. Il est fondamental qu’ils soient éclairés et soutenus au niveau spirituel, en Église.


Saint Joseph est descendant du roi David. Il est au cœur d’évènements majeurs : l’incarnation et la rédemption. Saint Joseph est en mesure de guider et de soutenir ceux qui influencent chaque jour les évènements mondiaux. Tel son homonyme, Joseph de l’Ancien Testament, qui faisait fructifier tout ce que le Pharaon lui confiait, saint Joseph est tout à fait digne de confiance. Avec lui, nous sommes entre bonnes mains!


Saint Joseph intervient actuellement dans le monde :

Politique canadienne et victoire récente de saint Joseph


Sur notre site Périfmédia, Impact J vous offre des témoignes et des actions de Joseph à travers le monde. Tout récemment, au Canada, un événement important vient démontrer l’efficacité de l’intercession de saint Joseph en faveur d’une institution privée d’enseignement de Montréal au Québec.


«Loyola, une institution privée de Montréal, a demandé d'être exempté du programme pour pouvoir enseigner le catholicisme de manière non pas objective, mais conforme aux orientations et croyances de l'établissement et de ses enseignants. Cette demande lui a été refusée par le gouvernement [du Québec].» (La Presse)


Le 19 mars 2015, la Cour suprême du Canada a tranché en faveur de l’institution :


«L'école secondaire Loyola ne devrait pas être forcée d'enseigner le catholicisme de manière neutre et objective dans le cadre du programme Éthique et culture religieuse (ECR), a tranché la Cour suprême du Canada jeudi.


Cette décision s'applique à toutes les écoles confessionnelles du Québec, qui pourront se prévaloir des mêmes principes face au programme instauré en 2008 par le ministère de l'Éducation.» (Journal La Presse, Canada, 19 mars 2015)


Pour s’inscrire à Impact J :http://www.perifmedia.com/impact-j


Communiqué par Pierrette ROY

Membre et promoteur pour Impact J


ICHE DE 12 - Prière du Pape François à l’occasion des SYNODES sur la FAMILLE en octobre 2014 et 2015 et du Symposium du CFRDJ 2015


Pape François 20 décembre 2013


Jésus, Marie et Joseph

en vous nous contemplons

la splendeur de l’amour véritable,

à vous nous nous adressons

avec confiance.


Sainte Famille de Nazareth

fais aussi de nos familles des lieux

de communion et des cénacles de prière,

des écoles authentiques de l’Évangile

et des petites Églises domestiques.


Sainte Famille de Nazareth

que jamais plus dans les familles

on fasse l’expérience de la violence,

de la fermeture et de la division :

Que quiconque a été blessé ou

scandalisé connaisse rapidement

consolation et guérison.


Sainte Famille de Nazareth,

que les Synodes des évêques

puissent réveiller en tous la conscience

du caractère sacré et inviolable

de la famille, sa beauté dans le projet de Dieu.

Jésus, Marie et Joseph

écoutez-nous, exaucez notre prière.


Jésus, Marie et Joseph

Nous vous confions notre Symposium.



Commentaire


  • Ce texte a été choisi comme prière de neuvaine de préparation au Symposium du CFRDJ sur les Questions familiales et dévotion au cœur de la Sainte Famille qui a lieu les 17,18 et 19 mars 2015 à Beauvais et Troussures. Cette neuvaine se déroule du 8 au 16 mars pour les participants et toute personne qui veut s’y associer.


  • Ce sera aussi la prière au cours du Symposium, spécialement devant l’icône de Saint Joseph et de l’Enfant (voir iconographie IC 04).


  • Nous serons en communion avec la pensée du Pape François tout au long de ce Symposium à partir des thèmes des intervenants pour échanger et souligner ce qui nous conforte en Eglise pour aborder de près ou de loin les Questions familiales importantes pour notre temps.


  • La dévotion au cœur de la Sainte Famille s’adresse aux Trois de la « Trinité terrestre » selon une expression bien connue pour faire un parallèle avec la source d’Amour trinitaire qui unit Jésus, Marie et Joseph comme le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Ceci est clairement évoqué par le Tableau de Kalisz (Pologne) (voir fiche IC01).


  • L’adresse de la prière et sa conclusion nomment les 3 personnes du mystère de l’Incarnation, en attitudes de contemplation et d’intercession.


  • Les 3 strophes suivantes soulignent :

1/ - le premier lieu de vie chrétienne selon l’Evangile : notre famille.

2/ - la prévention et la guérison de toutes les situations familiales

difficiles.

3/ - la joie de l’Evangile de la famille à proclamer et à vivre.


Notre cheminement vers Pâques 2015 trouve là source d’authentique vie chrétienne.


Ce 18 février 2015 – Entrée en Carême ! P. Albert PERRIER - CFRDJ






FICHE DE11 – Jésus, Marie, Joseph, trois personnes en notre humanité… par Albert PERRIER, Spiritain

 

L’écho que je souhaite donner aux réflexions du Pape François peut aider à la démarche spirituelle de la prière. Les trois personnes dont les noms nous disent tant de choses sont de notre humanité et cheminent comme nous, au temps de Nazareth.

 

L’Enfant, le Fils de Dieu en son humanité, nous est donné par Marie. Marie et Joseph sont, à Nazareth, engagés dans leur couple. Les deux annonciations orientent leur vie autrement par grâce de Dieu. Les trois, Jésus, Marie, Joseph, vivent en sainte Famille.

 

Nous contemplons ce mystère chrétien de l’Incarnation pour vivre ce qui en nous est chrétien au plus profond de nous-mêmes et de nos vies, en notre humanité.

 

L’Enfant

Jésus nous est donné par le Père : Dieu a tant aimé le monde des hommes, (notre humanité), qu’il nous a donné son Fils. En notre humanité, il est conçu de l’Esprit Saint en Marie : L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu. (Luc, 1, 35). L’Enfant naît à Bethléem et il grandit et se fortifie, en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes. (Luc 2, 11 et 52).

 

Le couple de Marie et Joseph

Une remarque importante ouvre chacune des annonciations, celle auprès de Marie : la jeune fille Marie est accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David (Luc 1, 27)et celle auprès de Joseph :Marie, sa mère (de Jésus) était accordée en mariage à Joseph (Matthieu 1, 18). Matthieu souligne aussi que c’est encore le temps qui précède et prépare la vie commune : avant qu’ils aient habité ensemble.

 

Avec son annonciation, Marie entre personnellement dans le projet de Dieu et accueille l’Enfant comme vierge-mère : Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit (Luc 1 38).

 

Joseph qui sait Marie enceinte se pose la vraie question du mystère en Marie et reçoit son annonciation pour accueillir la Mère et l’Enfant : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus (Matthieu 1, 20-21). Le couple s’achemine vers la sainte famille.

 

La sainte famille

 

A Bethléem, le nom de Jésus sera celui qui sera noté lors du recensement, selon lequel Jésus entre dans l’histoire de son temps. La sainte famille vit des épisodes liés aux craintes des autorités, dont la fuite et l’exil vers l’Egypte. Le retour à Nazareth s’avère plus sûr et c’est le village du charpentier avec sa vie de tous les jours. Au cœur des célébrations religieuses fidèlement suivies par ses parents, le jeune Jésus grandit et commence à parler de son Père des Cieux : Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? (Luc 2, 49). Ses parents entrent peu à peu dans son mystère et se préparent à entendre et faire tout ce qu’il leur dira (Jean 2,5). La sainte famille est pleinement et sereinement au service de l’Enfant, Emmanuel et Jésus.

Couples et familles en humanité

 

La création de l’homme et de la femme à l’image et à la ressemblance de Dieu dit le mystère de tout couple humain et de toute famille. Il y a des milliers et des milliers de couples humains et des familles qui réalisent ce projet. Dieu y trouve sûrement sa joie d’être à l’origine et au cœur de tout amour humain. Je pense que, dans notre société européenne sécularisée, de nombreux couples en restent à cette dimension de la création.

 

Joseph place son couple dans la lumière de Dieu : tout s’éclaire !

 

Couples et familles chrétiens

 

Pour en venir à cette réalité nouvelle dans la vie d’un couple et d’une famille, il y a un pas à faire. Il est important, c’est celui du sacrement de mariage. L’invitation à le faire et la réponse se font en Eglise, car c’est elle qui a mission d’annoncer aux baptisés cette bonne nouvelle de la présence de Jésus, du Seigneur Jésus, auprès d’un couple et d’une famille. L’invitation peut venir de chacun de nous auprès de couples que nous connaissons. Ce sera certainement leur « annonciation ». Marie, Joseph et l’Enfant y veilleront !

 

Le Pape François a invité des couples de son diocèse de Rome à faire ce pas, en célébrant avec eux le sacrement de leur mariage, le dimanche 14 septembre.

 

P. Albert Perrier, Spiritain

Président du CFRDJ

 

NOTES

 

Photo : Le Songe de saint Joseph - Vitrail Saint-Joseph (lancette droite)- scène7/12- Maison SALUDEN (Brest) 1932- Eglise SAINT-SAUVEUR – LE FAOU (29) - FR014CFRJ0027.jpg – poids : 2, 03 mégas – Copyright : CFRDJ -Tranvouez

 

 

Texte publié in MESSAGER de Saint-Joseph – n° 332 – Octobre 2014 - p. 11-12- Contact : 56 rue de la Madeleine – 60000 BEAUVAIS – M. Jean-Marie LESUEUR – Tél 03 44 84 51 57.

 

FICHE DE10 - LE SECOND EN CHEMIN, JOSEPH, par Albert Perrier.

 

La vie est un pèlerinage et tout pèlerinage nous fortifie en notre cheminement. Celui de Marie a été chanté comme La première en chemin. Nous retrouvons la figure de Joseph comme Le second en chemin. C’est d’ailleurs au cœur du même mystère du Seigneur Jésus en son Incarnation.

 

Marie et Joseph nous font l’honneur de nous associer ainsi à leur aventure spirituelle auprès de Jésus. Avec eux, nous vivons notre propre aventure spirituelle, celle de notre pèlerinage de baptisés, en communiant à leur cheminement de foi, d’espérance et de charité. Soutenons-nous pour accueillir, chacune et chacun, notre grâce d’aujourd’hui et soyons dans la joie que notre Eglise et notre monde en soient aussi bénéficiaires !

 

 

  1. Marie et Joseph en leur couple 

Le second en chemin, Joseph, tu nous entraînes

A risquer notre « OUI » aux imprévus de Dieu

Et voici, tu accueilles Celle qui t’est donnée,

Marie Mère de Dieu en son humanité.

Marche avec nous, Joseph, sur nos chemins de foi,

Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

 

 

 

  1. Marie, Joseph et leur Enfant Jésus

Le second en chemin, Joseph, tu chemines

Comme Marie, près de Jésus, Enfant-Dieu

Et son cœur vous doit tout, en son humanité,

Etant à Nazareth votre Enfant Bien-aimé.

Marche avec nous, Joseph, aux chemins de l’écoute,

Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

 

 

3. Joseph, fils de David, à Bethléem

Le second en chemin, Joseph, en ta mission

Par ton nom : Fils de David, en vérité !

Et ainsi, comme toi, tout en compassion,

Jésus entend : Fils de David, prends pitié.

Marche avec nous, Joseph, aux chemins de promesse,

Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

 

 

 

4. Joseph aux chemins humbles à Nazareth

Le second en chemin, brille ton espérance

Dans ton cœur attentif à tout le quotidien !

Heureux, tu crois d’une absolue confiance :

En silence, tu assures le service qui est tien.

Marche avec nous, Joseph, aux chemins d’espérance,

Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

 

 

5. Joseph, protecteur de l’Eglise

 

Le second en chemin, avec l’Eglise en marche,

Comme protecteur, appelle sur elle l’Esprit !

En ce monde aujourd’hui, assure notre marche :

Que grandisse l’accueil du Seigneur Jésus-Christ !

Marche avec nous, Joseph, aux chemins de ce monde,

Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

 

Paroles : Père Albert Perrier

Air : La première en chemin

 

 

Photo 1 :MARIAGE DE JOSEPH et MARIE : fresque de Nicolaï GRESCHNY (XXème) sur la voûte de la nef de l’église Notre-Dame - ALBAN (81) – Références : FR011CFRDJ0113.jpg – poids : 4,35 mégas – Copyright : CFRDJ-Tranvouez

 

Photo 2 : PRESENTATION au TEMPLE : fresque de Nicolaï GRESCHNY (XXème) sur la voûte de la nef de l’église Notre-Dame - ALBAN (81) – Références : FR011CFRDJ0115.jpg – poids : 3,85 mégas – Copyright : CFRDJ – Tranvouez.

 

Photo 3 : La NATIVITE : fresque de Nicolaï GRESCHNY (XXème) sur la voûte de la nef de l’église Notre-Dame - ALBAN (81) – Références : FR011CFRDJ0108.jpg – poids : 4,08 mégas – Copyright : CFRDJ-Tranvouez.

 

Photo 4 : L’ANNONCE aux BERGERS : fresque de Nicolaï GRESCHNY (XXème) sur la voûte de la nef de l’église Notre-Dame - ALBAN (81) – Références : FR011CFRDJ0112.jpg– poids : 3,44 mégas – Copyright : CFRDJ-Tranvouez.

 

Photo 5 : Le RETOUR d’EGYPTE : fresque de Nicolaï GRESCHNY (XXème) sur la voûte de la nef de l’église Notre-Dame - ALBAN (81) – Références : FR011CFRDJ0117.jpg – poids : 2,89 mégas – Copyright : CFRDJ-Tranvouez.

 

 

 

 

Fiche DE 09 : Avec l’Artisan Joseph, de Nazareth.

 

  • Luc écrit d’abord au début de sa généalogie de Jésus : « Jésus, à ses débuts, avait environ trente ans. Il était fils, croyait-on, de Joseph…(Lc 3, 23) ; ensuite, il précise que les gens de Nazareth disent de Jésus : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » (Lc 4,22).

 

  • Je reprends avec vous une méditation de ce mystère : Joseph aux chemins humbles selon la vie à Nazareth (air de La première en chemin ; voir tout le texte de ce chant : Le second en chemin – Fiche DE 10)

 

Le second en chemin, brille ton espérance

Dans ton cœur attentif à tout le quotidien !

Heureux, tu crois d’une absolue confiance :

En silence, tu assures le service qui est tien.

Marche avec nous, Joseph aux chemins d’espérance,

Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

 

Méditation

 

Vincent Houdry (1631-1729) fait un très beau parallèle entre la grandeur de Joseph auprès de l’Homme-Dieu et sa simplicité, vivant exactement comme nous.

Joseph tient dans les ténèbres (vie cachée de Jésus) la vie et les actions de cet Homme-Dieu. Il leur prescrit leur temps. Il leur assigne leur place. Il marque leur durée. Il est comme l’organe du Père éternel pour intimer ses volontés à ce Verbe incarné, l’interprète fidèle de ses desseins, et le premier dépositaire de son pouvoir. Joseph expose à ce Sauveur les ordres du Ciel ; et le Fils de Dieu n’agit qu’à la voix et au commandement de Joseph.

Il continue : Dieu semble l’avoir donné aux hommes comme un modèle parfait. Car ce n’est point une vie de miracles ni d’actions éclatantes qu’il nous met devant les yeux. Sa sainteté est une « sainteté de commerce » (relations tout ordinaires), qui peut se trouver dans tous les états et dans toutes les conditions, une sainteté qui s’accommode de la faiblesse des hommes et dont toute la perfection se renferme dans le soin d’une famille et dans les occupations d’un ménage. C’est un homme qui vit du travail de ses mains, qui exerce un métier pénible, qui vend, qui achète, qui débite sn ouvrage, qui est aux gages de ceux qui l’emploient et qui entretient sa maison de ce qu’il peut gagner à la sueur de son front (Florilège – p. 68).

 

  • Prière de l’Artisan, de Nicole ANONETTE, religieuse.

 

Ce texte me paraît poursuivre la méditation en la situant dans les réalités de beaucoup d’artisans d’aujourd’hui. Chaque matin, je la prie avec Pierre, l’artisan menuisier et peintre qui réaménage le hall d’entrée de notre maison et ses belles portes de chêne. Il a conscience que c’est tout de suite le temps le temps de faire le bien et à ta gloire de Dieu.

 

Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps

que Tu me donnes pour travailler,

à bien l’employer sans rien en perdre.

 

Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées

sans tomber dans le scrupule qui ronge.

 

Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter,

à imaginer l’œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.

 

Apprends-moi à unir la hâte à la lenteur,

la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

 

Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible.

Aide-moi, au cœur du labeur à tenir serré le fil de l’attention.

et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre, Seigneur !

 

 

Dans tout le labeur de mes mains,

laisse une grâce de Toi pour parler aux autres,

et un défaut de moi pour me parler à moi-même.

 

Garde en moi l’espérance de la perfection,

sans quoi je perdrais cœur.

 

Garde-moi dans l’impuissance de la perfection,

sans quoi je me perdrais d’orgueil.

 

 

Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal,

et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien.

 

Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain

sauf là où il y a du travail,

et que tout travail est vide sauf là où il y a amour,

et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même

et aux autres et à Toi, Seigneur !

 

Enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.

Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains T‘appartient

et qu’il m’appartient de Te le rendre en le donnant ;

que si je le fais par goût du profit,

comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne ;

que si je le fais pour plaire aux autres,

comme la fleur de l’herbe je fanerai au soir, 

mais si le fais pour l’amour du bien,

je demeurerai dans le bien ;

et le temps de faire le bien et à ta gloire,

c’est tout de suite ! Amen.

 

Ce 5 mars 2014 Rassemblé et présenté par P. Albert PERRIER

 

 

Photo 1 :Vitrail de Nazareth – église Saint Denis –MONDOUBLEAU (41)- Références :FR010CFRDJ0060.jpg – poids 1,24 méga. Copyright : CFRDJ – Tranvouez.

 

Photo 2 : Chapiteau de la nef –gauche : Jésus ouvrier, église de PLECHATEL (35) – Références :FR010CFRDJ0085.jpg – poids 2,94 mégas – Copyrigt : CFRDJ-Tranvouez

 

FICHE DE 08 -  DEMARCHE de PREPARATION A LA CONFIRMATION

 

Introduction

 

Les lieux ou les temps de dévotion sont toujours des récits concrets concernant des personnes qui ont un lien avec le Christ, le Seigneur Jésus. Saint Joseph et la Vierge Marie sont souvent associés à une démarche chrétienne et, à ce titre, intéresse le CFRDJ qui répercute un beau témoignage de vie chrétienne en communion spirituelle avec Joseph et Marie qui ont été si proches de Jésus pendant ses 30 ans à Nazareth, lieu de sa présence de Fils de Dieu chez nous.

Le Centre Français de Recherche et de Documentation sur Saint Joseph (CFRDJ) tient à la disposition du public une très belle collection de photos. L’une de ces photos de la Sainte Famille a été retenue par un groupe de catéchèse pour préparer et célébrer la confirmation de 250 enfants de 12 ans, de la paroisse Saint-Benoit à La Réunion, le 26 octobre 2013 en lien avec l’année de la foi et la clôture de l’année jubilaire – 160 ans de la paroisse.  

Ainsi, à travers des familles en démarche de catéchèse et dans une assemblée de jeunes, on peut suivre des personnes dans leur préparation aux sacrements de la foi. Cela a valeur de témoignage.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

 

 

 

Voici le Tableau néobyzantin de Michaël GRESCHNY (2005-2006) en l’église Notre-Dame de BON SECOURS à VILLEFRANCHE d’ALBIGEOIS. La reproduction est remise en format A4 aux familles et en carte postale aux jeunes confirmands qui choisissent d’être partout témoins de  Jésus-Christ avec les autres.  Au dos de la photo remise aux parents, c’est le commentaire de l’œuvre iconographique. Au dos de la carte postale, c’est le commentaire qui suit.

Commentaire

 

Ce commentaire aide les familles et les jeunes à communier à ce qui se passe dans le cœur de Jésus et celui de ses parents au moment du Recouvrement au Temple selon l’évangéliste LUC.

 

Jésus vient de faire sa profession de foi juive  à Nazareth en présence de ses parents.  Il est au cœur du mystère de l’attente de la manifestation du Royaume de Dieu son Père. En pèlerinage à Jérusalem, il en parle avec les chefs religieux, les écoutant et les interrogeant (Luc 2, 46). Il dit  ensuite quelque chose de profond  à ses parents : Il me faut être chez mon Père (Luc 2,49). Il attendra encore 18 ans !

 

Pour le moment, c’est le retour à Nazareth, sa soumission et sa croissance jusqu’à l’âge de 30 ans. C’est le temps où les parents de Jésus cheminent avec lui, éclairés sur cette attitude bien choisie : Il me faut être chez mon Père, pour faire sa volonté !

 

Tous les parents sont invités à faire ce que Joseph et Marie ont patiemment fait avec Jésus. Ils accompagnent le mystère de leurs enfants, qui s’ouvrent, peu à peu, auprès d’eux de leurs projets d’avenir. Ils peuvent confier ce beau cheminement à Joseph et à Marie, pour vivre avec  chacun de leurs propres enfants  le mystère humain et chrétien de leurs vies. (Texte du P. Albert Perrier, Spiritain).

   

Le cheminement de la rentrée

 

La célébration de la confirmation aura lieu, le 26 octobre. Le cheminement de la catéchèse est tout naturellement une montée vers ce temps fort. En voici les étapes :

  • La messe de rentrée du mercredi 4 septembre a été orientée vers la lecture de l’image par chaque jeune : qu’est-ce que je vois et qu’est-ce que je comprends en lien avec la lecture de l’Evangile de saint Luc : 2, 41-52. Chaque jeune est invité à raconter à sa famille ce qu’il a découvert, surtout pour ce qui lui parait important pour sa vie avec Jésus et les autres.
  • Le prolongement de cette première attention à l’icône se fait dans l’église de Saint Benoît où un vitrail représente Jésus au Temple chez son Père (**). Le jeune peut aller le regarder seul ou avec des amis et faire son commentaire sur ce qui est pareil ou différent ?
  • Enfin dans le livret du catéchisme  En marche avec Jésus ressuscité, à la page 12, une photo représente la fête des 12 ans chez les Juifs. Le jeune peut noter ce qu’il découvre sur la fête des 12 ans du temps de Jésus dans les références qu’il a à sa disposition.
  • La retraite de Confirmation aura lieu les 22 et 23 octobre 2013 pour  se laisser guider par l’Esprit Saint, entrer dans la prière du cœur auprès de Jésus,  et vivre avec les autres une expérience de Témoins de l’amour du Père.

Nous souhaitons une très belle fête de la Confirmation pour tous ces jeunes, leurs familles, leurs accompagnateurs et leur paroisse Saint-Benoît. Merci pour leur témoignage !

                                                                                                              Communiqué par le P. Albert Perrier

 en lien avec la paroisse Saint-Benoît à La REUNION.

 

(*)  Le recouvrement au Temple de Jésus – Tableau néobyzantin de Michaël GRESCHNY (2005-2006 en l’église Notre-Dame de Bon Secours – VILLEFRANCHE d’ALBIGEOIS (FR012CFRDJ0013- 1,75 méga - Copyright – Photo Tranvouez –CFRDJ).

(**)  Ces vitraux qui illuminent le lieu de culte, datant de 1852, sont de véritables œuvres d’art , des pièces uniques commandées par le P. Barassin en 1960, alors qu’il était curé de la paroisse, aux ateliers G. GROSS de Nancy en France métropolitaine. Cf  Les vitraux de notre église – paroisse Saint-Benoît – 1852-2002 (150 ans)

 

 

 

FICHE DE 08 -  DEMARCHE de PREPARATION A LA CONFIRMATION

 

Introduction

 

Les lieux ou les temps de dévotion sont toujours des récits concrets concernant des personnes qui ont un lien avec le Christ, le Seigneur Jésus. Saint Joseph et la Vierge Marie sont souvent associés à une démarche chrétienne et, à ce titre, intéresse le CFRDJ qui répercute un beau témoignage de vie chrétienne en communion spirituelle avec Joseph et Marie qui ont été si proches de Jésus pendant ses 30 ans à Nazareth, lieu de sa présence de Fils de Dieu chez nous.

Le Centre Français de Recherche et de Documentation sur Saint Joseph (CFRDJ) tient à la disposition du public une très belle collection de photos. L’une de ces photos de la Sainte Famille a été retenue par un groupe de catéchèse pour préparer et célébrer la confirmation de 250 enfants de 12 ans, de la paroisse Saint-Benoit à La Réunion, le 26 octobre 2013 en lien avec l’année de la foi et la clôture de l’année jubilaire – 160 ans de la paroisse.  

Ainsi, à travers des familles en démarche de catéchèse et dans une assemblée de jeunes, on peut suivre des personnes dans leur préparation aux sacrements de la foi. Cela a valeur de témoignage.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

 

 

 

FICHE DEVOTION DE07 - Saint Joseph sera invoqué à chaque messe

 

Nous donnons par cette fiche d’abord la nouvelle intéressante de la démarche de prière en Eglise ; ensuite nous soulignons le sens profond pour deux aspects de la vie de l’Eglise que le Pape François semble aimer sous le patronage de saint Joseph, Protecteur de l’Eglise : sa collégialité et son sens de la foi. Ces aspects sont essentiels aux expressions de la foi et de la charité dans une profonde communion des chrétiens.

 

DEMARCHE DE PRIERE EN EGLISE

 

Le nom de saint Joseph est désormais intégré dans le canon de la messe, indique le décret de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, en date du 1er mai 2013, en la fête de saint Joseph travailleur, et publié ce 19 juin 2013 par le Saint-Siège.

 

La Congrégation décrète "que le nom de Saint Joseph, Epoux de la Vierge Marie, soit désormais ajouté aux Prières eucharistiques II, III et IV de la troisième édition typique du Missel Romain, après le nom de la Bienheureuse Marie toujours Vierge".

 

Placé à la tête de la Famille du Seigneur, saint Joseph de Nazareth a accompli avec générosité la mission reçue de la grâce dans l’économie du salut en tenant lieu de père à Jésus. En adhérant pleinement au mystère salvifique de l’humanité, qui en était à ses débuts, il est devenu un modèle exemplaire de cette généreuse humilité que la foi chrétienne exalte au plus haut point, et un témoin de ces vertus communes, humaines et simples, qui sont nécessaires pour que les hommes deviennent de vertueux et authentiques disciples du Christ. C’est en mettant en œuvre ces mêmes vertus que cet homme juste, qui prit soin de la Mère de Dieu avec amour, et se dédia avec un joyeux dévouement à l’éducation de Jésus Christ, est devenu le gardien des trésors les plus précieux de Dieu le Père, et le soutien du Corps mystique, c’est-à-dire de l’Eglise, lui que le peuple de Dieu n’a cessé de vénérer tout au long des siècles.

 

Dans l’Eglise catholique, les fidèles ont toujours manifesté d’une manière ininterrompue une grande dévotion envers saint Joseph, honorant solennellement et constamment la mémoire de l’Epoux très chaste de la Mère de Dieu et du Patron céleste de toute l’Eglise, tant et si bien que, durant le très saint Concile Œcuménique Vatican II, le Bienheureux Jean XXIII prit la décision d’ajouter son nom dans le très vénérable Canon Romain.

Ayant présent à l’esprit la communion des saints, qui nous accompagnent dans le cours du temps comme pèlerins en ce monde pour nous conduire au Christ et nous unir à lui, le Souverain Pontife Benoît XVI a bien voulu accueillir et approuver les vœux très pieux, formulés par écrit, en provenance de multiples lieux, une décision qui a été confirmée récemment par le Souverain Pontife François.

 

Ainsi, au vu de ce qui précède, cette Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, en vertu des facultés concédées par le Souverain Pontife François, décrète très volontiers que le nom de Saint Joseph, Epoux de la Vierge Marie, soit désormais ajouté aux Prières eucharistiques II, III et IV de la troisième édition typique du Missel Romain, après le nom de la Bienheureuse Marie toujours Vierge comme suit : dans la Prière eucharistique II: «ut cum beáta Dei Genetríce Vírgine María, beáto Ioseph, eius Sponso, beátis Apóstolis»; dans la Prière eucharistique III: «cum beatíssima Vírgine, Dei Genetríce, María, cum beáto Ioseph, eius Sponso, cum beátis Apóstolis»; dans la Prière eucharistique IV: «cum beáta Vírgine, Dei Genetríce, María, cum beáto Ioseph, eius Sponso, cum Apóstolis».

 

Pour les textes rédigés en lange latine, on doit utiliser dès maintenant ceux qui sont mentionnés ci-dessus et font partie dorénavant à l’édition typique. La Congrégation pourvoira dans l’avenir aux traductions dans les langues modernes occidentales les plus répandues; celles qui seront rédigées dans les autres langues devront être préparées, selon les normes du droit, par la Conférence des Evêques, puis approuvées par le Siège Apostolique, c’est-à-dire par ce Dicastère.

 

Du siège de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 1er mai 2013, mémoire de saint Joseph, travailleur.

Antonio Card. Cañizares Llovera Préfet  - Arthur Roche Archevêque secrétaire

 

 REFLEXIONS

Ces réflexions me sont venues en me souvenant que les deux Conciles du Vatican ont principalement eu l’intention de parler de l’Eglise et que Pie IX (Concile Vatican I) comme Jean XXIII (Concile Vatican II) ont clairement placé ces deux temps forts de l’Eglise sous la protection de saint Joseph. De plus, le Pape François souligne dans l’homélie du 19 mars que Joseph est le « gardien des dons de Dieu » : Jésus d’abord, et son Eglise ensuite.

 

Trois aspects très concrets de la vie de l’Eglise sont ainsi confiés à Joseph, comme dons de Dieu, il me semble. Je vous les partage.

 

·       Collégialité (voir : Le service pastoral du Pape François dans la deuxième partie de son homélie- ci-dessous)

 

 

La collégialité, c’est précisément cette conviction que l’évêque de Rome est l’un des évêques de l’Eglise dans le monde et il est avec eux tout simplement à ce titre. Dans ce collège des évêques, à la suite de Pierre, il est particulièrement confié à l’évêque de Rome le service de l’unité et de la communion dans les expressions de la foi et de la charité  au sein du groupe permanent des évêques des Eglises particulières du monde (diocèses). Le Pape François se situe très clairement dans cette attitude.

 

C’est lui qui appelle définitivement tout nouveau membre de ce collège au service d’une Eglise particulière et à celui de l’Eglise toute entière. C’est en communion avec l’Evêque de Rome que tout évêque vit son service pastoral, dans son diocèse. Le service pastoral du Pape, dans son service de communion des évêques avec lui, et le service de communion de chaque évêque d’une Eglise particulière,  rejoignent le sens de la foi et l’accompagnent. La collégialité et ses services sont pour la réalisation du vrai sens de la foi et de la charité en Eglise et dans le monde.

 

Aujourd’hui toutes les ouvertures aux divers dialogues (œcuménique, interreligieux et d’inculturation de l’Evangile) donnent à cette collégialité les chances d’être au plus près de l’accueil et de l’accompagnement des expressions variées de la foi et de la charité dans une communion de vie d’Eglise et au service du monde.

 

·       Sens de la foi et charismes (voir :Toutes les vocations humaines, service des dons de Dieu, dans la première partie de l’homélie du Pape François ci-dessous)

Le sens de la foi, c’est précisément cette conviction que l’ensemble des croyants en Jésus-Christ portent en leurs cœurs les expressions de la foi et de la charité qui conviennent à la vie du Corps du Christ. Ce sens de la foi  et de la charité est suscité et gardé dans leurs cœurs par l’Esprit Saint. Il y a place à toutes les expressions de chacun des croyants selon les cultures, les sensibilités, les expériences de la vie chrétienne avec la Parole de Dieu, les sacrements et la fidélité concrète aux états de vie chez les chrétiens.  

Le texte du Concile Vatican II est clair à ce sujet : Le sens de la foi et les charismes dans le peuple chrétien – n° 12 du texte sur l’Eglise – « Ce don particulier de l’ensemble des fidèles est manifesté par le moyen du sens surnaturel de la foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs, il apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel »

Pour les charismes le texte continue : « L’Esprit Saint distribue aussi parmi les fidèles de tous ordres, les grâces spéciales qui rendant apte et disponible pour assumer les diverses charges et offices (services) utiles au renouvellement et au développement de l’Eglise… »

 

·         Convictions du Pape François : Homélie du 19 mars 2013

 

Saint Joseph, Patron et Protecteur de l’Eglise, assure le service de gardien des dons de Dieu, en Eglise et partout dans le monde.  François l’a fortement souligné, le 19 mars 2013.

Toutes les vocations humaines, service des dons de Dieu

 

La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons.


C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre dans la famille : les époux se gardent réciproquement, puis comme parents ils prennent soin des enfants et avec le temps aussi les enfants deviennent gardiens des parents. C’est le fait de vivre avec sincérité les amitiés, qui sont une garde réciproque dans la confiance, dans le respect et dans le bien. Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu !

Geste très humain de tenir la main

 

Et quand l’homme manque à cette responsabilité, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors la destruction trouve une place et le cœur s’endurcit. À chaque époque de l’histoire, malheureusement, il y a des « Hérode » qui trament des desseins de mort, détruisent et défigurent le visage de l’homme et de la femme.

 

Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes « gardiens » de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! Mais pour « garder » nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes ! (Applaudissements) Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie ! Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises : celles qui construisent et celles qui détruisent ! Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse !

 

Et ici j’ajoute alors une remarque supplémentaire : le fait de prendre soin, de garder, demande bonté, demande d’être vécu avec tendresse. Dans les Évangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse ! (Applaudissements)

 

Le service pastoral du Pape François

 

Aujourd’hui, en même temps que la fête de saint Joseph, nous célébrons l’inauguration du ministère du nouvel Évêque de Rome, Successeur de Pierre, qui comporte aussi un pouvoir. Certes, Jésus-Christ a donné un pouvoir à Pierre, mais de quel pouvoir s’agit-il ? À la triple question de Jésus à Pierre sur l’amour, suit une triple invitation : sois le pasteur de mes agneaux, sois le pasteur de mes brebis. N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service et que le Pape aussi pour exercer le pouvoir doit entrer toujours plus dans ce service (applaudissements) qui a son sommet lumineux sur la Croix ; il doit regarder vers le service humble, concret, riche de foi, de saint Joseph et comme lui, ouvrir les bras pour garder tout le Peuple de Dieu et accueillir avec affection et tendresse l’humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits (applaudissements), ceux que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité : celui qui a faim, soif, est étranger, nu, malade, en prison (cf. Mt 25, 31-46). Seul celui qui sert avec amour sait garder !

 

Dans la deuxième lecture, saint Paul parle d’Abraham, qui « espérant contre toute espérance, a cru » (Rm 4, 18). Espérant contre toute espérance ! Aujourd’hui encore devant tant de traits de ciel gris, nous avons besoin de voir la lumière de l’espérance et de donner nous-mêmes espérance. Garder la création, tout homme et toute femme, avec un regard de tendresse et d’amour, c’est ouvrir l’horizon de l’espérance, c’est ouvrir une trouée de lumière au milieu de tant de nuages, c’est porter la chaleur de l’espérance ! Et pour le croyant, pour nous chrétiens, comme Abraham, comme saint Joseph, l’espérance que nous portons à l’horizon de Dieu qui nous a été ouvert dans le Christ, est fondée sur le rocher qui est Dieu.

 

Garder Jésus et Marie, garder la création tout entière, garder chaque personne, spécialement la plus pauvre, nous garder nous-mêmes : voici un service que l’Evêque de Rome est appelé à accomplir, mais auquel nous sommes tous appelés pour faire resplendir l’étoile de l’espérance. Gardons avec amour ce que Dieu nous a donné !   François Pape

 

Conclusion

 

Cette fiche rejoint l’actualité de la vie de l’Eglise qui sera toujours placée, au cœur de sa prière, sous l’intercession de Marie et de Joseph, car ils ont eu à accompagner les pas du mystère de Jésus en sa personne et sa mission comme ils ont à accompagner l’Eglise dans ses divers dons, et le monde dans son développement de justice et de paix.

 

 

 Ce 29 juin 2013                                                                                FICHE PREPAREE par Albert PERRIER

                                                                                                                     

 

 

 Photo 1 :  FR011CFRDJ0113a.jpg - (2,16 mégas) -  Mariage de Joseph et de Marie : Fresque de Nicolaï GRESCHNY (XXème siècle) sur la voûte de de l’église Notre-Dame à ALBAN. – Copyright : CFRDJ-TRANVOUEZ

Photo 2 : FR010CFRDJ0107.jpg – (1,80 méga) – Vitrail de Joseph et l’Enfant tenu par la main – Eglise SAINT- CY, à SARGE –sur-BRAYE - Copyright : CFRDJ-TRANVOUEZ

Cette fiche peut être envoyée par e-mail à toute personne qui en fait la demande auprès de : perrieralbert@aol.com ; et par courrier postal adressé à  P. Albert PERRIER – Rue de Mérode 78 – 1060 BRUXELLES (joindre un timbre valeur France pour 20 grammes, sans le coller sur l’enveloppe qui est libellée à votre adresse.

 

 

FICHE DE06 – La font Saint-Joseph du Bessillon, par Mme Marie-José Benejam-Bontemps (2ème partie)  


Cette fiche fait suite aux réflexions de Mme Bénéjam-Bontemps, en soulignant davantage l’actualité de La font Saint-Joseph du Bessillon.

 

Une nouvelle présence 

           

          C’est en 1975 que se produit un événement mystérieux, si l’on songe aux voix insondables de Dieu : les Bénédictines de Médéa, en Algérie, choisissent comme lieu d’implantation en France, lors de leur retour en métropole, le Bessillon ! Saint Joseph accueille saint Benoît !

Que s’est-il passé dans le cœur de la Prieure de l’époque, quand, cherchant un lieu d’asile pour sa communauté, ses yeux se sont portés sur les ruines du monastère du XVIIe siècle, au pied de la chapelle fièrement couronnée de ses chênes verts ? A-t-elle senti la parenté du paysage avec Nazareth ? A-t-elle entendu l’appel de Joseph toujours présent dans ce lieu de silence, de paix, en retrait du monde, et comme miraculeusement exempté de toute marque de la vie moderne ? Il fallait beaucoup de courage pour oser, sans aucune ressource, habiter un monastère qu’il fallait presque totalement reconstruire !


D’où venaient-elles ? En 1947, la congrégation belge de la Reine des Apôtres fonde à Médéa (Algérie) un monastère de Saint-Benoît, construit sur le mont Teniet-el-Hadjar, lieu de silence et de vie contemplative, destiné à témoigner discrètement de la grandeur de Dieu et de l’adoration qui lui est due. Trente ans passent, dans un décor baigné d’une lumière parfois proche de celle du Bessillon ?


Malgré le séisme de la guerre d’Algérie, ces filles de saint Benoît décident de rester en terre d’Islam pour continuer leur silencieux témoignage de vie sanctifiée. On leur confie alors l’autel de la chapelle de l’Amirauté d’Alger, pour éviter toute profanation.


En 1974, obligation est faite de rentrer en France : les Bénédictines arrivent donc avec la pierre d’autel ! Celle-ci sera posée dans la grande chapelle de saint Joseph.


Il y a vraiment des affinités spirituelles entre saint Benoît et saint Joseph ! Ils sont tous deux enveloppés dans l’humble silence de l’homme en la présence de Dieu.


De plus, les traditions monastiques d’Orient et d’Occident se trouvent unies dans la règle de saint Benoît. Toute la vie des moniales est tournée vers l’amour du Christ et le souci de la Vie Eternelle !

La chapelle est restaurée et l’autel à nouveau consacré le 3 décembre 1978. La vie monastique a repris avec ses sept prières par jour ainsi que la messe quotidienne, sommet de la vie monastique ; en latin (langue de l’Eglise universelle, avec le Grec) et avec l’accompagnement du grégorien, chanté par les moniales.


On ne peut que reconnaître la manière d’agir de saint Joseph dans l’étonnante restauration du monastère du XVIIe siècle.


C’est Monseigneur Gille Barthe qui installe la première prieure Mère François d’Assise. Elle a senti combien ce lieu en apparence abandonné pouvait donner de consolation et de courage à ses moniales. C’est bien un coup de cœur ! Saint Joseph a voulu cette rencontre, et il a donné les moyens de la reconstruction. Peu à peu, les dons et les bonnes volontés ont afflué, comme par le passé ! Les plus humbles se passionnaient pour cette résurrection du lieu. On raconte qu’un garçon de café de Marseille donnait 50 Francs par mois pour la reconstruction. Grâce aux dons des donateurs nombreux, Fernand Pouillon, maître d’œuvre, conçoit et réalise un nouveau monastère qui s’intègre parfaitement au paysage et à l’esprit qui avait présidé à la construction du monastère des Oratoriens. Le principal caractère en est le silence, porte de la contemplation. La spiritualité des Bénédictines de Médéa rejoint la grande dévotion du XVIIe siècle au Christ de la Rédemption. Il semble qu’il y ait là une mystérieuse continuité entre les Oratoriens et les Bénédictines. Sous chaque prieure, la restauration avance. Viennent ensuite Mère Marie-Joséphine GRAS, puis Véronique PICARD .


Le monastère est habitable en 1986. Des artistes locaux participent à l’embellissement du lieu. En 1982, Mr TROIN, de Salernes, exécute la statue de saint Joseph placée devant la grille qui protège la source. La facture de cette statue, inspirée de l’iconographie du XIXe siècle, est moins intéressante que celle de bois doré du XVIIe.


Saint Joseph s’est montré un invisible maître d’œuvre, d’une compétence et d’une précision extrêmes. Suscitant inspiration et dons matériels, il a conduit la restauration de manière efficace et rapide. De ce fait, il est encore invoqué par ses dévots (dont je suis), pour l’acquisition et la restauration des maisons, les chantiers, et tout ce qui relève de son ancien métier de « tekton », en grec, un artisan-architecte, apte à conduire un chantier dans son ensemble. La prieure actuelle m’a confié ce témoignage récent : Les « Petites Sœurs des Pauvres » d’Angers ont été contraintes, en 2003, de remettre leur maison de retraite aux normes. N’ayant pas les ressources nécessaires, elles étaient menacées d’avoir à renvoyer leurs pensionnaires et à fermer ; elles ont tout confié à St Joseph, qui a sauvé la situation. En Novembre 2008, tous les travaux étaient achevés, pour une somme de 15 millions d’euros. Mille donateurs ont participé au financement, dans un élan qui n’a d’égal que celui des gens de Cotignac, autrefois, pour leur grand Patron.


Conformément à la règle de saint Benoît, les moniales reçoivent les pèlerins, mais cet accueil ne constitue pas une seconde vocation. Elles restent fidèles à leur vie contemplative, qui fait vivre, dans le silence du Bessillon, l’une des grandes vertus de saint Joseph. Leur présence discrète et priante a vu se développer les pèlerinages, comme des fruits de la fécondité monastique. Leur témoignage est parlant : elles observent la multiplication des pèlerinages, toujours organisés par le Sanctuaire Notre Dame des Grâces, actuellement tenu par la congrégation des frères de Saint Jean ; elles ont constaté que beaucoup d’hommes venaient prier dans leur église, comme si la présence de saint Joseph en ces lieux, était une réponse à leurs angoisses, à leurs questions. Elles iraient même jusqu’à dire que nous semblons entrer dans le siècle de saint Joseph, figure de proue d’un bateau ballotté par la tempête, mais que l’époux de la Vierge se charge de conduire jusqu’au port.


Saint Joseph pour l’aujourd’hui

Que peut apporter aujourd’hui saint Joseph à l’homme du XXIe siècle, qui prend conscience des dangers encourus à notre époque ?


Monseigneur Dominique REY a répondu à cette question dans une humilité profonde, justement au Bessillon, le 19 Mars 2002, lors du grand pèlerinage de Saint Joseph. Il me permet de vous transmettre son message, qui coïncide parfaitement avec le thème de notre symposium : « Saint Joseph pour notre temps ». D’emblée, Mgr Rey déclare : « Saint Joseph est aux antipodes du monde dans lequel nous nous trouvons ! ». Il énumère ensuite quatre vraies valeurs illustrées par la vie à Nazareth et proposées à l’homme du XXIe siècle qui commence à prendre conscience des périls auxquels l’impose la modernité. Enumérons-les à sa suite : le silence, la pauvreté bien comprise, la chasteté, la fidélité. Nous mesurons tous à quel point ce message relève de la provocation, si l’on ose le proposer à un monde assourdi de bruit, livré à la consommation immodérée de richesses artificielles, séduit par l’érotisation désordonnée des rapports humains, et tenté par l’aventure d’une nouveauté qui oblige aux ruptures. Il est très sensible aussi à l’image de la paternité qu’offre la vie exemplaire de Joseph. A une époque où les pères sont en difficultés avec l’exercice de l’autorité juste, où la plupart sont démissionnaires ou absents, quelle force morale peut donner Joseph à celui qui cherche son chemin de père, présent et responsable ? Joseph est celui qui fait grandir (de la racine latine augere, accroître), aux côtés de celle qui a mis au monde.

Mgr Rey reconnaît aussi à cette noble figure trois qualités : la docilité, le sens de la vraie liberté et la grandeur d’un homme « donné » à Dieu, à Marie, à Jésus et à son peuple. « Vivre avec Saint Joseph, dit-il, c’est accueillir la paix. »


A cette altitude, les tribulations de l’existence n’ont plus de prise sur l’homme et ne peuvent ébranler celui qui reçoit tout du père ! Il est inébranlable, comme disent les psaumes, en parlant du « juste ». Quel homme, en ce XXIe siècle, n’aspire pas à une telle sécurité ?


Puisque je viens de Cotignac, et que je rapporterai aux pieds de Saint Joseph du Bessillon nos vœux et intentions (il existe une petite corbeille, près de la statue extérieure de saint Joseph, où l’on dépose des messages écrits), je choisis de développer devant vous les caractères de la vocation de Joseph qui se rendent visibles et présents dans les pèlerinages les plus intenses actuellement. Il s’agit essentiellement de saint Joseph père, époux et éducateur. Qui, mieux que lui, peut apprendre à un homme comment « faire grandir » ses enfants, en leur transmettant les valeurs chrétiennes, que l’Eglise nous enseigne, mais qui a tant de mal à se faire accepter par les jeunes aujourd’hui ?


Dans bien des sanctuaires on doit trouver une dévotion à saint Joseph, père de Jésus, et époux de Marie, souvent représenté au travail, à son établi, avec Marie tissant non loin de là et l’enfant Jésus jouant dans les copeaux, mais plus significatif me semble être pour notre temps, à Cotignac, le développement du pèlerinage pour les enfants non-nés, que des femmes blessées ou des parents repentis suivent avec intensité, dans cette marche silencieuse et priante, entre Notre Dame de Grâces et le Bessillon, souvent par une chaleur à peine atténuée, en septembre par les rares chênes verts disséminés sur la route, ici et là. À mi-chemin, un oratoire de l’enfant Jésus est l’occasion de prières ferventes pour la défense de l’enfance. Sait-on assez que le tracé de ce sentier, entre le Verdaille et le Bessillon, avec ses édicules, et en particulier « l’oratoire du Saint Enfant Jésus » date de l’achèvement de la grande chapelle (1663) ? Combien de pèlerins ont emprunté ce sentier rocailleux, qui ressemble déjà à un repentir ?


Hélène Le Goaec a initié ce pèlerinage, que l’on pourrait croire local et peu destiné à être connu. Qui aurait pensé que fort loin d’ici, et bien l’initiative de Cotignac, saint Joseph ait inspiré, en Californie , à ses dévots un culte identique, aujourd’hui bien structuré et promis dans cette partie du monde, à un développement assuré ? Les bénédictines m’ont remis le document de la HOLY SPOUSES SOCIETY (18 Janvier 2004), qui promeut la défense de l’Amour et de la Vie (Love and Life) )  (Holy Spouses Society, http://www.osjoseph.org/osj/hsm/society.php (18/01/04) selon le modèle de la Sainte Famille et l’enseignement constant de l’Eglise. L’initiative des Oblats de St Joseph, en Californie, rejoint celle d’Hélène Le Goaec à Cotignac. Un des oblats a été reçu au monastère du Bessillon, où il a demandé, près de la source, la bénédiction paternelle du Saint, pour cette fondation.


Saint Joseph y est déclaré PATRON DE L’AMOUR ET DE LA VIE (Love and Life). Il est invoqué, en qualité de Gardien du Rédempteur comme modèle de l’amour conjugal et virginal. A son exemple, une réflexion commence sur le don de soi, à travers la virginité, la profondeur de l’amour spirituel, la beauté de la création sainte de la procréation. On comprend mieux alors que dans cet Evangile de l’amour un mot est adressé aux femmes qui ont subi l’avortement, et souffrent, même à leur insu, des conséquences fâcheuses de cet acte grave. Un remède à leur souffrance leur est proposé, qui porte le nom de « projet Rachel ». Il est proposé à la mère de relater son histoire personnelle, sous le regard bienveillant de saint Joseph, de penser à son enfant comme à une âme vivante, de lui donner un nom, de lui demander pardon de l’acte posé, d’accepter le pardon de dieu, et aussi de commencer à se pardonner à elle-même. C’est le début d’un processus de guérison spirituelle, et parfois aussi corporelle.


En 2001, les Oblats ont érigés une statue de bronze, de sept pieds de haut, représentant saint Joseph, assis sur une banquette incurvée, et tenant dans ses mains un fœtus de six mois. En face de lui, un autre siège incurvé invite une femme en détresse à s’asseoir et à commencer intérieurement son chemin de repentance et de guérison. L’artiste, Thomas March, a donné au visage de Joseph une expression qui reflète l’amour de Dieu, la gravité de la situation, l’offre et la force protectrice de celui qui comprend et soutient. La plus grande discrétion et intimité entourent ce lieu, où l’on peut voir, en ex-voto, des plaques portant le nom de petits enfants non-nés, déposés entre les mains de saint Joseph.


Cette réconciliation avec l’enfant et avec Dieu génère une grande paix dans l’âme maternelle à nouveau inondée par la tendre chaleur de l’amour divin. Le sacrement de pénitence est proposé dans ce lieu comme étant le chemin étroit mais salvateur de la réconciliation et de la guérison.

 

 

Photos


Chapelle des Bénédictines au Besillon - FR010CFRDJ0042.jpg (poids de 1, méga 50) – Copyright A. Perrier-CFRDJ.


 Statue de saint Joseph en bois doré, dans la Chapelle des Bénédictines au Bessillon. FR010CFRDJ0019.jpg (poids 1,50 méga) – Copyright A. Perrier –CFRDJ.


Statue de saint Joseph dans la Chapelle Notre-Dame de Grâces, à Cotignac, le 7 juin 2010, pour le 350ème anniversaire de l’Apparition de saint Joseph au Bessillon, le 7 juin 1660.  - FR010CFRDJ0018.jpg (poids de 2 mégas) Copyright A.Perrier-CFRDJ.               

 

 

 

FICHE DE05 - La font Saint-Joseph du Bessillon , par Mme Marie-José Benejam-Bontemps (1ère partie) 

Ce texte de Mme Marie-José Bénéjam-Bontemps a été dit au cours du 10ème Symposium International de Kalisz en septembre-octobre 2009. Nous le publions en deux fiches, l’une étant liée au temps de l’Apparition et l’autre davantage d’actualité.


                Ayant choisi de vivre désormais dans le rayonnement des sanctuaires de Notre Dame de Grâces et de Saint-Joseph du Bessillon, tous deux proches de Cotignac, je voudrais apporter à ce symposium à la fois un témoignage personnel et une relation vivante de la présence de ce grand saint dans le lieu où il a voulu, par grâce divine, associer ses bienfaits à ceux de Marie, déjà répandus sur ce petit coin de Provence, qui ressemble tant à la campagne de Nazareth !


Qu’il me soit permis, comme il sied à un centre de recherche, d’insister sur des détails que vous ne trouverez pas dans les livres déjà écrits sur le sujet (1), et dont je dois la communication aux Bénédictines du Monastère de la Font Saint-Joseph du Bessillon, sis près de la source, dont l’histoire est un enseignement en soi sur la manière dont l’époux de Marie agit et se comporte. Je vous apporte donc un écho de ce qu’est aujourd’hui la présence bienveillante de saint Joseph pour les foules, de plus en plus nombreuses, qui se pressent le 19 Mars de chaque année à la grande fête, dont l’origine était, il y a trois cent ans, si modeste, dans ses formes populaires et paysannes.

 

Rayonnement de saint Joseph, au Bessillon


            La question doit être posée : pourquoi, au XXIe siècle, alors que d’autres foyers du culte de saint Joseph, comme celui de Montréal, au Québec, célébrant avec éclat la gloire du gardien de la Sainte Famille, voit-on venir au Bessillon, sans propagande, des hommes, seuls ou en famille, tout au long de l’année, qui ressentent un appel et viennent confier à notre Saint leurs besoins, avec une foi accrue en l’obtention d’une réponse ?


Pourquoi maintenant naissent et se développent des aspects spécifiques du pèlerinage, qui regroupent en une prière d’imploration tous les besoins nouveaux, auxquels saint Joseph semble être le seul à pouvoir répondre ? Car notre temps a engendré des maux dont les conséquences deviennent insupportables. On voit alors un père venir à pied à Cotignac, comme autrefois Charles Péguy est allé à Chartres ; et le pèlerinage des pères de famille naît ! Les épouses, elles aussi, en mal d’enfant, se joignent aux autres mères pour supplier Marie et saint Joseph, et c’est le pèlerinage des mères de famille ! Célibataires, étudiants pris de crainte devant l’avenir incertain, jeunes détournés d’un engagement durable, tous viennent auprès de saint Joseph méditer sur le courage nécessaire à qui veut devenir épouse et père. Il y a même l’émouvant pèlerinage pour les enfants avortés, qui déroule sa marche priante, du Mont Verdaille au Bessillon, pour remettre à la miséricorde divine ces petites âmes, non accueillies mais bien vivantes ! Comprenons-nous pourquoi saint Joseph suscite ici, à Cotignac, un pèlerinage organisé par une paroissienne, alors qu’il demande, en Californie, aux « Oblats de St Joseph », de célébrer un culte spécial dont il est le centre ?


Il semble bien y avoir, pour notre temps, une émergence de la personne de saint Joseph, réponse vivante, et non encore totalement explorée, à des besoins urgents ressentis par l’homme du siècle, particulièrement blessé et menacé par l’esprit du monde.


Récit médité de l’Apparition au Bessillon

Je vais donc reprendre cette émouvante histoire de saint Joseph de Cotignac, pour y déceler, dans la continuité caractéristique des plans de Dieu, les éléments fondamentaux, qui poursuivent leur déploiement interne, et nous révèlent en quoi saint Joseph est un protecteur pour notre temps. La seule apparition de saint Joseph, connue jusqu’ici, a eu lieu sur une humble colline de Provence, nommé le Bessillon, tout près du mont Verdaille (visité par la Vierge Marie) dans un bois de chênes verts, où un jeune berger, Gaspard Ricard, gardait ses moutons. C’était le 7 juin 1660. Le pâtre, originaire de Cotignac, épuisé par la soif, en appelle au Ciel, tant il se sent mal ! Un homme, d’allure robuste lui dit, avec une douce fermeté, de pousser un énorme rocher, tout proche, pour trouver de l’eau. Le berger hésite, mais finit par obéir ; sans difficulté, il déplace le rocher et étanche sa soif. Quand il se relève, il n’y a plus personne. Mais Gaspard garde en lui cette belle voix : « Je suis Joseph … ». Tout ému il court à Cotignac conter son aventure. Le village, déjà habitué par Marie à recevoir des visites célestes, accueille avec foi la bonne nouvelle de la source toute neuve, qui coule au Bessillon.


Une jeune mère, dont l’enfant est aveugle de naissance, y emmène son petit, qui recouvre la vue. Même si quelques détails changent, dans les récits et cantiques composés à l’occasion de la fête du Saint, la trame reste la même. Le curé de Cotignac, en 1910, a composé en 24 quatrains, un « cantique-récit » pour le 5e cinquantenaire de l’apparition de Saint-Joseph, sur un air connu des pèlerins de sa paroisse. Le texte est à la fois une prière et un récit historique de la construction de la chapelle sur la source, de la piété des chrétiens de Cotignac, de la tourmente de la révolution, et du retour d’un « peuple heureux, confiant et fidèle »(2) à ses pieuses habitudes.


            Rien de plus simple que ce récit. Rien de plus émouvant que cette fidélité des chrétiens de Cotignac à Marie et à Joseph, pendant la tourmente de la révolution. Grâce à des familles pieuses, tableaux, statues et objets du culte ont été sauvés et mis à l’abri. Grâce à cette solidité de la foi, à travers le temps, nous pouvons nous recueillir dans la grande chapelle de 1663, construite sur la source, et admirer la statue de saint Joseph en bois d’olivier doré, qui date du XVIIe siècle.


            Je voudrais m’arrêter un peu sur cette œuvre, contemporaine de l’apparition, qui a sans doute été réalisée par un artisan régional. Pourquoi ne serait-elle pas la plus proche de ce que Gaspard a vu ? (3) L’ample vêtement doré signifie la sainteté de Joseph ; j’aime à penser que l’homme robuste de l’apparition avait l’autorité rassurante de la maturité, et cette assurance communicative de celui qui apporte le secours ! Il n’a aucun attribut et désigne sans doute de la main le rocher à bouger pour trouver l’eau. Voilà un protecteur dont on souhaite garder la bénéfique présence. Ce n’est pas le vieillard d’une certaine iconographie ; ce n’est pas le Joseph au lis, ni le Joseph portant l’enfant Jésus, qui ornera plus tard la source. Gardons bien en mémoire ce Joseph, qui surgit dans une situation critique, pour apporter la solution, sans conditions ni détours. Un Joseph d’action, dans la sobriété. Derrière ce type d’homme se profilent Moïse, Elie, des grands dans l’histoire générale du salut !


Symbolisme spirituel


            Je me propose maintenant de méditer sur le symbolisme très fort de ce court récit d’apparition.


On y voit un homme, sous le coup d’une menace physique, demandant de l’aide au ciel ; il est à la recherche de l’eau qui désaltère, comme celui qui cherche l’eau qui ranime. Sur la poutre maîtresse de la chapelle se trouve écrit en latin la citation d’Isaïe:  « Vous puiserez l’eau avec joie aux sources du sauveur ».(4) Or qu’arrive-t-il ? Un obstacle cache l’eau salvatrice. Joseph intervient, non pour enlever l’obstacle, mais pour convier le malheureux à ôter l’obstacle qui cache l’eau. Après quelques hésitations, le berger obéit, et, à sa surprise, déplace facilement le rocher ! Il découvre alors une source qui coule encore de nos jours. Les eaux du salut, chez Isaïe, sont celles de la vie éternelle, mais, à Cotignac, l’eau de saint Joseph est dite ne jamais se troubler, ni en voyage, ni sur mer, tant sa vertu est grande et inaltérable.


Qui ne voit dans ce récit l’illustration de la vie du chrétien de notre temps ?


La forêt de chênes suggère la vie quotidienne semée d’embûches ; l’homme assoiffé est l’image habituelle de celui qui est en recherche de Dieu ; le rocher, c’est l’erreur qui cache à l’intelligence humaine la présence de Dieu, continuant à œuvrer dans le monde pour son plan de Salut. Joseph intervient comme un père qui a pitié de son enfant en peine, et dit quoi faire pour ôter l’obstacle. Il n’agit pas lui-même mais donne un ordre que le berger étonné se trouve capable, par grâce, malgré sa faiblesse, d’accomplir ! Aussi, Joseph transmet à l’homme en difficulté, le courage et la force nécessaires à l’acte libérateur. L’obéissance du berger ouvre la voie à la grâce qui balaye l’obstacle à la vie. L’eau de la source apparaît, pour lui, et pour tous ceux qui viendront par la suite dans ce lieu béni recueillir les mêmes fruits.


Il me semble reconnaître dans ce rocher les erreurs du monde moderne, qui cachent à nos contemporains la présence de Dieu dans nos vies. Le Psalmiste dirait :  « Seigneur ne me cache pas ta face !» ; mais le chrétien du XXIe siècle devrait aussi supplier l’Esprit de ne pas permettre aux erreurs de la modernité de cacher l’accès à la connaissance de la véritable condition humaine rachetée par le Christ.


Dans cette perspective, le rôle de saint Joseph m’apparaît clairement : envoyé par le Père Céleste, il vient vers l’homme en difficulté, et l’exhorte à lutter contre la pesanteur des erreurs dressées de devant lui ; il lui montre où est la source où puiser des forces ; il l’encourage à écarter l’obstacle qui lui bouche l’accès à la vérité divine ; tout proche de lui, rassurant dans son humanité forte et douce, il se présente en protecteur, plein de sollicitude et d’attention.


            Que nous enseigne l’histoire conjuguée du sanctuaire Notre Dame de Grâces et du monastère de la font Saint-Joseph, sur trois siècles de durée ?

Marie devance Joseph, aussi l’apparition de Marie sur le Verdaille, à Jean de la Baume, remonte-t-elle à 1519. La Vierge demande la construction d’une chapelle dans le lieu où elle apparaît, en compagnie de Saint Michel et de Catherine d’Alexandrie. Elle promet d’accorder des grâces si on y vient prier en procession. Les consuls de Cotignac s’empressent d’obéir à la Vierge et la première pierre de la chapelle est rapidement posée. Ceci explique la promptitude avec laquelle, après la découverte de la source du Bessillon, les consuls de Cotignac décident de construire une petite chapelle sur la source d’origine céleste ! Il ne faut jamais oublier le lien privilégié que semble avoir depuis longtemps ce coin de terre provençale avec Dieu…la piété populaire, si vive à Cotignac, fournit un terreau favorable à l’œuvre divine.


            Essayons de suivre maintenant l’histoire propre du Bessillon, pour découvrir à travers les événements, le fil d’or de la volonté divine, à l’œuvre sur l’un et l’autre mont.


La petite chapelle est vite insuffisante ; pèlerins et aumônes affluent. Les consuls de Cotignac décident la construction d’une chapelle plus grande «du produit des aumônes et charités recueillies et à recueillir…puis de faire construire à côté de la dite chapelle, un bâtiment d’habitation pour les prêtres qui demeurent à icelle, de la grandeur qu’ils trouveront bon»(5). Un peu plus tard, ordre est donné par les consuls «d’y célébrer la messe tous les jours et de faire tenir à distance de cent pas de la dite chapelle les cabaretiers et autres marchands, pour ne pas troubler le service divin »(6). Réjouissons-nous de voir qu’aujourd’hui rien ne vient troubler le silence et la propreté du lieu. Les Bénédictines tiennent, en grande discrétion, une librairie, et offrent de l’eau de la source, avec beaucoup de gentillesse. Saint Joseph a su faire respecter le silence des bois, que rien ni personne ne troublent.


En 1663, la chapelle est achevée et solennellement consacrée. A son flanc se trouve le lieu protégé du jaillissement de la source. Son fronton et l’architecture générale de l’édifice respirent la sobriété et la majesté. C’est bien émouvant de se dire qu’après être monté à pied, à travers bois, vers cette chapelle, dans ce décor naturel inchangé, on entre dans un édifice qui a abrité tant de prières, et dont l’austère beauté a perduré. C’est l’image même de la stabilité que saint Joseph assure à ceux qui vivent sous sa protection.


Au-dessus de la porte d’entrée se trouve l’emblème des Oratoriens : « Jesus-Marie, » avec au centre l’ajout du nom de « Joseph.» En effet, les premiers gardiens du lieu ont été les Pères de l’Oratoire, fondé à Rome par saint Philippe Néri. Leur première implantation en France eut lieu à Notre Dame des Grâces, au mont Verdaille, ce qui a entraîné, par extension, leur activité sacerdotale et pastorale au mont Bessillon. Un bâtiment annexe fut construit près de la chapelle, pour leur permettre d’accueillir les pèlerins. On appelait les pères du Bessillon les « solitaires.» Ils y demeurèrent de 1661 à 1792, année où la révolution les obligea à l’abandon des deux sanctuaires. Là se trouve encore la statue dorée de St Joseph (du XVIIe siècle) face à une jolie petite vierge provençale.


Survinrent alors deux siècles de désertion, où les bâtiments livrés aux dégradations du temps, furent quand même gardés dans le cœur des habitants de Cotignac, qui venaient au Bessillon, au moins pour la fête du 19 Mars. Nous avons des récits de ce qui était devenu une fête annuelle locale, de caractère populaire, avec chants et danses des villageois et repas champêtres. On en retrouve l’écho dans des chants en provençal, où l’on vante les premier radis et l’omelette d’épinards ! C’est bien à la campagne que se conservent le mieux les traditions religieuses anciennes ! La vie cachée à Nazareth, si proche de celle des villageois de Cotignac, a permis à Saint Joseph de rester vivant dans les cœurs et les âmes.

Saint Joseph priez pour nous !

 

(A suivre)                                               Marie-José Benejam-Bontems

                                                                 Mas Saint Joseph - Lorgues



 

Notes

(1) : Consulter en particulier « Monastère LA FONT SAINT JOSEPH DU BESSILLON » S.A.E.P 68040 Ingersheim 1993 ; « La chapelle de St Joseph » 10 sept 2000 G.Henry Blanc (manuscrit remis aux Bénédictines) ; d’après les recherches de G.H Blanc dans les archives de Cotignac, lire Thomas Corneille : Dictionnaire universel (1708) et Brunsen de la Martinière «  Dictionnaire géographique de Provence ».

(2) : Document joint confié par la Prieure des Bénédictines du Monastère. 7 Juin 1660 - Cotignac.17-18 avril 1910. Texte composé par E.Vincens, Curé-Doyen

(3) : Carte disponibles chez les Bénédictines

(4) : Haurietis aquas in gaudio de fontibus Salvatoris

(5) : Délibérations des consuls de Cotignac dans : « La chapelle de St Joseph » par           G.H Blanc

(6) : Ibidem

 

PHOTOS


Fontaine sur le lieu de la source jaillie au cours de l’apparition de saint Joseph au Bessillon, le 7 juin 1660. FR010CFRDJ0039.jpg (poids3,50 méga). – Copyright A. Perrier-CFRDJ.


Vue d’ensemble du site de la source jaillie au cours de l’apparition de saint Joseph, le 7 juin 1660. FR010CFRDJ0040.jpg (poids 3,50 mégas). Copyright A. Perrier- CFRDJ

 

 

 

 

FICHE DE04 - SANCTUAIRE SAINT-JOSEPH DE LEUVEN (Belgique), par Albert Perrier.

 

A l’occasion d’une visite à la crypte où repose Saint Damien de Molokaï, ce fut la merveilleuse découverte du sanctuaire Saint-Joseph de Leuven (Province du Brabant Flamand). Dans l’escalier qui descend vers cette crypte, le P. Damien est représenté en train de soutenir un lépreux, et lui-même est protégé et soutenu par saint Joseph, son saint patron, car il reçut au baptême le nom de Joseph. Le tableau est l’œuvre de M. Felbier.

 

Bref historique

Le 20 avril 1860, une chapelle Saint-Antoine fut vendue aux enchères et achetée par le P. Wenceslas VINCKE, supérieur du couvent des Pères des Sacrés-Cœurs (Picpus). Le Père Wenceslas, grand admirateur de saint Joseph, fut le fondateur en 1858 de l’Association du culte perpétuel de saint Joseph et promit de transformer la chapelle Saint-Antoine en sanctuaire Saint-Joseph. En 1868, ce sanctuaire fut consacré comme Sanctuaire Saint-Joseph par Mgr Bonamie, ancien supérieur général de Picpus. Le P. Damien, jeune séminariste fut membre de l’Association Saint-Joseph.

Lieu de dévotion à saint Joseph

 

Dès l’entrée, de chaque côté de l’escalier qui monte au sanctuaire, 4 vitraux représentent les quatre âges de la vie du Christ. Deux nous intéressent particulièrement en lien avec Joseph : l’enfance et la vie cachée. Ce choix signifiait pour l’enfance, dans le deuxième

vitrail de droite, la préoccupation pour les enfants accueillis dans l’enseignement gratuit et pour les orphelins. Le deuxième vitrail sur la gauche, celui de la vie cachée, exhorte à la prière et à l’adoration, aux travaux ménagers, cachés au grand public. Ces vitraux, venant de l’ancienne chapelle, ont été remis en place par l’artiste verrier, J. Mortier. Les deux autres âges évoqués : la vie publique et la passion et mort du Christ.


Sur le côté gauche du sanctuaire se trouve la petite chapelle Saint-Joseph avec la statue, œuvre du sculpteur D’HAVE, originaire d’Eeklo (Belgique). C’est le lieu de dévotion, entouré d’exvotos, présente une plaque de marbre où est gravée une prière à saint Joseph en français et en flamand. Proche de cette chapelle, le vitrail du P. Damien est l’œuvre de J. Mortier. Dessiné et peint pour la chapelle de l’ancien Collège Damien à Suarlée, il a été donné par les anciens élèves au Sanctuaire Saint-Joseph.

La partie centrale du sanctuaire est l’œuvre des architectes Ritzen et Steehoudt. C’est un large espace carré et lumineux, avec un nimbe ou châsse de Saint-Joseph au-dessus de l’autel, œuvre de W. Ibens. Le vitrail de la fenêtre gothique sur la gauche est un hommage à saint Joseph de la part des 9 provinces belges de l’époque. C’est l’œuvre de I. Gossé.


Les deux portes latérales de sorties (Portes de Sint-Antoniusberg  et du Ramberg) sont remarquables, œuvres de cuivre bronzé par l’artiste anversois W. Ibens. Toutes les deux racontent la vie de saint Joseph ou évoquent des aspects de la protection de saint Joseph : Eglise avec le navire ; des ouvriers avec la figure humaine ; une colombe et la main de Dieu pour ceux et celles qui sont en recherche de leur Dieu. La porte du Ramberg donne accès au Jardin Saint-Joseph, petit parc de pèlerinage où se trouvent les stations des sept douleurs et des sept joies de saint Joseph. 

 

Saint Damien de Molokaï

Le P. Damien est né sous le nom de Jozef De Veuster, le 3 janvier 1840 à TREMELO (Belgique). Il est décédé, le 15 avril 18889, à l’âge de 49 ans à la suite de la lèpre, à Kalaupapa - Moloka’i, aux Iles Hawaai’i.


Il a été béatifié en la Basilique du Sacré-Cœur (Koekelberg- Bruxelles) par le Pape Jean Paul II, le 4 juin 1995. Il a été canonisé à Rome par Benoît XVI, le 11 octobre 2009. Il est honoré comme l’apôtre et le protecteur des lépreux aujourd’hui.


 

Références –photos :


BE009CFRDJ0001 - Vue de la façade de la Chapelle Saint-Joseph à LEUVEN- (Poids de 4 42 mégas. Copyright – Albert Perrier-CFRDJ


BE009CFRDJ0005 - Statue de dévotion envers saint Joseph dans sa chapelle à Leuven (poids : 3,31 mégas). Copyright - Albert Perrier-CFRDJ


BE009CFRDJ0008 – Nimbe de saint Joseph au-desus

du maître autel àLeuven (oids 2,93 mégas) – Copyright –Albert Perrier –CFRDJ


BE010CFRDJ0013 – Eglise paroissiald de Tremolo où fut baptisé Joef De Veuster : P. Damien (poids 2,69 mégas) – Copyright – Albet Perrier-CFRDJ


Contact : Sanctuaire Saint-Joseph – Pères des Sacrés-Cœurs – Sint-Antoniusberg 3 – 3000 LEUVEN (Belgique) – (0032) (0) 16 – 200811.

 

 

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FICHE DE03 RITUEL d’INTRONISATION FAMILIALE de SAINT JOSEPH selon une proposition du P. Albert Perrier.

 

On m’a demandé des renseignements sur le rituel d’une intronisation de saint Joseph dans une maison, une famille. J’ai alors pensé que deux livres pouvaient nous guider : celui des Bénédictions d’image ou d’icône (voir les n° 1018 à 1030) et celui du lectionnaire des messes votives dont celles envers saint Joseph. Voilà donc un guide qui emprunte aux éléments de la liturgie de l’Eglise. Cela peut aider de beaux gestes de confiance envers saint Joseph.

 

OUVERTURE

  • Chant d’ouverture : Le second en chemin, Joseph (air de La première en chemin, Marie- voir ce texte de la fiche MU07 – Deux personnes en chemin,  sur ce site) 
  • La grâce de Jésus, notre Seigneur,

récompense de tous les saints,

l’amour de Dieu le Père

et la communion de l’Esprit Saint

soient toujours avec vous – R/ Et avec votre esprit.        

 

L’occasion nous est donnée de bénir notre Père, puisque cette image nouvelle de saint Joseph est proposée à notre vénération. Préparons nos cœurs à bien saisir le sens de cette célébration. Si l’Eglise offre les images des saints à la vénération publique, si elle nous fait contempler les traits de ceux et celles qui ont fidèlement suivi le Christ, c’est pour nous faire aspirer au bonheur qui est le leur et d’apprendre d’eux le chemin qui y conduit. Les saints et les saintes sont les amis du Christ et partagent sa gloire. Ils sont aussi nos frères et sœurs et nos bienfaiteurs : ils nous aiment, ils nous assistent, ils intercèdent pour nous. Nous vivons avec eux la communion des saints.                         

 

LECTURE DE LA PAROLE DE DIEU

 

Gloire à toi Seigneur, gloire à toi !

Heureux le serviteur fidèle :

Dieu lui confie sa maison.

Gloire à to, Seigneur, gloire à toi !

 

 

 

Grâce à Joseph, Jésus sera reconnu comme fils de David : Matthieu 1, 16-18- 21-24.

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 

Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie,

de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.

Voici qu’elle fut l’origine de Jésus-Christ.

Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ;

or, avant qu’ils aient habité ensemble,

elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.

Joseph, son époux, qui était un homme juste,

ne voulait pas la dénoncer publiquement ;

il décida de la répudier en secret.

Il avait formé de projet, lorsque l’ange du Seigneur

lui apparut en songe et lui dit : Joseph, fils de David,

Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :

l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;

elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus

(c’est-à-dire : Le Seigneur-sauve),

car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.

Quand Joseph se réveilla,

il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.

 

Méditation : DEUX ANNONCES A DEUX PERSONNES

Joseph et Marie en personne ont leur vocation propre, mais au service du même mystère : celui d’accueillir Jésus, le Verbe de Dieu en ce monde : Emmanuel ! Et Le Seigneur-sauve !

Joseph apprend sa vocation, en songe et par un envoyé de Dieu. Il est époux de Marie et doit l’accueillir avec le mystère qui est en elle de la part de l’Esprit Saint de Dieu. De son côté, il est bien fils de David. Il donnera alors à l’enfant qui va naître, le nom de Jésus et tout autant celui de sa lignée : Fils de David.

Marie apprend sa vocation par l’envoyé de Dieu, Gabriel. Il lui est donné dans l’Esprit Saint de Dieu d’être la Mère du Verbe de Dieu en ce monde : Emmanuel. Elle aura aussi avec Joseph la joie de donner le nom à l’enfant qui va naître : Jésus ! Le Seigneur-sauve !

 

PRIERE DE BENEDICTION-INTRONISATION

 

En intronisant cette image de saint Joseph chez nous,

c’est toi, Père, que nous exaltons, toi que nous bénissons.

Nous nous souvenons qu’il fut l’homme juste

que tu donnas comme époux à la Vierge Marie, la Mère de Dieu ;

Il fut le serviteur fidèle et prudent à qui tu confias la sainte Famille ;

Il veilla comme un père sur ton Fils unique

conçu par la puissance  du Saint-Esprit,

Jésus-Christ, notre Seigneur.

 

Père, source de toute grâce et de toute sainteté, regarde avec bonté ta famille ici rassemblée :

Nous plaçons, chez nous,  cette image de saint Joseph,  que nous te demandons maintenant de  bénir (+) et nous te prions :

puisqu’il fut par sa vocation si proche de ton fils Jésus,  à Nazareth,

qu’il soit, avec Marie, son épouse, notre intercesseur auprès de toi

pour tout ce qui touche à la vie de notre famille que nous lui confions.

En Jésus, le Christ, notre Seigneur – Amen.               

 

BENEDICTION FINALE

 

Dieu notre Père, qui est la gloire et le bonheur des saints,

vous accorde l’appui et la protection de saint Joseph.

Qu’il vous bénisse encore et toujours. – AMEN

 

Que l’intercession de saint Joseph écarte de vous le mal,

que son exemple de fidélité et de service

au cœur de la sainte Famille vous anime et vous garde. – AMEN

 

Puissiez-vous, tous ensemble, partager un jour le bonheur

que saint Joseph goûte  dans la paix du Ciel, pour la joie même

de l’Eglise qui vous accompagne sur votre chemin de vie. – AMEN

 

Et que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils

et le Saint-Esprit – AMEN.                                                                   

 

Fiche DE02-  Le tableau dit de Tableau de Saint-Joseph à Kalisz et le Mystère de la Trinité, méditation de M. Christian Gaumy.

 

Invité à regarder le tableau de Kalisz selon son cœur croyant et ses intuitions spirituelles, M. Christian Gaumy fait état de l’art visuel, de la mystique et de la musique. Il termine par un texte d’un spirituel qu’il connaît bien.

L'origine du tableau est miraculeuse car il fut peint selon les indications de saint Joseph lui-même. Stobienia, un habitant des environs de Kalisz en Pologne, souffrait d'une maladie grave. Il pria saint Joseph. Celui-ci lui apparut une nuit en disant : « Tu guériras quand tu feras peindre le tableau de la Sainte Famille avec une inscription : « Allez à Joseph » et que tu l'offriras à l'église collégiale de Kalisz». Il le fit faire et fut guéri. On ne sait qui est le peintre. Désormais ce tableau est installé au sanctuaire Saint-Joseph de Kalisz depuis 1673. Considéré comme tableau miraculeux après nombre de guérisons reconnues par l'église locale, il est devenu un lieu de pélerinage depuis cette époque et attire des foules considérables de  Polonais.

 

 

 

1ère approche méditative de la Trinité

 

Pour les arts visuels, c'est le plus délicat. Tout le monde connaît l'icône russe d'Andreï Roublev intitulée « La Trinité » (vers 1411). Quand on se trouve devant l'original à Moscou, on reste tétanisé.

 

A partir du XVIIe siècle, pour mieux faire comprendre aux fidèles le Mystère de la Trinité, les écrivains religieux reprennent l'image de la Trinité terrestre, la Sainte Famille. Saint Augustin l'avait déjà évoquée  au Ve siècle, soit 1250 ans plus tôt. Mêler le Mystère de la Trinité au Mystère de l'Incarnation est certainement plus parlant dans une société plus portée vers le quotidien des choses qu'aux grandes envolées mystiques. L'exemple le plus frappant reste le tableau représenté ici devant nous, quoique confidentiel en dehors de la Pologne.

 

2ème approche mystique de la Trinité

 

« On voudrait trouver des mots, blancs comme la neige et brûlants comme le feu, pour Te chanter, Ô très douce Trinité ! » s'exclame en 1924 un grand mystique français du XXe siècle, Robert de Langeac.

 

Dans le chapitre ultime de l'Evangile de Matthieu, se trouve une seule phrase explicite, parfaitement élaborée : « Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Mais comment se plonger dans l'insondable mystère de la Sainte Trinité, tourbillon d'amour qui va du Père vers le Fils, du Fils vers le Père, dans l'Esprit ?

 

Il n'est pas étonnant que la Trinité soit un scandale depuis des millénaires pour les Juifs et la plupart des musulmans. Loin du terreau judéo-chrétien, peut-être arrivera t-il d'autres approches de la part des chrétiens d'Extrême-Orient ancrés dans des religions et des sagesses différentes. Sur cette question théologique, l'impasse métaphysique appelle des réponses poétiques et artistiques.

 

L'Occident dispose de trois textes remarquables : en premier, le recueil de Claude Hopil, laïc parisien avec « Les divins élancements d'amour exprimés en cent cantiques faits en l'honneur de la T.S. Trinité » (1629), un des sommets de la poésie baroque française, encore à découvrir :

 

Contemplant Jésus-Christ, cet époux gracieux

Un Père me révèle, et l'Esprit glorieux

Ces deux me fait entendre.

Non pas dans le cachot de mon entendement,

Mais dans l'œil de la Foi qui ne les peut comprendre

Que très obscurément.

 

Le deuxième, on le découvre dans les magnifiques pages de C.S. Lewis consacrées à la Danse trinitaire dans son essai « The problem of pain » (1940) et son roman « Perelandra » (1944).

 

Enfin la célèbre prière « Ô mon Dieu, Trinité que j'adore » (1904), écrite par une carmélite de 24 ans, Elisabeth de la Trinité, prière qui a fait le tour du monde, jusque dans les prisons chinoises.

 

3ème approche méditative

 

La musique n'est pas en reste. Dans l'oeuvre de J.S. Bach, d'innombrables allusions trinitaires parsèment son corpus vocal et instrumental : par exemple la Cantate BWV 129, et la fameuse Chaconne pour violon solo.

 

Mais surtout, l'auditeur et le choriste restent sidérés devant le motet à 40 voix réelles (1575) pour  8 chœurs à 5 voix de l'anglais Thomas Tallis  « Spem in alium ». Le Cosmos tout entier termine son adoration envers la Trinité par ces mots : « Respice humilitatem  nostram ». Sur l'ultime note, un point d'orgue prolonge cette vibration sonore à l'infini.

 

 

Conclusion

 

Terminons sur ces Mystères par la méditation de Robert de Langeac :

 

« Ecoutez le chant des âmes silencieuses inconnues qui aiment le Bon Dieu tant qu'elles peuvent et savent le Lui dire sans bruit de paroles, par les seuls battements de leur cœur tout de flamme et de feu. Ils résonnent sans cesse dans cette immensité. Que votre chant d'amour vienne s'unir aux leurs, à celui de Marie et de Joseph, des Anges et des Saints ».

 

                                                                                                                      Le 19 septembre 2010

                                                                                                                      Christian GAUMY

 

 

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Fiche DE01  - Frère André Bessette, par le P. Thomas Rosica

 

ROME, Dimanche 17 octobre 2010 (ZENIT.org) - Nous reprenons ci-dessous une réflexion du P. Thomas Rosica, c.s.b.* publiée dans l'édition du 12 octobre de L'Osservatore Romano en langue française sur frère André Bessette, canonisé ce dimanche par Benoît XVI. – Les sous-titres sont de la rédaction du site du CFRDJ

 

Le dimanche 17 octobre prochain, six bienheureux seront canonisés par le Pape Benoît XVI.

 

 

 Ses origines familiales

 

 

Parmi elles se trouve un Canadien de la Congrégation de Sainte-Croix, frère André Bessette né en 1845 dans le village de Saint-Grégoire d'Iberville au Québec, au sein d'une famille nombreuse. Le petit semble tellement chétif que son père, Isaac, ne s'attendait pas à ce que son fils survive plus d'une journée.

 

Un nuage sombre semble flotter au-dessus de la famille Bessette. Alfred a dix ans lorsque un arbre tue son père qui coupait du bois en forêt. Il lui reste sa mère, celle qui lui a tout appris. Seule avec dix enfants, frappée par la mort subite de son mari, celle-ci meurt des suites de la tuberculose à peine trois ans plus tard.  Orphelin, Alfred s'en va vivre chez une tante. Il est souvent malade et fréquente très peu l'école. Depuis qu'il est petit, il souffre de maux d'estomac chroniques, des maux qu'il aura tout au long de sa vie. Il fait tous les métiers avant de s'en aller aux Etats-Unis pour trouver du travail, comme de nombreux Canadiens français. A nouveau, il passe d'un emploi à l'autre, de la ferme aux usines de textiles de la Nouvelle-Angleterre. La santé d'Alfred demeure fragile et il cherche toujours sa véritable vocation.

 

En 1867, Alfred revient au Canada, alors nouvellement constitué, pour retourner à Saint-Césaire, le village où il vécut après la mort de sa mère. C'est là qu'il a fait sa première communion. Il s'offre pour aider le curé, André Provençal, qui lui a enseigné le catéchisme lorsqu'il était jeune. Il passe aussi de plus en plus de temps en prière, entre autres devant la statue de saint Joseph dans l'église paroissiale. Le curé Provençal observe vite que la prière d'Alfred est à la fois profonde et authentique.

 

Le projet de vocation

 

En 1870, convaincu que son jeune paroissien est appelé par Dieu, le bon curé suggère à Alfred de considérer la vie religieuse au sein de la Congrégation de Sainte-Croix. Même s'il se juge inapte à la vie religieuse, en particulier au sein d'une congrégation d'enseignants, Alfred accepte malgré tout d'être présenté aux Sainte-Croix pour entamer un processus de formation et de discernement. Il a alors vingt-cinq ans. L'abbé Provençal écrit alors aux supérieurs de la Congrégation de Sainte-Croix: «Je vous envoie un saint».

 

Malheureusement, la santé fragile du jeune Alfred s'avère un obstacle aux yeux des autorités de Sainte-Croix. A la fin de son année de noviciat, Alfred demande à prononcer ses voeux temporaires. Les supérieurs de la Congrégation rejettent sa demande affirmant que son état de santé l'empêcherait de vivre les engagements de pauvreté, chasteté et obéissance, les trois voeux que font les religieux. Alfred est anéanti par cette annonce.

 

Quelques semaines après cette nouvelle épreuve pour Alfred, l'évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, visite le Collège Notre-Dame, où se trouve également le noviciat de la communauté. Alfred aurait alors supplié l'évêque d'intercéder pour lui auprès des autorités de Sainte-Croix en disant: «Ma seule ambition est de servir Dieu dans les tâches les plus humbles».

 

L'évêque aurait été touché par cette demande. En fin de compte, Alfred est admis aux voeux comme frère de Sainte-Croix le 2 février 1874 et prend alors le nom d'André, en l'honneur de son mentor André Provençal. En acceptant le frère André comme frère laïc, le maître des novices affirme: «S'il ne peut travailler, il saura au moins prier».

 

Son humble service de portier


La plupart des membres de la Congrégation de Sainte-Croix étaient prêtres et enseignants. Les frères laïcs contribuaient à la mission par leur travail manuel qui était nécessaire au maintien et à l'organisation de l'école. Pendant près de quarante ans, le frère André va travailler comme portier du Collège Notre-Dame dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal. Commentant plus tard la tâche qu'on lui avait confiée il dit: «On m'a mis à la porte et j'y suis resté toute ma vie».

 

En tant que portier du Collège, le frère André loge dans une petite pièce près de l'entrée, pièce qui est aussi son bureau. On lui a également confié d'autres tâches telles que laver les planchers et les fenêtres, nettoyer les lampes (à l'huile à l'époque), et porter le bois à l'intérieur. Chaque matin, il sonne le réveil pour l'école, vide les pots de chambre, prend le courrier au bureau de poste et chaque semaine, il porte la lessive des élèves chez leurs parents. Il est aussi le barbier du Collège, ce qui lui donne d'autres occasions d'échanger et surtout, d'écouter les gens, jeunes et moins jeunes.

 

Le frère André presse les personnes qui viennent le voir, de prier avec confiance et persévérance, tout en demeurant ouverts à la volonté de Dieu. Il les incite à prendre le chemin de la guérison avec foi et humilité, en allant se confesser et en recevant les sacrements de l'Eglise. Il encourage les malades à consulter un médecin. Pour lui, la souffrance trouve un sens lorsqu'elle est jointe à la souffrance du Christ. Il était attentif et présent à la tristesse et à la douleur des autres, mais était toujours de nature joyeuse avec un bon sens de l'humour. On raconte l'avoir vu pleurer avec les visiteurs qui lui confiaient leurs difficultés et leur peine. La rumeur de guérisons obtenues à la suite de ses prières, se répand. Alors que sa renommée de guérisseur dépasse les frontières, lui-même insiste toujours plus: «Je ne suis rien... qu'un simple instrument entre les mains de la Providence, un humble instrument au service de saint Joseph».

 

 Des épreuves….

 

La tension monte au Collège Notre-Dame qui voit de plus en plus de gens malades se présenter pour voir le portier. Les supérieurs décident alors que le frère André doit s'établir de l'autre côté de la rue, dans la station de tramway, pour recevoir ses visiteurs. Alors que sa réputation continue de s'étendre, le frère André devient une figure controversée. Plusieurs religieux de sa congrégation, des enseignants et des parents d'élèves du Collège l'appuient et l'apprécient mais beaucoup d'autres le considèrent comme une menace au bien-être et à la réputation de l'école et le voient comme un charlatan. D'autres sont préoccupés pour la santé des élèves avec tous ces malades qui risquent de propager des maladies dans l'école.

 

Le médecin de l'école, le Dr Charrette, qualifie le frère André d'imposteur, le traitant de «frère graisseux» à cause de l'huile de Saint-Joseph qu'il applique sur les malades tout en priant avec eux. Le médecin va très vite revenir sur ses paroles. Son épouse tombe malade et saigne abondamment. Aucun traitement ne peut arrêter les hémorragies. Craignant sa mort imminente, elle prie son mari de demander l'intercession de frère André.

Malgré sa frustration, le docteur se plie à la demande de sa femme et le frère André peut lui rendre visite et prier avec elle. Madame Charrette guérit miraculeusement. A partir de ce moment, le Dr Charrette devient l'un des grands défenseurs de frère André.

 

Sa grande dévotion pour saint Joseph et l’Oratoire

Le frère André avait toujours une grande dévotion pour saint Joseph et voulait que d'autres prient avec lui le père de Jésus. En 1900, il reçoit la permission d'amasser les fonds nécessaires pour construire un petit oratoire dédié à saint Joseph. Une petite chapelle est inaugurée en 1904. Les autorités de Sainte-Croix permettent l'ajout d'une pièce à la chapelle. Le frère André y établit sa résidence et peut ainsi recevoir les pèlerins. Il délaisse la station de tramway et commence donc à recevoir les gens sur la montagne, là où se trouve l'actuel oratoire.

 

En 1909, le frère André est assigné à temps plein à l'Oratoire Saint- Joseph. Le jour, il recevait les personnes qui venaient le voir et le soir, il visitait les malades qui n'avaient pu se rendre jusqu'à l'Oratoire. La petite chapelle allait laisser place en 1917 à une crypte en mesure d'accueillir 1000 personnes. Au début des années 1920, l'Oratoire accueillait plus d'un million de pèlerins par an, et des centaines de guérisons sont attribuées aux prières du frère André chaque année.

 

Le frère André est décédé à Montréal le 6 janvier 1937 sans voir la fin de son rêve. On estime que plus d'un million de visiteurs sont venus de toute l'Amérique pour lui rendre un dernier hommage dans les jours qui suivirent sa mort. Il fut béatifié par le Pape Jean-Paul ii le 23 mai 1982 à Rome. Le 17 octobre 2010, le frère André sera canonisé et deviendra le premier saint natif du Canada.

 

Le miracle ayant mené à sa canonisation s'est produit en 1999. Un garçon de 9 ans avait été victime d'un accident de voiture qui l'avait plongé dans un coma irréversible. Les prières de ses proches et l'intercession de frère André lui ont fait reprendre conscience jusqu'à une guérison complète. Cette guérison a été jugée scientifiquement inexplicable par le corps médical.

 

«Pauper, servus et umilis»


Grâce aux efforts, aux souffrances et à la foi du frère André, d'une petite chapelle sur le Mont Royal s'est élevée une grande basilique qui domine désormais Montréal et le paysage spirituel de tout un pays. L'Oratoire Saint-Joseph est le plus grand sanctuaire au monde dédié à saint Joseph, grâce au rêve du frère André Bessette. La puissance et la grandeur de Dieu se sont révélées à travers un humble frère de Sainte-Croix. «Pauper, servus et umilis» est l'épitaphe de son tombeau à l'Oratoire: pauvre, obéissant et humble serviteur.

 

Ce sont les mêmes mots qui sont chantés dans le Panis Angelicus, ce magnifique hymne eucharistique. Qui peut dire pourquoi André a été choisi? Dans sa magnifique lettre à la famille Sainte-Croix d'il y a quelques mois, l'ancien supérieur général, le père Hugh Cleary, c.s.c., déclarait: «Peut-être qu'André a été choisi, tout comme Marie et Joseph, parce qu'il n'était rien aux yeux de ce monde;  il n'avait rien, rien ne le possédait (...).  Dieu l'a possédé en lui donnant ce qui lui importait le plus, lui accordant la réalisation de l'aspiration la plus profonde de son coeur».

 

La vocation d'un frère coopérateur

 

Dans son exhortation apostolique Vita Consecrata, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II affirmait: «Aux personnes consacrées, il est demandé d'être vraiment expertes en communion et d'en pratiquer la spiritualité, comme "témoins et artisans du projet de communion qui est au sommet de l'histoire de l'homme selon Dieu"».

 

Les frères coopérateurs rendent un grand service au Peuple de Dieu, bien qu'ils soient moins connus au sein de l'Eglise. Il y a aussi un sentiment que ces frères religieux sont nos pairs, en vivant et en travaillant parmi nous comme compagnons dans notre cheminement de foi. Ces hommes sont des exemples qui nous montrent à quel point nos gestes quotidiens peuvent en eux-mêmes êtres saints.

 

Le frère André était un véritable expert et un artisan de communion qui vécut et travailla parmi nous. Il était le compagnon de milliers de gens qui cheminaient dans la foi. Sa vocation de religieux était un don de Dieu. Son témoignage est à la fois prophétique, radical, visible, effectif, crédible et joyeux. Adulte, le frère André mesurait à peine 1,50 mètre. Malgré cela, il était un géant de foi et de spiritualité, et son ombre veille toujours sur Montréal et sur le Canada. Il nous montre ce qu'il est possible de réaliser par la foi et l'amour. Pour reprendre les mots de l'humble portier: «L'artiste, c'est avec les plus petits pinceaux qu'il peint les plus beaux tableaux».

 

Ouvrir les portes de nos coeurs et de l'Eglise

 

Le Christ est la porte vers le Père, qui frappe à la porte de nos cours, de nos maisons, de notre Eglise. L'Eglise, et en particulier l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal, est la porte du salut, la porte du Royaume de Dieu. Le frère André était le portier de cet endroit béni. Le Seigneur est passé par ses doutes, ses infirmités, ses forces, sa persévérance et son ingéniosité pour construire une église et construire l'Eglise.

 

Nous franchissons chaque jour plusieurs portes sans même nous en apercevoir. Nous nous souvenons tous de l'époque où nos parents ou grands-parents «ne fermaient jamais à clé». Nous vivons aujourd'hui à une époque de serrures et de systèmes d'alarme. Finis les jours où les portes de nos maisons s'ouvraient sans difficulté aux proches, aux amis, aux voisins. Les portes de nos maisons et de nos églises ne semblent plus s'ouvrir aussi facilement ou aussi souvent qu'avant. Il est urgent de trouver des manières d'ouvrir les portes de nos maisons, de nos églises et de nos cours à tous ceux qui ont besoin de nous.

 

A son époque, le frère André était le Portier de Montréal et il est désormais l'un des gardiens spéciaux de la porte du Ciel. Il nous montre l'importance d'accueillir chaque personne comme le Seigneur lui-même. Certains viendront à nous dans la joie, d'autres seront effrayés, certains viendront guéris et d'autres viendront chercher la guérison. André nous engage à être sensibles et accueillants à l'égard de tous ceux et celles qui frappent à nos portes. Puisse-t-il continuer à nous inspirer à ouvrir des portes et bâtir des ponts vers les personnes que le Seigneur met sur notre route chaque jour, spécialement celles qui sont malades, pauvres, seules et éprouvées. Aujourd'hui, puisse André de Montréal faire de nous des instruments de paix, de joie, d'amitié et de guérison.

 

«Télévision Sel + Lumière» a réalisé un documentaire sur la vie et l'ouvre du frère André Bessette:

www.seletlumieretv.org/frereandre

*Directeur général, Fondation catholique Sel et Lumière média

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